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RUE CASSINI
XIVème arrondissement de Paris
(D'après Histoire de Paris rue par rue, maison
par maison, par Charles Lefeuve, paru en 1875)
Notice écrite en 1858. Monuments classés aux n°s 42 et 44 : ancien aqueduc des eaux de Rungis ou aqueduc Médicis ; ancien regard de l'aqueduc, dit pavillon des Fontainiers, avec ses réservoirs souterrains des XVIIe et XIXe siècles, ainsi que les escaliers et couloirs de circulation qui leurs sont liés. Anciennement, rue des Deux Anges ; elle a aussi porté les noms de rue Maillet, rue des Deux Maillets ; rue des Charbonniers en 1620 ; rue Cassini en 1790. Elle existait au XVIIe siècle et figure à l'état de chemin sur le plan de Jouvin de Rochefort. Origine du nom : Jean Dominique Cassini (1625-1712), astronome français d'origine italienne, fondateur de l'Observatoire. Colbert sut retenir en France, en lui offrant ses lettres de naturalisation, l'Italien Cassini, dont les découvertes astronomiques signaient de pareils titres aux étoiles, en vertu du génie, procuration du ciel, et ce fut un astre de plus dans la pléiade française du grand siècle. Une étoile ne va jamais seule : Celles des Cassini se suivirent comme une seconde voie lactée. Jacques Cassini, satellite de Jean-Dominique, eut lui-même pour petites planètes les Cassini de Thury, membres aussi de l'académie des Sciences et directeurs de l'Observatoire, pour continuer l'orbite décrite de père en fils. Nous avons revu dans la rue de Babylone, près de l'hôtel Matignon, un hôtel Cassini. Jacques n'en habita pas moins, et son père peut-être avant lui, une maison à jardin dans la rue des Deux-Anges, qui s'est encore appelée Maillet, sortes de prénoms qu'on a fait suivre du glorieux nom de famille qui reste sur l'écriteau ; cette propriété donnait aussi rue du Faubourg-Saint-Jacques, et elle avait pour encoignure le bureau des entrées en ville. De l'autre côté sont un autre jardin et une autre maison, bâtie aussi pour un des Cassini. Dans l'une des deux, il y a quelques aunées, un maître de pension avait parqué ses élèves. Mais à l'époque où Mme Sand écrivait Lélia et Valentine, nous eussions vu souvent Jules Sandeau se promener ou s'asseoir, sous les arbres du jardin, entre Balzac et Mme Sand ; or l'auteur du Docteur Herbeau est resté depuis comme rivé à cet emploi de trait d’union par la nature même de son talent. Les dames du Sacré-Cœur ne sont que momentanément les locataires de cette villa intra muros, pendant que leur maison, boulevard des Invalides, se rétablit de fond en comble.
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