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LE CAFÉ ANGLAIS
(D'après Les
cafés artistiques et littéraires de Paris, paru en 1882)
Cet établissement n'a du café que le titre, pas de terrasse où puissent s'asseoir les promeneurs, pas de salle consacrée spécialement à la consommation des liqueurs variées ou des boissons diverses. A l'extérieur rien qui attire l'œil, pas de dorures éclatantes, d'éclairage éblouissant, la façade du Café Anglais est roide et renfrognée comme une naturelle des îles Britanniques. Cependant cet établissement possède une réputation européenne. On se réunit au Café Anglais pour banqueter, déjeuners fins, dîners délicats, soupers ou pétille le champagne. Depuis la Restauration, bien des régimes politiques se sont succédé, des générations ont été remplacées par d'autres, le Café Anglais s'est maintenu à travers les crises et les changements. Alfred de Musset, Barbey d'Aurévilly, Alexandre Dumas père, Roger de Beauvoir ont contribué, ce dernier surtout, à établir la réputation du Café Anglais. Le comte de Saint-Cricq s'y est livré à ses fantaisies, que dans le langage courant de l'an de grâce 1881 on appellerait des farces de fumiste. Le duc de Grammont-Caderousse a été un des fidèles du café ou il entraînait une bande de viveurs et de filles à la mode. Roger de Beauvoir dans les Soupeurs de mon temps et Fervaques – Léon Duchemin dans les Mémoires d'un décapé, ont écrit l'histoire du Café Anglais. Ces deux soupeurs sont morts l'un après de longues souffrances, l'autre brusquement, sans agonie.
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