Histoire de Paris
Cette rubrique vous livre l'histoire de Paris et de ses arrondissements. Origine, évolution, de la capitale de la France. Pour mieux comprendre la physionomie du Paris d'aujourd'hui, plongez-vous dans les secrets de son passée.
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HISTOIRE DE PARIS
(D'après Paris à travers les âges, histoire nationale de Paris et des Parisiens depuis la fondation de Lutèce jusqu'à nos jours, paru en 1879)

Le traité de Bicêtre. — Les arbalétriers. — Armagnacs et Bourguignons. — Les collèges de Reims et Coquerel. — Les cabochiens. — Le pont Notre-Dame. — Exécution de Pierre des Essarts, prévôt de Paris — La coqueluche. — La paix du Quesnoy. — Guerre avec les Anglais. — Défaite d'Azincourt. — Visite de l'empereur Sigismond. — Les boucheries. — Perrinet Leclerc. — La guerre civile. — Exécution de Caboche et du bourreau Capeluche. — Nicolas Flamel. — Notre-Dame-de-la-Carolle. — Le soldat Suisse. — Mort du duc de Bourgogne. — Misère, froid, famine de l'année 1419. — Bannissement du Dauphin. — Mort de Charles VI. — Les modes. — L'église Saint-Gervais. — Les prévôts des marchands et les échevins.

Le dimanche suivant, le clergé de la ville s'assembla à la cathédrale. Un Te Deum d'actions de grâces fut chanté. Tout le monde s'embrassa. Seul, le duc de Bourgogne n'était pas satisfait, et il imagina de profiter d'une partie de chasse qui eut lieu aux environs de Vincennes pour essayer d'enlever le roi. Mais il manqua son coup, et le 23 août il partit secrètement de Paris pour se retirer en Flandre. Alors commencèrent les châtiments. On arrêta un bourgeois, accusé d'avoir assassiné Courtebotte, violon du duc de Guyenne, et deux frères bouchers du nom de Caille, qu'on accusa d'avoir noyé Raoul de Brisac, et ils furent pendus tous trois.

Mais l'arrivée des princes à Paris fit abandonner les poursuites dirigées contre les autres. Ils entrèrent au son des trompettes et des acclamations du peuple. La bourgeoisie était sous les armes, dans tous les quartiers, pour leur faire honneur, et sur leur passage on jeta des pièces de monnaie en criant : Largesse ! Ils arrivèrent ainsi au Palais où les fêtes les accueillirent.

Mais, ce premier moment d'allégresse passé, le sentiment de la vengeance reprit le dessus et une ordonnance royale prescrivit l'arrestation de tous ceux qui s'étaient compromis dans la compagnie de Caboche, et ils étaient nombreux.
La plupart avaient eu soin de prendre la fuite. En attendant qu'on pût s'emparer d'eux, il y eut une grande fête à l'hôtel Saint-Paul le Ier octobre, pour célébrer le mariage de Louis de Bavière avec Catherine d'Alençon, veuve de Pierre de Navarre ; il y eut un tournoi qui dura trois jours.

Vers la fin de décembre, le duc de Bourgogne écrivit à la ville de Paris qu'il avait dessein de se rendre au Louvre pour y donner la liberté au duc de Guyenne qui s'y trouvait détenu. Il n'en fallut pas davantage pour qu'une nouvelle panique se déclarât ; tous les habitants des faubourgs et des environs se réfugièrent avec leurs meubles dans Paris, et ce qui augmenta encore l'épouvante, ce fut l'ordre donné par la cour aux religieux de Saint-Denis d'apporter à Paris le trésor des saintes reliques et les chartes de l'abbaye, précaution qu'on n'avait pas encore prise dans les guerres précédentes.

Le 9 janvier 1414, la reine assembla les princes au Louvre pour tenir conseil ; il fut résolu qu'on enverrait des députés au duc de Bourgogne pour lui signifier de la part du roi la défense de venir à Paris, s'il ne voulait y être traité comme rebelle. Le duc brava la défense et se mit en campagne : Noyon, Soissons, Compiègne lui ouvrirent leurs portes ; le 8 février, il se présenta à la tête de son armée entre Chaillot et Montmartre, et ses coureurs s'avancèrent jusqu'au marché aux Pourceaux, mais les Parisiens firent bonne contenance et le duc se vit dans la nécessité de battre en retraite.

Le roi, qui se trouvait justement alors en bonne santé, résolut de le poursuivre à main armée ; il alla faire ses dévotions à Notre-Dame, ensuite à Saint-Denis, où il prit l'oriflamme le dimanche de Pâques-Fleuries, et il partit alors que tout Paris toussait sous l'influence d'un vent de bise si contagieux qu'il donna la coqueluche à la généralité des habitants.

La toux était tellement universelle que le Châtelet et le parlement durent interrompre leurs séances ; les présidents et les avocats ne pouvaient plus parler, et les vieilles gens qui étaient atteints de cette terrible coqueluche mouraient presque tous.

Le duc de Bourgogne fut vaincu ; une amnistie fut donnée en faveur des cabochiens, et, pour la troisième fois, la paix fut signée au Quesnoy, le 16 octobre 1414. Cette paix fut, suivant la belle expression d'Henri Martin, le crépuscule précédent la nuit d'horreur et de chaos où allait s'abîmer la France.
Et cette nuit funèbre devait durer trente-cinq ans !

Au mois de février 1415, Paris fut en fête pour recevoir les ambassadeurs d'Angleterre qui venaient demander la main de la princesse Catherine pour le roi Henri V. Le samedi 9, ces ambassadeurs firent leur entrée solennelle dans la capitale ; c'étaient le comte de Dorset, lord Grey, Philippe Morgan, Richard de Holmes, les évêques de Norwich et de Durham, etc. 600 hommes d'armes leur servaient d'escorte. Les comtes de Vertus, d'Eu et de Vendôme allèrent recevoir les étrangers aux portes de la ville, et les conduisirent au Temple où leur Logement était préparé.

Charles VI et ses oncles rivalisèrent d'empressement pour les fêter pendant leur séjour. On donna pour eux un tournoi où assistait toute la cour, et où le duc de Guyenne jouta contre le comte d'Alençon, et le duc d'Orléans contre le duc de Brabant.

On commença par signer une trêve de quatre mois avec les Anglais, et le duc de Berry offrit la restitution de la Guyenne, le don du Limousin et la main de Catherine avec une dot de 600,000 couronnes, qu'il porta à 800, sans compter le trousseau et les joyaux. Les Anglais refusèrent (14 mars) et repartirent pour Londres.

Pendant ce temps, les Parisiens inquiets interrogeaient l'avenir ; des placards séditieux étaient affichés aux portes des églises. Les cabochiens s'agitaient dans l'ombre ; un d'eux courut à l'église Saint-Eustache et, détachant de la statue du saint l'écharpe blanche qui était l'emblème de la faction d'Orléans, il la mit en pièces. On l'arrêta et on lui coupa le poing.

Les projets de mariage n'ayant pas abouti, à la suite de la rupture des négociations, le roi d'Angleterre déclara la guerre à la France. Pour la dernière fois, le roi alla prendre l'oriflamme à Saint-Denis, les Parisiens offrirent de renforcer son armée de 6,000 hommes de milice entretenus aux frais de la ville, mais les princes répondirent que les milices bourgeoises embarrassaient plus qu'elles ne servaient, et refusèrent ce renfort. Ce furent les présidents du parlement qui furent chargés de veiller aux fortifications de Paris, et d'y faire faire les réparations nécessaires.

Charles VI avait, en réponse d'une lettre qu'il avait reçue de Henri V, le 28 juillet, écrit que, si le roi débarquait en France, il saurait bien l'en chasser. De plus, le dauphin avait cru devoir, par malice, joindre à la lettre de son père une caisse remplie de balles, de raquettes et de tamis, en disant que c'était pour le roi d'Angleterre et pour ses lords, attendu qu'il leur conviendrait mieux de s'en servir que de venir tenter de conquérir son héritage, car ils étaient trop jeunes pour cela.

Le roi d'Angleterre, piqué au vif en recevant des mains de son envoyé le cadeau du dauphin, s'écria qu'il acceptait les balles que le jeune prince lui offrait, mais qu'il en lancerait à son tour de si pesantes que les portes de Paris ne seraient pas assez fortes pour les renvoyer.

Or ce propos, colporté par la ville, excitait fort la crainte des habitants, et quand, des côtes de Normandie, le bruit se répandit à Paris que les Anglais s'étaient emparés d'Harfleur, ce fut une consternation générale. La bannière de Saint-Georges et celle du roi, écartelée des armes de France et d'Angleterre, flottaient sur la cité normande.

Mais ce fut bien autre chose après la terrible défaite d'Azincourt (vendredi 25 octobre 1415) ! Charles VI était à Rouen lorsqu'il apprit la perte de cette bataille désastreuse. On le ramena en toute hâte à Paris, où le duc de Bourgogne, à la tête de bandes de Savoyards, de Lorrains et d'Allemands qui ravageaient les environs, demanda la permission d'entrer. Que venait-il faire à Paris?

On convoqua le parlement le 11 décembre ; et on apprit que dans la nuit on avait arrêté un pâtissier nommé Robin Gopil, qui était en correspondance avec le duc et qui lui assurait qu'il trouverait à Paris 5,000 hommes prêts à lui ouvrir la porte Montmartre ou celle Saint-Honoré. On décapita aux Halles le pâtissier et on refusa l'entrée au duc de Bourgogne qui s'en retourna après être demeuré six semaines inactif à Lagny, ce qui lui valut d'être appelé par les Parisiens moqueurs « Jean de Lagny qui n'a pas hâte ».

Le dimanche Ier mars, dimanche gras, l'empereur Sigismond vint à Paris avec un cortège de 800 cavaliers ; il fut logé au Louvre et traité avec toute la magnificence due à son rang ; « le roy et les princes marquèrent leur joie de cette visite de l'empereur par des festins réitérés et toutes sortes de divertissements ».

Le temps cependant ne semblait guère propice aux divertissements ! Les Anglais se rendaient maîtres de toute la Normandie, et le duc de Bourgogne, Jean sans Peur, ne craignait pas de faire cause commune avec eux !

Enfin l'empereur Sigismond se montra tellement satisfait de l'accueil qui lui était fait qu'il voulut à son tour « régaler les dames de Paris ». Environ 120 dames de la noblesse et de l'échevinage furent invitées par lui, au Louvre, le 10 mars, et un dîner à la mode allemande, « c'est-à-dire avec force espices dans tous les mets, » leur fut offert. Après le festin, il y eut bal, concert, et chacune des invitées reçut de l'empereur, à titre de souvenir, un anneau d'or « de peu de valeur ».

Sigismond eut aussi la curiosité de voir plaider une cause ; il alla au parlement, et les avocats « en beaux manteaux et chaperons fourrés commencèrent à plaider ; il s'agissait de l'office de sénéchal qu'on disputait à un sieur Guillaume Signet, sous prétexte qu'il n'était pas chevalier ». Soudain l'empereur, qui était assis sur le siège du roi, se leva et fit signe qu'il voulait parler. Les avocats s'interrompirent.

Sigismond fit alors mettre Guillaume Signet à genoux, tira son épée et le frappa du plat. Puis s'adressant aux juges : — Voici la cause terminée, dit-il ; la raison qu'on alléguait contre cet homme cesse, car je le fais chevalier. Et l'office fut adjugé à Signet.


Le bâtard de Bois-Bourdon fut cousu dans un sac et jeté à la rivière.
Toutefois la façon dont l'empereur était intervenu dans une séance de la cour déplut au roi, qui s'étonna quelque peu de ce sans-gêne ; mais il n'osa pas le laisser voir, et le mercredi avant
Pâques-Fleuries, Charles VI accompagna l'empereur jusqu'à Saint-Denis, celui-ci s'en allant en Angleterre.

Les impôts étaient plus lourds que jamais à Paris depuis la guerre, et les Parisiens tournèrent leurs regards vers le duc de Bourgogne, pour lequel ils s'étaient toujours sentis entraînés. Quelques-uns lui envoyèrent des messagers afin de s'entendre avec lui à l'effet d'enlever le roi et de tuer la reine, le duc de Berry, le roi de Sicile et le prévôt de Paris, s'il refusait d'entrer dans le complot ; le duc de Bourgogne accepta avec empressement et fixa le jour de Pâques pour l'exécution de ces assassinats que l'on considérait comme la chose la plus naturelle du monde.

La conspiration fut découverte par la femme de Laillier, changeur, demeurant sur le Pont-au-Change, et par un gentilhomme du duc de Berry, nommé de Montigny, qui passant le soir, par la rue aux Fèves, aperçut dans la maison de Colin Dupont, riche bourgeois, des hommes armés. Le prévôt de Paris averti par l'un et par l'autre monta à cheval, et, à la tête de 50 hommes d'armes, s'empara des Halles, força la maison de quelques conjurés qui lui avaient été signalés et fit plusieurs arrestations.

Robert de Belloy, riche drapier, fut décapité, le 21 avril, en même temps que Renaud Maillet. Dans la charrette qui les conduisait au supplice, on avait fait monter Nicolas d'Orgemont dit le Boiteux, diacre et fils du chancelier de France, afin qu'il assistât à leur supplice ; ensuite il fut mené au Châtelet, et dans la soirée livré à l'évêque de Paris. Il fut privé de tous ses bénéfices, condamné à la prison perpétuelle, au pain et à l'eau. Tiré de la Bastille où on l'avait emprisonné, il fut rasé publiquement, coiffé d'une mitre de papier et conduit au parvis Notre-Dame, où il fut hissé sur un échafaud et prêché en présence du chapitre et d'une multitude de peuple, dont une grand partie était sous les armes.

Pour plus de sûreté et dans la crainte qu'il ne fût délivré, on le transféra à la prison de Meungsur-Loire, où il mourut. Les autres conjurés furent punis de mort ou d'exil.

Le 7 mai, on publia dans Paris une ordonnance qui défendait de faire aucune noce ou assemblée sans la permission du prévôt. Le lendemain, on enleva les chaînes des rues et on les transporta à la Bastille. Puis on obligea les bourgeois à aller y déposer toutes leurs armes.

Le 13, le roi ordonna que la grande boucherie serait abattue et l'écorcherie déplacée du voisinage du grand Châtelet. Quatre autres boucheries furent bâties, l'une à la halle de Beauvais, la seconde auprès du Châtelet, à l'opposite de Saint-Leufroy, sur le bord de la Seine, la troisième joignant le petit Châtelet à l'issue de l'ancien Petit-Pont, et enfin la quatrième autour des murs du cimetière de Saint-Gervais.

Ces boucheries prirent le nom de Boucheries du Roi ; elles avaient quarante étaux qui furent unis au domaine de la couronne. Quant aux tueries et écorcheries, elles devaient être hors et au-dessous de la ville. La communauté des bouchers fut dissoute. Les bouchers se plaignirent au parlement et plaidèrent, mais ils furent déboutés de leur appel par lettres patentes du 3 septembre.

Le 15 juin, le duc de Berry, oncle du roi, étant mort, sa charge de capitaine-gouverneur de Paris fut donnée au comte de Ponthieu, second fils du roi. Tout cela n'empêcha pas Jean sans Peur de conserver l'espoir de s'emparer de nouveau du pouvoir et les Bourguignons se rassemblèrent le 14 août 1416, en Picardie et en Champagne, et ils arrivèrent de nuit aux portes de Paris, pour tâcher d'y entrer ; ils ne purent y réussir et s'en retournèrent à Beaumont-sur-Oise qu'ils ravagèrent.

La reine Isabeau, au milieu de tous ces troubles, ne négligeait pas l'occasion de s'amuser, et sa conduite était des plus déréglées.

Le roi revenant un jour de la visiter au château de Vincennes se croisa avec le chevalier Louis de Bois-Bourdon, avec lequel elle entretenait des relations coupables. Il le fit arrêter sur l'heure et conduire au Châtelet. On lui donna la

Le roi se croisa avec le chevalier de Bois-Bourdon
et le fit arrêter sur l'heure.
question, puis on le jeta cousu dans un sac à la rivière, en même temps que la reine était exilée à Tours et gardée à vue.

Le comte de Ponthieu, devenu dauphin par la mort de son frère, profita de l'occasion, lui et quelques-uns de ses gentilshommes, pour s'emparer de toute l'argenterie et des joyaux de sa mère, puis il partit pour Angers et Rouen, d'où il revint lorsqu'il sut que l'armée du duc de Bourgogne était venue camper à Vanves et à Bourg-la-Reine et saccageait tout le pays environnant Paris.

Les Bourguignons brûlaient tout ; ce fut ainsi qu'ils détruisirent le château que Juvénal des Ursins possédait à Rueil et nombre d'autres habitations.

La reine, furieuse d'avoir été envoyée à Tours, s'allia avec le duc de Bourgogne contre le roi et un nouveau corps d'armée bourguignonne, sous la conduite de Hector de Saveuse, s'approcha de la porte Bourdelle, qu'un certain nombre de bourgeois devaient lui livrer ; mais, la veille du jour fixé pour cette trahison, un pelletier de la rue Saint-Jacques, qui était dans la conspiration, eut des remords et alla tout révéler au prévôt de Paris, Tanneguy Duchâtel. Sur cet avis, le prévôt se rendit lui-même à la maison dans laquelle se trouvaient les conjurés et les prit d'un seul coup de filet.

Lorsque les Bourguignons se présentèrent à la porte qu'ils pensaient voir s'ouvrir, ils furent accueillis par une grêle de flèches et se sauvèrent en toute hâte. Hector de Saveuse fut dangereusement blessé ; le duc s'en retourna trouver la reine ; les conspirateurs eurent la tête tranchée. Quant au pelletier, non seulement il eut la vie sauve, mais encore il reçut une bonne somme d'argent et il fut appelé par le peuple le Sauveur de Paris.

Le 10 décembre, Jean Le Bugle, procureur de la ville de Paris, vint au parlement déclarer que la veille les sceaux de la ville avaient été volés, qu'on allait en faire de nouveaux dissemblables et qu'aucune foi ne devait être ajoutée aux actes scellés des anciens sceaux depuis le 9.

Chaque jour on arrêtait quelque personne accusée d'être du parti des Bourguignons ; on n'osait plus parler devant quelqu'un ; chacun se défiait de son voisin, la terreur était à son comble, on savait que Jean sans Peur favorisait les desseins des Anglais. Le roi comprit qu'il fallait à tout prix faire cesser cet état de choses. On négocia pour une quatrième paix.


Perrinet Leclerc ouvrit la porte Saint-Germain au sire de
Villiers-de-L'Ile-Adam, dans la nuit du 28 mai 1417.
Cette fois on prit un moyen radical ; il fut convenu que le gouvernement serait confié au dauphin Charles et au duc de Bourgogne pendant la vie du roi. Le traité fut signé à Montereau le 17 de mai 1417, et publié à Paris le samedi 27. Un événement singulier allait encore tout bouleverser.

Perrinet Leclerc, fils de Pierre Leclerc, marchand de fer sur le Petit-Pont, qui avait la garde de la porte Saint-Germain, allant un jour poster le guet pour son père, fut assez mal reçu ; il alla se plaindre au prévôt qui ne l'écouta pas ; il résolut de se venger et forma un groupe de mécontents qui se mit en rapport avec les émissaires du duc de Bourgogne.

Perrinet Leclerc s'engagea à s'emparer des clefs de la porte Saint-Germain qui étaient aux mains de son père, et à l'ouvrir aux partisans du duc de Bourgogne, sous la conduite de Jean de Villiers-de-L'Ile-Adam qui commandait à Pontoise pour Jean sans Peur.

Dans la nuit du 28 au 29 mai, Perrinet prit les clefs qui se trouvaient derrière le chevet du lit de son père endormi et, ainsi qu'il en était convenu, il alla ouvrir la porte à Villiers-de-L'Ile-Adam, aux seigneurs de Chevreuse, de Mailly, de Vargines, de Bournonville et de Goury, suivis par huit cents cavaliers conduits par les capitaines Claude de Beauvoir, de Chastelus et Gui de Bar.

 


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