Monuments, édifices de Paris
Cette rubrique vous narre l'origine et l'histoire des monuments et édifices de Paris : comment ils ont évolué, comment ils ont acquis la notoriété qu'on leur connaît aujourd'hui. Pour mieux connaître le passé des monuments et édifices dont un grand nombre existe encore.
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LE COLLEGE DE FRANCE
(D'après Paris, 450 dessins inédits d'après nature, paru en 1890)

A l'encoignure de la rue Saint-Jacques opposée à la Sorbonne s'élève, en façade sur la rue des Écoles, à l'endroit jadis nommé place Cambrai, le Collège de France. Cette grande institution est superposée à l'organisation générale de l'instruction publique. Les cours qu'on y professe ornent l'esprit et agrandissent les connaissances de ses auditeurs bénévoles, ils n'aboutissent à aucun examen et n'exercent aucune action directe sur la collation des grades universitaires.

L'idée première du Collège de France appartient à François Ier et suffirait à lui confirmer le titre de restaurateur des lettres, que lui a décerné la postérité. Il créa, par lettres patentes du 24 mars 1530 (n. st.), douze lecteurs ou professeurs publics en langues latine, grecque, hébraïque, en philosophie, art

Le collège de France, rue des Écoles
oratoire et médecine. Ce fut un grand progrès, auquel l'Université, tombée alors en décadence, fit une violente, mais inutile opposition.

Les douze chaires primitivement créées formèrent dans leur ensemble le Collège Royal ; mais il n'existait pas d'édifice disposé pour les recevoir.

Les premiers titulaires firent leurs cours un peu partout ; Henri II leur assigna la salle des collèges de Tréguier et de Cambrai, qu'on finit par démolir pour les reconstruire à leur usage sur la place même qu'ils occupaient et où s'élève aujourd'hui le Collège de France.

Le 28 août 1610, le jeune roi Louis XIIl, âgé de neuf ans, posa la première pierre du Collège Royal. Il ne subsiste rien de ces bâtiments qui, restaurés sous Louis XIV en 1683, ont été refaits entièrement par l'architecte Chalgrin, au commencement du règne de Louis XVI.

Le Collège de France présente trois corps de bâtiments dessinant une vaste cour, fermée en façade par une grille au milieu de laquelle s'élève une porte monumentale.

Placé fort longtemps sous l'autorité du ministre de la Maison du roi, puis du ministre de l'intérieur, il n'a été rattaché qu'en 1852 au ministère de l'instruction publique. Le nombre des chaires a été élevé successivement de douze à quarante.

Ces quarante cours gratuits sont confiés à quarante professeurs qui choisissent leurs suppléants, et qui sont eux-mêmes nommés par le président de la République ; ils élisent parmi eux un administrateur, qu'ils présentent à la nomination du pouvoir exécutif, sous l'autorité du ministre de l'instruction publique.

Entre le Collège de France à gauche et la nouvelle Sorbonne à droite, on passe devant la façade du lycée Louis-le-Grand, récemment reconstruit : c'est l'ancien collège des Jésuites, fondé par eux en 1550 dans l'hôtel de Clermont, qui appartenait au cardinal du Prat, en vertu de lettres patentes que le Parlement n'enregistra qu'en 1562. Chassés de Paris à la suite de l'attentat commis par Jean Châtel sur la personne d'Henri IV, ils n'obtinrent de nouveau la permission d'enseigner qu'en 1618. Parmi leurs disciples les plus célèbres, il faut nommer le prince de Conti, frère du grand Condé, Molière, Chapelle et Voltaire.

Le collège de Clermont fut érigé en fondation royale par lettres patentes du mois de novembre 1682, sous le nom de Louis-le-Grand; il fut réuni à l'Université par lettres patentes du 21 novembre 1753. Avant la Révolution, c'est là que se tenaient les assemblées de l'Université, ainsi que les assemblées particulières de chaque Nation. En 1792, il reçut le nom de Collège de l'Égalité; il garda ce dernier nom pendant toute la durée de l'Empire; il reprit le nom de Louis-le-Grand à la Restauration, et l'a gardé jusqu'à ce jour, sauf une interruption de quelques mois, en 1848 et 1849, où M. Carnot, ministre de l'instruction publique, lui imposa le nom de Descartes.

Quelques pas encore, et de la rue Saint-Jacques, à l'intersection de la rue Soufflot, on aperçoit le Panthéon, nom actuel de l'église Sainte-Geneviève. La perspective de la rue Soufflot est très belle, car, à l'opposite du Panthéon, elle laisse voir le Jardin du Luxembourg, avec ses cimes majestueuses et ses longs tapis de verdure.

 


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