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LE CAFÉ DES PIEDS HUMIDES
(D'après Les
cafés artistiques et littéraires de Paris, paru en 1882)
Ce n'est plus qu'un souvenir du vieux Paris. Cet étrange établissement existait dès 1845. Ce n'était qu'une misérable échoppe située en contrebas de la rue aux Fers, aux Halles Centrales. Quand il pleuvait, l'eau y entrait comme chez elle, et les consommateurs en avaient quelquefois jusqu'à la cheville ; de là le nom de café des Pieds Humides. Pas de tables, pas de chaises. Un comptoir rudimentaire ; une planche posée sur deux pieux supportait les tasses fêlées et les verres ébréchés. Les consommateurs se tenaient debout et payaient avant d'être servis. La tasse de café noir coûtait un sou, avec le petit verre trois sous. Poivard, le patron, fermait à la nuit et emportait dans un panier son matériel. Il fit des économies, et après un quart de siècle quitta les Pieds Humides et ouvrit, rue Mouffetard, un débit de liqueurs : à la Consolation. Il s'associa plus tard avec Moras, le patron du Lapin Blanc, rue aux Fèves. Ce cabaret a été rendu célèbre par Eugène Sue, dans son roman des Mystères de Paris. Après l'expropriation du Lapin Blanc, il se retira des affaires. Il mourut en 1880, à l'âge de quatre-vingt-sept ans et fut inhumé au cimetière d'Ivry. Peu de ses habitués sont arrivés à un âge aussi avancé.
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