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LA BRASSERIE ALSACIENNE
(D'après Les
cafés artistiques et littéraires de Paris, paru en 1882)
Sous l'Empire, c'était le Buffet-Germanique, mais après la guerre de 1870-71, cette dénomination ne pouvait être conservée et le Buffet prit son nom actuel. C'est un établissement minuscule qui passerait complètement inaperçu s'il n'avait été, et n'était encore, le rendez-vous d'artistes et d'écrivains. Les murs sont cachés par des tableaux signés de noms illustres ou au moins fort connus : Feyen-Perrin, Emile Breton, Eugène Perrin et beaucoup d'autres. Sur un album les artistes ont fait des dessins avec des légendes ultra-fantaisistes ; les écrivains, les poètes y ont écrit leurs impressions, les uns en vile prose, les autres dans le langage des dieux. On y voit des autographes d'Emile Zola, de Paul Arène, de Georges Nardin, etc. Il y a des dessins et des axiomes philosophiques d'un réalisme à faire rougir un bataillon de turcos. La patronne, madame Clarisse, de son petit nom, sert ses clients, qu'elle connaît tous, et se montre très fière de son petit musée qui attire des bourgeois aux idées surannées. Ces braves gens s'imaginent encore que tous ceux qui s'occupent d'art ou de littérature sont essentiellement des bohêmes.
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