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LE CAFÉ SOUFFLET
(D'après Les
cafés artistiques et littéraires de Paris, paru en 1882)
Parce que les mêmes noms reparaissent quelquefois dans nos études, il ne faudrait point en conclure que ceux que nous citons passent leur temps dans les cafés. Chacun des établissements dont nous parlons étant le centre d'un groupe littéraire ou artistique plus ou moins important, on sait où se rencontrer pour causer des choses du jour. Le café Soufflet, situé à l'angle du boulevard Saint-Michel et de la rue des Ecoles, est le lieu de rendez-vous d'étudiants sérieux et de libraires du quartier. On y a vu M. Moquin-Tandon, fondateurd'une Revue des Deux-Mondes Illustrée. Ce recueil, après avoir végété quelques mois, finit par disparaître. M. Marius Topin, M. Raoul Frary, qui après avoir écrit dans les journaux officieux bonapartistes, puis au premier Courrier de France monarchiste, a fini dans les organes républicains en attendant sans doute une évolution nouvelle. M. Frary a été professeur dans un lycée de province. M. Bermudez de Castro et d'autres étrangers fréquentent ou ont fréquenté le café Soufflet. Il y a eu surtout beaucoup de Turcs, appartenant pour la plupart au parti dit la Jeune Turquie. C'étaient l'Arménien Azarian ; Ali-Bey ; Khaiala, un poète arabe ; le général Hussein-pacha ; l'uléma Tahsyn ; Méhémet-Bey ; Réchid ; Kamil-Bey. Au café Soufflet on lit beaucoup, aussi les journaux et les revues encombrent-ils les tables ; mais au moins on cause peu politique, et si on s'occupe de cette question brûlante, c'est entre hommes ayant la même opinion et par conséquent peu décidés à se quereller.
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