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LES
GALERIES DU PALAIS ROYAL
Ier arrondissement de Paris (D'après Histoire
de Paris rue par rue, maison par maison, Charles Lefeuve, 1875)
Le pape, dans la même année, n'était-il pas brûlé en effigie au jardin du Palais, comme Lafayette l'année suivante ? Les frères Grammont, tous deux acteurs au théâtre de la Montansier, n'en restèrent pas quittes pour si peu. Le conventionnel Le Peletier de Saint-Fargeau, immédiatement après avoir voté la mort du roi, fut tué par Paris, ci-devant garde du corps, en sortant de chez Février, fameux restaurateur, au milieu de la galerie de Valois. Mlle Montausier elle-même, qui avait gouverné peu de temps le théâtre Louvois, et à laquelle en voulaient mortellement les acteurs des théâtres auxquels le sien faisait du tort, resta sous les verrous pendant dix mois à la petite Force et dans l'ancien collège du Plessis. Sa salle du Palais-Egalité, qui était alors le théâtre de la Montagne, devint, peu de temps après, le spectacle des Variétés, dont la troupe passa en 1806 boulevard Montmartre avec Brunet et Tiercelin. Quant au théâtre dirigé par d'Orfeuille et Gaillard, il s'était transformé en 1791, avec le concours de Talma, de Monvel et de Dugazon, en Théâtre-Français de la rue Richelieu. Avec beaucoup moins de succès on joua la comédie, sous la Constituante, puis sous la Convention, dans la salle du Cirque, qui devint la proie des flammes pendant la nuit du 25, frimaire an VII. Une ménagerie, s'y trouvait établie, un orang-outang fut brûlé. Au moyen d'une contribution se défraya le rétablissement du cœur du jardin sur les débris de la salle incendiée. Quelques-uns de nos lecteurs ne s'alarment-ils pas de n'avoir pas encore vu citer les Frères-Provençaux dans cette monographie des Galeries ? Quelle cuisine mérite mieux d'envoyer jusqu'à la postérité le fumet de sa gloire ! Mais cette maison, dont la cave était, déjà sans seconde sous la Restauration, avait commencé sur une plus petite échelle, près des grands salons qu'elle occupe dans la galerie de Beaujolais. Maneille, Simon et Barthélemy l'avaient ouverte au premier chant de la Marseillaise, ou peu s'en faut, et ils n'étaient ni frères ni provençaux. Au-dessus d'eux logeait la Bacchant, courtisane déjà descendue au niveau populaire de la prostitution avant la Révolution, et dont tout le monde savait au moins le nom ; elle n'avait pourtant de remarquable que sa chevelure épaisse et crépue. Le monde avait changé de face sans modifier le genre de vie de cette femme, qui, du haut de sa mansarde, régnait toujours, parce qu'elle y changeait à chaque instant de courtisans, en ne dédaignant pas de les recruter elle-même dans les galeries de Bois, dites le Camp des Tartares, et dans la galerie vitrée, dite le Camp des Barbares, faisant suite à celles de Bois, du côté de la rue Richelieu. Un épisode du roman de Faublas avait valu leurs surnoms à ces galeries ; Louvet de Couvray, auteur dudit ouvrage, y avait ouvert un magasin de librairie, tenu par sa femme, qu'il appelait sa Lodoïska. Les librairies Ladvocat, Delaunay et Barba étaient nées au même endroit, ainsi que le cabinet de lecture de la Tente ; transféré ensuite près du Perron et tenu par l'éditeur Dumon. Le canon régulateur du Palais se tirait, sous la République, de haut de la maison du limonadier Cuisinier, auquel Cambacérès fit obtenir, pendant le Consulat, la permission d'établir une rotonde à la place des tentes sous lesquelles on mettait des tables. Le café du Caveau, fréquenté par David le peintre, par Lalande et d'autres savants, qui souvent venaient s'y asseoir au coup de sept heures du matin, fut du café de la Rotonde. Mais le sous-sol, avec entrée rue Beaujolais, conserva un établissement, appelé le caveau du Sauvage, qui ne recevait pas aussi bonne compagnie. Or, dans un caveau du même genre, un sauvage de contrebande s'était accouplé publiquement avec une femme de son espèce, spectacle coûtant 24 sols, et des représentants du peuple s'étaient retrouvés en prison avec le principal auteur de ces actes cyniques, qui auraient paru monstrueux à l'époque de la Régence, mais qui causaient un peu moins d'étonnement au temps où la Justine du marquis de Sade était vendue ouvertement dans les galeries de Bois. Le café des Aveugles occupait et occupe encore un autre sous-sol ; les filles du Palais-Royal s'y relayaient toue la soirée, poussant à la consommation, et une douzaine de quinze-vingts montés sur une estrade, faisaient de la musique, avec une femme qui jouait du cor. Martainville, que ses opinions anti-républicaines n'empêchaient pas de se montrer partout, rencontra une fois, du Caveau des Aveugles, certains révolutionnaires et sans-culottes, qui lui offrirent un bol de punch, puis lui demandèrent une, chanson. Pour ne pas être en reste de politesse, Martainville leur improvisa le petit couplet qui va suivre :
Beauvilliers, s'étant vu en butte à des persécutions sous la Terreur, avait cessé de restaurer ses concitoyens. Mais l'inaction lui fut à charge, et il se rétablit, dans l'une des premières années de l'Empire, rue Montpensier, à l'endroit où se voit le passage Potier. En ce temps-là on ne surprenait plus Bonaparte et Barras, dînant ensemble aux Frères-Provençaux ; mais on voyait entrer au café de Chartres Berchoux, Grimod de la Reynière et Murat : au café Valois, le comte de Lauraguais, le marquis de Chauvron, les notabilités du parti royaliste, et chez Lemblin, au café, Italien, Boieldieu, Brillat-Savarin, Cambronne, de Jouy. Le café Gorazza, fréquenté par des Italiens, avait aussi pour habitués Redouté et Talma ; ce dernier s'asseyait souvent devant une table, qu'avait affectionnée Napoléon, son protecteur, et qu'on montre encore près du poêle. Douix, élève de Beauvilliers et ancien maître d’hôtel de Charles X, qu'il a suivi à Holy-Rood, a fait un restaurant du café Corazza. Barré, directeur du Vaudeville, l'architecte Célerier, Carle et Horace Vernet se réunissaient tous les jours, avec un petit cercle d'amis, au café de Foy ; un beau soir de 1806, après la fermeture des portes, Horace Vernet, y prit la palette d'un peintre en bâtiment, qui donnait une couche aux boiseries, et, grimpé sur le poêle, il peignit au plafond une hirondelle, qu'on a conservée. Le poète Lebrun, surnommé le pindarique, mourut l'année suivante, au second étage de la maison dudit café de Foy. Mme Romain, la belle limonadière, attirait alors beaucoup de monde au café des Mille-Colonnes ; elle a fini par se faire religieuse. Le café du Mont-Saint-Bernard, que décoraient des grottes artificielles, dominait le magasin du confiseur Berthellemot, qui avait des portes à ses gages. Fitz-James, en se donnant le titre de premier ventriloque de France, exerçait son talent dans un café, et son rival Borel dans un caveau. Que d'étrangers, au gousset bien garni, venaient passer une semaine à Paris, sans sortir du Palais-Royal ! Tout pourtant n'y était pas luxe, tant s'en faut ! On dînait déjà pour 2 francs au restaurant Billiotte. En revanche, un napoléon n'était pas trop pour se réconforter honnêtement chez Naudet et chez Robert, ci-devant cuisinier du fermier général Chalandray. Quant aux maisons de jeu, telles que le Directoire en avait autorisé l'organisation, elles étaient au nombre de quatre, dont trois dans la galerie du Lycée ou des Bons-Enfants, dénominations passagères de la galerie de Valois à l'époque où la galerie Montpensier s'appelait de Quiberon et celle de Beaujolais galerie d'Arcole. Mais Perrin eut bientôt jusqu'à cinq établissements de ce genre sous sa direction, rien qu'aux galeries. On jouait le biribi, le passe-dix et le trente-et-quarante dans les salons qui n'étaient séparés des galeries de Bois que par une dizaine d'arcades, aile de Valois. Un des onze bureaux de prêt sur gages desservant, le Palais-Royal planait au-dessus de cette maison de jeu, qui subsista moins longtemps que les autres. On faisait en 1807 les grandes parties de trente-et-un au n° 154 actuel, où de vieilles marquises ne craignaient pas de se produire, et où se tenaient aussi des bureaux de prêt. Il, n'y avait plus tard que des tables de roulette et de trente-et-quarante à l'or, c'est-à-dire à vingt francs pour minimum de mise, dans cet établissement, qui s'étendait au-dessus de cinq arcades, et dans lequel tout le monde n'entrait pas : il fallait être connu ou présenté, ou muni d'un laissez-passer demandé à l'avance, et de bonne compagnie, pour y avoir accès. Les boiseries sculptées et dorées d'un des salons du 154 furent transportées, après là suppression de la ferme générale des jeux, dans un des salons qui dépendent du café de Foy, au premier, et elles y servent encore d'ornement. Le 113, au contraire, fut toujours assez populaire : il n'a exclu que la veste, la blouse et la casquette. Huit pièces recevaient les pontes, autour d'une table de passe-dix et de six tables de roulette, où la banque ne dédaignait pas de tenir trente sous, et où se faisait la partie depuis dix heures du matin jusqu'à minuit, dans la région supérieure des arcades 110, 111, 112, 113. Les plus hardies filles de joie, y circulaient en toilettes de bal, comme dans les galeries de Bois ; ces femmes étaient tout le luxe du 113, tant que se prolongea pour la prostitution la période révolutionnaire qui lui avait livré jusqu'au Palais, avant l'installation du Tribunat. Si elles tentaient la fortune, c'était avec un avantage encore plus sûr que celui de la banque, pourvu qu'elles réussissent à se rattraper d'une perte en faisait la conquête d'un joueur plus heureux. L'exploitation du vice sur une plus grande échelle avait lieu galerie Montpensier, n° 9, 10, 11 et 19. Deux tapis verts pour le trente-et-quarante, qui ne différait guère du trente-et-un des maisons de jeu, et une table de creps occupaient là, trois grandes pièces, près desquelles se trouvaient des salles de trictrac et de billard, ainsi que des buvettes, où flambait le punch, pour mettre le vertige à la place de l'hésitation, de l'inquiétude ou du remords des plus timides, et pour désaltérer les plus ardents. On ne se contentait pas d'y jouer jusqu'à minuit, devant une galerie de femmes qui ne venaient pas uniquement pour le jeu ; on dansait à l'étage supérieur jusqu'à six heures du matin, sans que le jeu souffrit d'interruption. Au-dessus du bal, qu'on appelait sans fard le Pince-Cul, la progression continuait encore, et la débauche n'avait plus qu'à descendre. Avant l'achèvement de la galerie d'Orléans, substituée aux galeries de Bois, deux des maisons de jeu du Palais-Royal changèrent de place. Celle qui répondait au plus haut numéro dans la galerie de Valois fut transférée entre°le 127 et le 134 même galerie, où elle renonça au biribi et au passe-dix, pour se vouer au trente-et-quarante et à la roulette. L'établissement de la galerie parallèle passa au n° 36, où il se conforma, comme les établissements voisins, à un règlement plus sévère, qui bannissait les femmes de ses salons et transformait les breuvages excitants, dont on avait trop abusé, en bavaroises et en verres de bière servis gratuitement aux joueurs. Le dernier directeur des jeux fut Bénazet, ancien avoué de Bordeaux, père du directeur actuel des jeux de Bade ; il succédait à Bernard, dont les prédécesseurs avaient été Perrin, Chalabre, Boursault. Des maisons exploitées en dehors du Palais-Royal dépendirent aussi de la ferme des jeux ; il y en eut sous l'intendance de Perrin et de Bernard non seulement rue Richelieu et rue Grangé-Batelière, dans ce qui en est devenu Drouot, mais encore place du Palais-Royal, place Vendôme, rue du Bac et rue Dauphine, comme il y en avait eu rue Saint-André-des-Arts, rue Favart, rue Quincampoix, boulevard du Temple, et comme la rue Marivaux eut la sienne postérieurement. Elles étaient soumises intérieurement à des règlements différents. Les fêtes de Frascati, auxquelles on conviait principalement les étrangers, furent officiellement défendues lors de la signature du dernier bail ; mais une tolérance officieuse permit de passer outre à l'amendement, et la grande maison du bout de la rue Richelieu continua à déployer un luxe que le Palais-Royal n'avait jamais connu. On voit encore errer, comme des âmes en peine, des femmes qui n'ont plus du tout l'air d'avoir contribué, sous les plus riches parures, à faire les honneurs de ce dernier eldorado du vice, et qui toutefois ont été sous les armes dans l'escadron volant des femmes de Frascati. On a reproché à M. de Rambuteau d'avoir donné, pour la dernière fois, la préférence à M. Bénazet sur un autre soumissionnaire, M. Renault, de Lyon, qui offrait à la ville 1,200,000 fr. de plus par an ; mais le cahier des charges autorisait, par l'article 24, M. le préfet de la Seine à choisir l'adjudicataire parmi les concurrents, sans rendre compte des motifs de sa décision. Indépendamment des conditions de solvabilité, d'aptitudes administrative et d'expérience, que tous les candidats ne pouvaient pas remplir au même degré, une autre considération avait encore son importance. La Chambre des députés, malgré M. Guizot et d'autres honorables partisans du statu quo, voulait la suppression de cette exploitation, qui profitait avant tout à la Ville ; il fallait jusqu'à l'heure suprême demeurer sur la défensive, il fallait ne quitter la place qu'avec les honneurs de la guerre, autant pour atténuer les récriminations rétrospectives que pour garder un espoir de retour. Et qui donc eût été capable de répondre aux besoins de la situation avec autant de dignité relative et d'observation des convenances que N. Bénazet ? Il avait pour premier refait, dans cette partie engagée sur le tapis parlementaire, le silence des meilleurs organes de la presse : Est-ce qu'un de ses fils ne collaborait pas activement à la rédaction du Journal des Débats ? Un savoir-vivre sans égal mettait le père lui-même fort à sa place parmi les gens d'esprit, et lui conciliait gratuitement plus d'égards que tout autre n'eût réussi à en acheter. On reprochait à la ferme des jeux d'avoir une police spéciale ; mais l'article 37 ne réservait qu'au préfet de la Seine le pouvoir d'organiser un service de ce genre en dehors des attributions de la police proprement dite, qui était la première à exercer une surveillance active sur de tels établissements ; ledit article n'avait sans doute en vue qu'une police administrative, car il parlait aussi de la pose, des ajoutés et des relevés de banque, sur lesquels l'autorité préfectorale gardait son action. La véritable direction passait bien moins entre les mains de l'administration temporaire des jeux qu'elle ne demeurait dans les attributions de l'édilité parisienne. L'Hôtel de Ville restait le siège de l'autorité spirituelle et temporelle quant à ce privilège. Seulement le fermier des jeux avait bon dos. On l'accusait de ne mettre en usage que des moyens de corruption vis-à-vis des représentants de l'intérêt public et de l'opinion ; on lui prêtait une influence, démesurément dispendieuse, qui ne s'arrêtait pas au seuil de la Chambre des députés ; on en faisait un marquis de Carabas, dont toutes les poignées de main cachaient un pot-de-vin. Il n'est donc pas sans intérêt de mettre en regard quelques chiffres rappelant las situation de la ferme-régie des jeux, et de prouver que M. Bénazet n'exerçait pas, aux termes de son bail, une puissance, discrétionnaire qui lui permit d'enrayer à prix d'or la circulation de toutes les consciences. Jetons un coup-d'œil, par exemple, sur les clauses en 38 articles arrêtées le 27 avril' 1827 par l'administration municipale, en ce qui regarde l'exploitation des jeux pour l'année 1828 et les suivantes : ces clauses réservent à la Ville les trois-quarts des bénéfices bruts, en sus du prix déterminé de la ferme. Avant d'être admis à concourir à l'adjudication de la ferme-régie des jeux, par voie de soumission cachetée, il faut déposer à l'avance des pièces justificatives pour fixer l'édilité sur les garanties qu'il est de son devoir d'exiger des concurrents, puis déposer, à titre de cautionnement, 300,000 francs à la caisse des Consignations. Au jour fixé pour l'adjudication, les soumissions sont reçues à l'Hôtel de Ville en séance publique, et lues à haute voix par le préfet, qui, dépouillement fait, proclame l'adjudicataire séance tenante. Les bénéfices bruts, d'après les comptes réglés successivement avec la Ville sont : Les maisons de jeu ont toutes été fermées pour les étrennes de l'année 1838. Jusque-là le Palais-Royal ne se ressentait pas défavorablement, au point de vue purement commercial, du bannissement de la prostitution, dont il avait été la métropole avant la construction de la galerie d'Orléans. La suppression des roulettes y porta un coup plus sensible. Depuis lors, plusieurs boulevards rivalisent avec les galeries pour le luxe des magasins, et le centre commercial circonscrit par les galeries s'est agrandi, sans trop se déplacer. Seulement il est fort douteux que chaque arcade se loue maintenant 11,000 francs, tout comme en 1823. C'est encore au Palais-Royal que se donnent rendez-vous les provinciaux, les étrangers, et principalement sous la rotonde construite par Habert, reconstruite pan Chabrol, vis-à-vis le passage du Perron. Mais il faudrait au moins quatre théâtres ; faisant appel à des plaisirs permis, pour encadrer les galeries de ce brillant quadrilatère et lui rendre l'animation qu'il dut à toutes les licences. Au lieu de quatre théâtres, nous n'en voyons que deux : La Comédie-Française perpétue de son mieux les plus hautes traditions de l'art, dans la salle où d'Orfeuille fit débuter Talma, où Mlle Mars,fut longtemps jeune et où Mlle Rachel, plus promptement enlevée, laisse un vide d'autant plus grand. Le théâtre du Palais-Royal défraye la gaieté nationale, depuis le 6 juin 1831, dans la salle de la Montansier, convertie en café-chantant vers la fin du premier empire, et puis en spectacle gymnastique, où s'étaient montrés jusqu'à des chiens savants. Sur cette scène, que de brillants succès ont été enlevés à la pointe du couplet par Mlle Déjazet ! Cette éminente actrice avait alors pour domicile l'étage le plus élevé de plusieurs arcades, presque au milieu de la galerie Montpensier, ancien logement de Mlle Chéron, et souvent le Louis XV des Beignets à la Cour y donnait à souper au plus favorisé de ses sujets, sans avoir pris le temps de changer de costume. Encore plus au naturel, Mlle Déjazet a joué sur la scène du Palais-Royal le rôle de Sophie Arnould. Entre la copie et le modèle quel air de famille frappant ! Signalons un rapport de plus entre les deux actrices célèbres. Celle du XVIIIe siècle a eu ses fenêtres sur le même jardin que celle du XIXe, le jardin du Palais-Royal, et de chez elle a été tiré un feu d'artifice le jour de la naissance du prince qui a laissé son nom à la rue et à la galerie de Valois. Sophie Arnould demeurait rue Neuve-des-Petits-Champs. Peu de temps après la révolution de Juillet, une jolie marchande de cravates brillait au péristyle Valois, n° 187, et parfois la police intervenait dans les rassemblements que formait la curiosité à la porte de cette marchande. Elle avait nom Grammatica. Sa mère vend encore du savon et des pantoufles au même endroit. Le café de Valois, qui n'en était pas loin, fermait ses portes au public en 1841 : un restaurant vient de reprendre l'enseigne. Le fameux restaurant Véry, dans le comptoir duquel a brillé une belle juive, devenue ensuite Mme Véry, n'est tombé en déconfiture que depuis un petit nombre d'années. D'autres établissements du même genre ont traversé plus heureusement les âges ; à presque tous nous avons accordé une mention dans la présente notice, mais quelquefois sous des dénominations qui ont changé. Dans ce dernier cas s'est trouvé le café Hollandais, qui date du Consulat. Le restaurant de Véfour jeune est moins ancien d'une vingtaine d'années.
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