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RUE DE LA BANQUE
IIe arrondissement de Paris
(D'après Histoire
de Paris rue par rue, maison par maison, paru en 1875)
Notice écrite en 1857. A l'origine, une partie dépendait du passage des Petits Pères. L'origine du nom : La rue débouche en face de la Banque de France. L'ouvrage de MM. Lazare nous empêche d'oublier que la rue de la Banque fut prolongée en l'année 1844. II y avait alors soixante-cinq ans que, sous le nom de passage des Petits-Pères, elle avait commencé à se faire jour à travers les dépendances de l'ancien hôtel de Bouillon et les anciens jardins du cloître des Petits-Augustins déchaussés, mais principalement sur le terrain de l'hôtel La Ferrière, adjugé le 20 novembre 1775 à Mathias Pasquier, maître-maçon. A l'hôtel La Ferrière avait demeuré Cassanea de Mondonville, violoniste et compositeur, maître de chapelle à Versailles. D'un opéra, le Carnaval du Parnasse, où la musique de Mondonville valait beaucoup mieux que les paroles du librettiste, Voltaire a dit dans une épître : C'est servir des mets à la diable Cette maison de qualité, bâtie par l'architecte Le Doux, auteur
des barrières de Paris, avait appartenu à un somptueux traitant,
Gaspard Grimod de la Reynière, père du célèbre
gastronome qui est mort au milieu du dernier règne. Seulement elle avait
eu aussi pour propriétaire Deucasse, marquis de la Ferrière,
lieutenant général des armées du roi. L'acquéreur
de Pasquier fut Leduc, conseiller du roi, contrôleur des rentes de l'Hôtel
de Ville, en ce qui regarde le n° 2 actuel de la rue de la Banque, ouvrant
sur la rue Neuve-des-Petits-Pères. Cousin, naguère brasseur au
Faubourg-Saint-Antoine, acheta de Leduc, le 19 fructidor an II, et depuis lors
l'immeuble est resté dans la même famille. Reste à nous entretenir du 3, exploité en hôtel garni sous la Restauration, mais qui avait été construit ni plus ni moins pour un autre acquéreur du même entrepreneur Pasquier, celui-là ayant nom Martin. Grâce aux recherches obligeantes qu'a faites Me Poyet, dont la parole jouit au barreau d'une autorité méritée, nous savons que Martin était maître serrurier. Pour vous, nos lecteurs ordinaires, il est déjà prouvé que les états manuels et l'industrie purement marchande menaient à la fortune bien avant l'ère industrielle où nous, vivons, et que la propriété de Paris n'était nullement, comme celle de la province, le monopole des familles datant des croisades. Presque tous ceux qui achetaient des maisons en ce temps-là, et les payaient, étaient des roturiers, du moins dans leur contrat d'acquisition : de nos jours encore, c'est parmi les nouveaux enrichis que les bourgeois recrutent sans cesse des acquéreurs pour les immeubles dont ils sont entrés en possession par voie d'héritage. |
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