Voisin de la Régence, le Sport a à peu près la même clientèle que son voisin. Il faut pourtant en excepter les joueurs d'échecs qui ont toujours leur centre d'opération à la Régence. De la terrasse du café on a devant soi le mouvement de la place du Théâtre-Français. Le soir, vers sept heures, c'est mademoiselle Croizette en brillant équipage qui se rend dans la maison de Molière ; madame Madeleine Brohan, presque toujours à pied, se dirige également vers le théâtre de ses succès ; mademoiselle Baretta ; Edile Riquier, Réchemberg ; MM. Thiron, Prudhon, en un mot à peu près toute la troupe des Français. Puis d'autres personnalités touchant à l'art ou à la littérature ; D. Jouaust, célèbre imprimeur ; son confrère Dentu qui jette dans la circulation environ quatre cents volumes par an ; A. Tolmer, le directeur du Journal des Connaissances Utiles.

Sous la Commune, M. Tolmer dirigeait l'imprimerie de M. Paul Dalloz. Ce fut grâce à son sang-froid et à son énergie que le quartier échappa à la destruction. Les chefs communards voulaient le brûler entièrement pour arrêter les troupes du gouvernement de Versailles. Madame Olympe Audouard, qui a transformé son journal, les Deux mondes Illustrés, en une feuille littéraire, le Papillon ; H. Astier, rédacteur du Constitutionnel. Puis des nichées d'Anglais, dont les femmes se font remarquer par leurs toilettes étranges.

Parmi les habitués du Sport, nous citerons Ernest d'Hervilly, écrivain fantaisiste et poète de talent ; Elle Sorin, directeur de la Correspondance Républicaine ; M. Thuillard Dasnières, directeur de la Correspondance Française, organe conservateur de la presse départementale ; Charles Romanet, son collaborateur, qui est en même temps rédacteur du Constitutionnel et correspondant du journal le Périgord ; E. Escalier, sous-chef de bureau à la direction des Beaux-Arts ; Ferdinandus, un dessinateur qui s'est fait en peu d'années une réputation méritée ; M. Parent, dont nous avons déjà cité le nom à propos du café de Buci.