Cafes, hotels, restaurants de Paris
Cette rubrique vous livre les secrets de l'histoire des cafés, hôtels et restaurants de Paris : comment ils ont évolué, par qui ils ont été fréquentés. Pour mieux connaître le passé des cafés, hôtels et restaurants dont un grand nombre existe encore.
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LE CAFÉ DE LA PORTE-MONTMARTRE
(D'après Les cafés artistiques et littéraires de Paris, paru en 1882)

Timothée Trimm a été un des habitués de la Porte-Montmartre ; il étalait ses chaînes de montre aux anneaux énormes, ses toilettes excentriques qui attiraient l'attention sur sa personne. Le pauvre Lespès est bien oublié ; dire qu'à un moment donné, si l'Académie française avait été nommée par le suffrage universel, le célèbre chroniqueur du Petit Journal eût fait partie des immortels. Peut-être même l'aurait-on chargé de rédiger quelque partie du Dictionnaire ?

A la Porte-Montmartre il y a beaucoup de journaux, aussi y parle-t-on bas, chacun se faisant part de ses impressions avec calme, on ne veut point attirer l'attention sur soi ni gêner ceux qui lisent les feuilles du jour.

M. Alexandre Gresse, rédacteur du Peuple Français, vers la fin de l'Empire, fréquentait le café ; on y voyait aussi M. Spuller, l'ami de M. Gambetta ; M. Ordinaire, un député radical lyonnais qui a mal tourné ; M. Henri Aron, rédacteur des Débats, devenu rédacteur en chef de l'Officiel, ont été également des clients assidus de la Porte-Montmartre.

M. Pascal Duprat, député, M. Ulysse Parent, conseiller municipal, s'y rencontrent souvent. M. Duprat est un homme de valeur, il a été longtemps directeur du Nouveau Journal républicain, dont les bureaux sont en face du café, de l'autre côté de la rue. Quant à M. Parent, c'est une nullité absolue. Ce qui a fait sa réputation a pour origine les familiarités d'un sergent de ville qui le rudoya sur le boulevard. Du coup M. Parent devint un homme politique, il arrivera peut-être à la députation. Ce sera alors pour lui le moment d'écrire un livre qui aurait pour titre : l'Art de se faire brutaliser par un sergent de ville et de s'en faire neuf mille francs de rente.

 


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