Cafes, hotels, restaurants de Paris
Cette rubrique vous livre les secrets de l'histoire des cafés, hôtels et restaurants de Paris : comment ils ont évolué, par qui ils ont été fréquentés. Pour mieux connaître le passé des cafés, hôtels et restaurants dont un grand nombre existe encore.
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CAFÉ-BRASSERIE DE L'OCÉAN
(D'après Les cafés artistiques et littéraires de Paris, paru en 1882)

Situé au coin des rues de Rennes et du Four-Saint-Germain. Le plafond est peint, et on y voit Neptune, armé de son trident, monté sur un char traîné par des chevaux marins et nageant au sein des flots. Puis des nuages aux formes variées, on n'a pas épargné la couleur. Dorures partout, glaces étincelantes.

Les libraires, fort nombreux dans les environs, fournissent des clients au café de l'Océan, où l'or, voit quelquefois l'imprimeur Goupy ; A. Toimer, dont le vaste établissement est situé de l'autre côté de la rue du Four ; des rédacteurs du Journal des connaissances utiles ; Colombel, de la Société artistique des Têtes de Bois ; Parent, de Kouroche, dont nous avons cité les noms plusieurs fois ; Prévault, un marchand de papiers toujours dans la société de littérateurs. Il raconte des histoires tellement lestes que sa barbe en a rougi. Franck, un photographe auquel ses amis ont donné le surnom de Collodion.

Cet artiste reçut un jour la visite d'un vieillard aux cheveux complètement blancs. Le septuagénaire était accompagné d'une femme jeune, fort belle, d'une trentaine d'années environ. Le collaborateur du Soleil écouta la demande du vieux qui venait avec l'intention de faire son portrait et celui de sa compagne, sa nièce. M. Franck fit voir différents modèles et lorsqu'on fut tombé d'accord, il prépara ses instruments. Quand vint le tour de la nièce, l'oncle prit l'opérateur à part et lui dit qu'il désirait que la jeune femme eût moins de vêtement pour poser. Ce point ne souleva aucune discussion, mais qu'on juge de l'ahurissement du photographe en apercevant la nièce en costume d'Eve avant le péché. Il n'y avait pas même la feuille de vigne réglementaire.

Le collodion faillit tourner, l'objectif trembla sur sa base, l'artiste poussa un cri et renvoya son trop folâtre client faire tirer sa nièce ailleurs. Combien de bourgeois eussent agi autrement. Mais M. Franck a autant de pudeur qu'une rosière et il n'a jamais regretté son acte de courage.

L'auteur des peintures du plafond, est M. de Saint-Georges, un artiste décorateur de beaucoup de talent.

 


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