Cafes, hotels, restaurants de Paris
Cette rubrique vous livre les secrets de l'histoire des cafés, hôtels et restaurants de Paris : comment ils ont évolué, par qui ils ont été fréquentés. Pour mieux connaître le passé des cafés, hôtels et restaurants dont un grand nombre existe encore.
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LA BRASSERIE DES MARTYRS
(D'après Les cafés artistiques et littéraires de Paris, paru en 1882)

La brasserie des Martyrs a eu une certaine réputation. Si les hommes d'un véritable talent ne l'on jamais fréquentée assidûment, en revanche les poètes inoccupés, les peintres, les sculpteurs en mal de chef-d'œuvre s'y rendaient régulièrement. Dieu sait la façon dont on arrangeait les réputations, comment on traitait les arrivés. M. Firmin Maillart, qui a connu la brasserie au temps de sa splendeur, a, dans une spirituelle étude, mis en relief les habitués de cet établissement, heureusement situé du reste, entre Montmartre et les grands boulevards, au pied de la fameuse colline dont tant d'artistes et d'écrivains habitent les sommets.

On s'arrête à la brasserie pour reprendre haleine, attendre un ami, pour renouer une conversation interrompue, surtout pour boire et fumer. Du reste, la gent artistique a un faible très prononcé pour les hauteurs. Est-ce parce que les loyers sont moins chers, la vie matérielle à meilleur compte, l'air que l'on respire plus vif ; ou bien les gens de lettres, peintres ou sculpteurs suivent-ils sans s'en rendre compte les mouvements d'une vanité qui leur est naturelle ?

Les Parisiens du XVIIIe siècle affectionnaient le quartier qui s'élève entre les boulevards extérieurs et le tracé actuel de la rue Saint-Lazare. Ils allaient aux Porcherons pour faire des parties de plaisirs. La rue des Martyrs s'appelait des Porcherons. Géricault, le célèbre peintre, y est mort en 1824 ; Madame Boulanger, artiste de l'Opéra-Comique, qui a joui pendant longtemps d'une réputation méritée, est morte en 1830 au n° 20. Le fameux cabaret de Ramponneau était au coin des rues de Clichy et Saint-Lazare. Le jardin de Tivoli, qui a eu une si grande célébrité par ses fêtes, couvrait de ses pelouses le flanc de la colline traversée aujourd'hui par la rue de Tivoli, le passage du même nom et avait son entrée rue Saint-Lazare.

Charles Chincholle et Léopold Stapleaux se livrent à la brasserie, à leur passion du jeu, et le vainqueur n'est pas enrichi, mais rafraîchi, aux frais de son adversaire.

 


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