Monuments, édifices de Paris
Cette rubrique vous narre l'origine et l'histoire des monuments et édifices de Paris : comment ils ont évolué, comment ils ont acquis la notoriété qu'on leur connaît aujourd'hui. Pour mieux connaître le passé des monuments et édifices dont un grand nombre existe encore.
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L'ÉCOLE DE MÉDECINE DE PARIS
(D'après Paris, 450 dessins inédits d'après nature, paru en 1890)

École de médecine : Précisément en face de l'École pratique s'élève l'École de médecine, siège de la Faculté, bâtie en 1769 par l'architecte Gondouin. L'édifice,

L'École de médecine
tel qu'il fut complété sous Louis XVI, se compose de quatre corps de bâtiments qui laissent entre eux une cour de 21 mètres de profondeur sur 31 mètres de largeur. La façade sur la place, longue de 57 mètres, présente une galerie à quatre rangs de colonnes ioniques. Sur l'entablement de cette colonnade s'élève un étage en attique de douze fenêtres, interrompu au-dessus de la porte d'entrée par un bas-relief en manière de fronton représentant Minerve et la Générosité accordant des privilèges à la Chirurgie, suivie de la Vigilance et de la Prudence ; le Génie des arts présente au roi le plan de l'édifice.

La même ordonnance de colonnes ioniques appuyées sur les pieds-droits des arcades règne dans l'intérieur de la cour ; elles supportent également un rang de fenêtres, interrompu par un fronton triangulaire au centre duquel un bas-relief, sculpté comme l'autre par Bruer, qui représente la Théorie et la Pratique se donnant la main sur un autel. On voit dans les entrecolonnements les portraits en médaillon de cinq médecins célèbres : Pitard, La Peyronnie, Ambroise Paré, Maréchal et Petit. C'est l'entrée du grand amphithéâtre, éclairé par en haut, et qui peut contenir douze cents auditeurs ; Louis XVI en a posé la première pierre le 14 décembre 1774.

Ce bel édifice est le siège de la Faculté de médecine de Paris, qui a pour mission

Les nouveaux bâtiments de la Faculté de médecine
entre le boulevard Saint-Germain et la rue de l'École-de-Médecine
d'enseigner la médecine et la chirurgie dans toutes leurs branches, d'examiner les élèves et de leur décerner leurs grades, sans lesquels nul ne peut exercer la médecine, la chirurgie et la pharmacie.

Le titre de professeur à la Faculté est le plus élevé que puisse ambitionner un médecin ou un chirurgien ; les professeurs titulaires occupent vingt-six chaires.

La Faculté possède une bibliothèque, deux musées et trente laboratoires d'études, d'enseignement et de recherche, plus un jardin botanique, rue Cuvier, n° 13, près du Jardin des plantes. La façade et l'aile gauche de l'École sont occupées par les cinq salles du musée Orfila, composé de pièces anatomiques, d'objets précieux d'histoire naturelle et d'une nombreuse collection d'instruments de chirurgie et de physique.

La Faculté de médecine de Paris, par la largeur et la variété de son enseignement, par la supériorité de ses professeurs, par la sûreté et la loyauté de ses méthodes, a porté très haut la renommée et l'autorité de la science française dans toutes les parties du monde civilisé. Le nombre des étudiants qui viennent s'inscrire sur ses registres devient chaque année plus considérable, et les services de l'enseignement se trouvaient infiniment trop resserrés dans les bâtiments qui dataient de 1769. On a pris le parti de les agrandir sans les dénaturer, en les complétant par des ailes nouvelles, qui captent tout l'espace

La tourelle prismatique
de la rue Pierre- Sarrazin
compris entre la rue de l'École-de-Médecine, le boulevard Saint-Germain et la rue Hautefeuille. La première pierre des nouveaux bâtiments a été posée en 1878, M. Béclard étant doyen.

Au flanc droit de l'École de médecine, la rue Hautefeuille attire l'attention de l'archéologue ; les tourelles du moyen âge et de la Renaissance sont devenues rares dans Paris ; la rue Hautefeuille en possède six à elle seule. La première encoignure, à gauche en entrant par la rue de l'École-de-Médecine, fait apparaître l'amphithéâtre à pavillon conique et les hauts bâtiments délabrés qui furent le collège des Prémontrés ; en face, une tourelle prismatique, qui fut peut-être à Pierre Sarrazin, forme le coin de la rue qui porte le nom de ce bourgeois du XIVe siècle.

La plus importante de ces tourelles, au coin de l'ancienne rue Percée, devenue l'impasse Hautefeuille dépend d'une grande habitation qui s'appelait l'hôtel de Fécamp ; elle se termine extérieurement en culs-de-lampe ornés de moulures superposées, où l'on croit distinguer des fleurs de lis et une salamandre ; l'appartement dont elle faisait partie fut habité sous Louis XIV par le chevalier de Sainte-Croix, l'empoisonneur complice de la marquise de Brinvilliers.



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