Encore un quarteron, Claudine !
Encore un quarteron.

CLAUDINE vivait de 1800 à 1820, et quand elle vint à Paris elle avait déjà passé l'âge des amours. Elle vendait des fruits selon la saison et les portait d'une main sur un petit plateau, tenant sa jupe de l'autre, et toujours prête à la danse.

On la vit plus de dix années accompagnée d'un petit homme vêtu comme un campagnard endimanché et d'une irréprochable propreté. La vieille Claudine était de la Beauce, et son compagnon, ancien maître d'école, était son mari ou tout au moins son galant. Un renseignement auquel on peut ajouter foi nous montre Claudine fuyant avec le magister du lieu et venant à Paris pour échapper à la colère de ses parents. Le magister ne serait autre que le petit vieux sinistre qui se tenait à côté d'elle dans les rues et sur les places.

Elle se mit à vendre des fruits, et comme la pratique ne donnait pas, elle attira l'attention par un refrain devenu célèbre :

Encore un quarteron, Claudine !
Encore un quarteron.

Elle le chantait en dansant la sauteuse sur une mesure très vive et en tenant sa jupe d'une main, son plateau de l'autre, et appuyant avec un mouvement de tête sur le « En...core un quarteron... »

Claudine est indiquée dans l'ouvrage de Gouriet, mais, malgré le peu d'étendue que lui consacre l'historien des célébrités de la rue, on doit croire qu'elle fut célèbre, car l'authenticité de ce type est corroborée par une très jolie eau-forte, qu'on peut voir au Cabinet des estampes dans le recueil intitulé : Maniaques et Visionnaires.