Rues et places de Paris
Cette rubrique vous livre les secrets de l'histoire des rues et places, quartiers de Paris : comment ils ont évolué, comment ils sont devenus le siège d'activités particulières. Pour mieux connaître le passé des rues et places, quartiers de Paris dont un grand nombre existe encore.
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RUE SAINT LAZARE
VIIIe, IXe arrondissements de Paris
(D'après Histoire de Paris rue par rue, maison par maison, Charles Lefeuve, 1875)

Notice écrite en 1861. Postérieurs sont : 1° l'absorption de la rue des Trois-Frères par la rue Taitbout et le prolongement de celle-ci entre les rues Saint-Laure et d'Aumale ; 2° la construction de l'église de la Trinité et la formation d'un square devant cette église, avec une grande place devant le square, tout cela aux dépens des rues Saint-Lazare, Blanche de Clichy et de la Chaussée-d'Antin ; 3° l'élargissement de la rue Saint-Lazare, dans la seconde moitié de son parcours, et la substitution de l'avenue du Coq au château de ce nom ; 4° l'adjonction d'une nouvelle gare à celle que les chemins de fer de l'Ouest avaient déjà dans cette rue ; 5° le raccourcissement de la rue de l'Arcade et le prolongement de celle Pasquier, naguère de la Madeleine, vis-à-vis de la nouvelle gare ; 6° le raccourcissement de la rue du Rocher et l'ouverture de la rue de Rome en regard des rues de l'Arcade et Pasquier. Monument classé. Eglise Notre-Dame de Lorette (parois décorées de peintures murales). Historique : Rue Saint-Lazare depuis 1770, précédemment rue d'Argenteuil et plus anciennement rue des Porcherons (1700). Origine du nom :
Conduisait au couvent et à l'enclos de Saint-Lazare.

Mlle Mars. – Le Square d'Orléans. – Le Duc de Valentinois. – Les Dlles Saint-Germain. – M. Eirnery. – Julie Candeille. – La Dme Rondeau. – Le Cardinal Fesch. – La Duc Des-forges. – L'Hôtel des Eaux. – Tivoli. – Les Ruggiéri. – Les deux Châteaux des Porcherons. – Autres Propriétés de la Rue en divers Temps.

Aucune Célimène et pas même une Sylvia, soit au théâtre soit à la ville, ne fera tort au souvenir qu'ont gardé de Mlle Mars les amateurs qui l'ont vue, et surtout qui l'ont entendue, dans ces deux rôles : le charme de son organe y faisait pardonner à la coquetterie d'être un art, dont personne autant qu'elle ne connaissait les secrets. Les perles que roulait sa voix enrichissaient jusqu'à la prose d'un rythme, qui aurait pu se noter ; elles avaient donc encore plus de prix que les 200,000 francs de diamants qu'on vola rue Saint-Lazare à l'inimitable actrice. Cette rue lui portait malheur. Un architecte, qui était des amis de Châteauneuf, créateur du square d'Orléans, avait fait de Mlle Mars une actionnaire dans cette néfaste entreprise.

Le square n'a pas cessé d'être une cité ouvrière à l'usage des gens qui veulent payer cher leur part d'une cour commune, servant de jardin ; mais il n'a plus sur la rue Saint-Lazare que la porte bâtarde du n° 36. Pour y mener la vie de château, il faudrait un amphitryon, qui, au surplus, aurait trop d'invités. Ces sortes de caravansérails, dont les innombrables fenêtres sont braquées les unes sur les autres et dont tous les appartements semblent donner sur le même carré, offrent aux gens de lettres et aux artistes l'avantage de les mettre en vue ; mais il y à de quoi déflorer l'intérêt qui s'attacherait un jour à la lecture de leurs mémoires : trop de profanes à la fois n'ont qu'a se mettre à la croisée pour savoir ce qu'on fait dans le sanctuaire, ce qu'il y faut pour vivre d'encens et de sacrifices, quels néophytes sont le mieux accueillis et à quelle heure s'éteint le dernier cierge !

Alexandre Dumas, George Sand, Alphonse Royer, Kalkbrenner et Lablache ne sont pas les seuls lévites du temple qui aient essuyé en braves le feu croisé des indiscrétions de la curiosité, au square d'Orléans. Dantan jeune y est entré vers 1835, dans un appartement encore chaud du mobilier de l'auteur de Lélia, et il y forma le cercle des Dominotiers, académie du double six et du calembour comparés, qu'il transporta ensuite rue Blanche.

L 'illustre comédienne avait acheté du maréchal Gouvion-Saint-Cyr et habitait en reine du théâtre, ayant sa cour, ses petites et grandes réceptions, l'ancien hôtel de Bougainville, maintenant au prince de Wagram, dont l'entrée principale est rue Larochefoucauld, avec passage de servitude rue Saint-Lazare, 56. Mlle Mars, que les jeux de la scène n'empêchaient pas alors d'étudier à ses risques les combinaisons du hasard, perdit des sommes importantes à la Bourse. Dans l'idée que la rue lui portait encore guignon, elle déménagea.

Heureusement elle gagnait toujours à faire la partie de Marivaux, qui avait inventé, comme à son intention, les meilleurs Jeux de l'Amour et du Hasard.
Le terrain de cet immeuble et de plusieurs constructions contiguës, élevées pour la plupart il y a : cinquante ans par Constantin et Cie sur les rues Saint-Lazare, Larochefoucauld et de la Tour-des-Dames, qu'on a nommée aussi Bouginville ; ce terrain, disons-nous, s'est détaché d'une grande propriété, l'hôtel Valentinois, dont le jardin mesurait 5 arpents. Le duc de Valentinois, colonel du Royal-Cravate, en a fait restaurer l'édifice par Ledoux (n° 60).

Un cabaret du Sabot-d'or venait immédiatement après cette aristocratique résidence, dans la grand'rue des Porcherons, appelée également rue d'Argenteuil par-ci, rue Saint-Lazare par-là, qui ne prenait que de loin la direction de la ville d'Argenteuil, mais qui menait jusqu'au clos Saint-Lazare ; en passant devant la chapelle des Porcherons (Notre Dame-de-Lorette). Le général Montholon, le notaire Jalabert et le duc de Bassano, ont été propriétaires de l'ancien hôtel Valentinois, avant M. le comte de Châteauvillars.

En regard, voici bien l'hôtel dessiné en 1772 pour la Dlle Saint-Germain. Cette beauté facile était à la mode depuis quelques années ; elle avait une sœur pour émule, qui vivait sous le même toit. L'une des deux mourut du chagrin que lui causait l'élévation de constructions qui lui ôtaient, derrière le jardin, des récréations pour la vue, en supprimant d'autres jardins. La propriété passa à M. de Beaumé, ancien président à Douai ; puis au maréchal Ney. Mme la duchesse de Vicence en a fait l'acquisition en 1818.

Le bureau d'Eimery, inspecteur de la librairie du royaume, n'était plus en l'année 1787 aux abords du pays latin, mais bien rue Saint-Lazare, n° 48. M. Eimery, qui remplissait aussi les fonctions de receveur des pensions militaires, expédiait en province les quartiers de ces rentes, sans frais pour les destinataires : il était chevalier de Saint-Louis. Même maison demeura plus tard Julie Candeille, actrice de la Comédie-Française, qui composa des pièces. Cet auteur de la Belle Fermière eut encore plus de maris que de professions : le second et avant-dernier fut Jean Situons, chef d'une fabrique de voitures à Bruxelles. Vers 1835, un des appartements avait Mme Rondeau pour locataire. Les yeux bleus de cette courtisane contrastaient agréablement avec sa brune chevelure. Ses draps de lit, qui ne supportaient pas le blanchissage, valaient une robe de bal : ils étaient de satin.

Plus bas, sur la même ligne, l'ancien régime avait également vu bâtir la maison Asten, dont l'entrée principale était rue Saint-Georges. Le charpentier Guillaume ne se donna qu'en 1796 une belle demeure à l'encoignure de la rue de Clichy. Cinq ans après, la maison Lebeau faisait honneur à l'architecte Moitte, du côté de Guillaume, mais encore plus haut.

De l'hôtel du cardinal Fesch, ouvrant surtout rue du Mont-Blanc, autrement dit de la Chausséed'Antin, fit partie le 71, dont la porte servait de sortie aux voitures lorsqu'il y avait réception chez cet oncle de l'empereur. On traita même de Palais-Cardinal la résidence du prélat qui ne craignit pas de résister à son neveu, dans l'intérêt de Pie VII, et dont cet anti-népotisme entraîna tout de suite la disgrâce. La chapelle de l'hôtel est convertie en oratoire protestant, au ne 76.

D'un membre du sacré collège, qui eut le courage de ses opinions, à une femme de théâtre, qui manqua vraisemblablement des quatre vertus cardinales, il y a loin, mais pas dans une grande ville. Un prince de l'Eglise et une danseuse y demeurent souvent porte à porte, malgré les différences qu'avouent presque la robe rouge de l'un et la jupe courte de l'autre.

Seulement Mlle Desforges a séjourné dans la rue Saint-Lazare bien avant le cardinal Fesch. Cette danseuse de la Comédie-Italienne quittait son théâtre en 1767, parce qu'elle y eût fait des pas de deux à elle seule, étant grosse à pleine ceinture. Elle se retira, après ses couches, dans une chambre garnie en face de rue de Clichy, qu'on qualifiait alors une avenue, et elle y vécut en grisette avec un extrait de banquier, petit courtier du change et de l'escompte.

Milord Rochard, qui avait distingué et qui aimait en secret, depuis deux ans, Mlle Desforges, était à Londres ; à peine eut-il appris que la danseuse n'avait plus qu'un amant de cœur, il s'embarqua, dans l'intention de la remettre à flot. Elle lui accusa 20,000 francs de dettes, dont il exigea un état ; elle ne parvint à dresser ce mémoire qu'en s'entendant avec tous ses marchands, qui se fussent contentés à moins. La balance penchait ainsi de son côté, sans qu'il y eût besoin des trente louis destinés à faire bon poids, et qui revinrent tous les mois tant que dura l'occupation anglaise.

A. milord succéda M. Duplessis, Américain, puis le banquier Morin. Le greluchon Garnier, danseur à l'Opéra ; fallait-il le compter ? Lorsque la Comédie-Française eut reçu Mme Desforges première danseuse, celle-ci fit sa rentrée ; elle passa ensuite au théâtre Favart.

Que si vous faites venir de l'établissement des bains de Tivoli un panier de bouteilles d'eau de seltz, l'entête de la facture vous apprendra que lesdits bains furent créés en l'année 1799 par Jurine et Triayre. On appelait alors hôtel des Eaux l'édifice carré qui forme le bâtiment principal et qui s'était érigé dès 1788 sur le plan de Henry. Bientôt ce grand pavillon fut affecté à une école des Ponts et Chaussées, berceau de l'école Polytechnique, et l'intendance des Ponts et Chaussées y survivait encore avant que les bains prissent sa place. Mais l'hôtel ne s'était bâti que pour servir de maison de campagne au financier Boulin, dont le magnifique jardin gardait une entrée rue de Clichy.

Ce jardin, qui était déjà une merveille en réputation avant la construction du pavillon, devint un parc de Tivoli, qui a fait les délices des Parisiens sous la République, l'Empire et le règne de Louis XVIII. Les Clichiens se donnèrent rendez-vous dans ce jardin et y tinrent leur conventicule, avant le 13 vendémiaire, dont ils furent les victimes. Mais il y eut un autre Tivoli après celui-là, et à toutes les fêtes y présidèrent comme artificiers, sinon comme directeurs, les Ruggiéri, qui avaient donné auparavant des divertissements du même genre dans un autre jardin du quartier, que depuis on désigne par esprit de famille comme ses frères puînés.

Avant la Révolution, le jardin Ruggiéri était situé, d'après M. de Bouge, géographe du roi, sur l'emplacement actuel de la rue Notre-Dame de Lorette, jusqu'à la lue. Larochefoucauld, avec une porte déjà rue Saint-Lazare. Le spectacle y était spécialement pyrique et coûtait un écu par tête aux premières places, moitié prix aux secondes.

L'Italien Pétronio Ruggiéri et ses trois frères étaient venus à Paris dès 1739, comme artificiers de la Comédie Italienne, et le roi les avait chargés de tirer ses feux d'artifice. En 1745 ils étaient retournés dans leur pays, pour y passer dix années, pendant lesquelles une Bene Ruggiéri, plus ou moins femme de théâtre, avait soutenu l'honneur de la maison par d'autres artifices : les fusées volantes de sa galanterie avaient jeté de vives lueurs de crédit. Louis XV, pour reprendre Pétronio à son service, n'avait pas craint de lui offrir une manière de château aux Porcherons et 6,000 livres de pension. gaêtan Ruggiéri, son frère, était artificier du roi en Angleterre.

On publiait encore en 1807 cette annonce : « Pierre Ruggieri, aux Porcherons, donne pendant la belle saison un spectacle public, prix depuis 6 livres jusqu'à 1 livre 4 sols ». Le Tivoli-Boutin pouvait se dire également jardin des Porcherons ; nous estimons pourtant qu'à cette époque il faisait encore deux avec l'établissement des Ruggiéri. A Tivoli on avait droit, pour 2 francs, à la promenade, à la danse, aux concerts, aux petits spectacles, à divers jeux et même à des courses sur l'eau. Des montagnes russes ne s'y établirent que sous la Restauration, et alors il y fut donné un certain nombre de fêtes extraordinaires. Mais l'affiche n'avait pas besoin d'annoncer un surcroît de divertissements pour que tout le monde vînt en grande toilette, et les hommes chaussés d'escarpins, danseurs ou non.

En 1826 on a détruit ce superbe jardin, pour y tracer des rues, dont l'une garde son nom ; en ce temps-là il n'y avait encore que des chantiers place Saint-Georges, où l'on disait aussi, mais par analogie : Ci-gît un ancien Tivoli !

La célébration des victoires de l'Empire avait donné lieu à tant de fêtes, dans lesquelles Michel Ruggiéri trouvait toujours son compte à reproduire par la pyrotechnie les emblèmes de la gloire, qu'il n'était pas charmé de la rentrée des Bourbons, arborant l'étendard de la paix. L'artificier de l'empereur n'en demeura pas moins celui du roi, et aujourd'hui son neveu porte encore le titre, quasi-héréditaire, que la famille tient de l'ancien régime. Mais Michel avait un fils officier, qui réellement donna sa démission et ne reprit du service qu'après la révolution de Juillet ; il passa ensuite en Egypte, pour être artificier du vice-roi.

La propriété que le roi avait donnée au fondateur de cette dynastie de génies du feu ne devait sans doute qu'à ses antécédents l'honneur d'être traitée de château. La seigneurie de Sainte-Opportune avait commencé en l'année 1483 à tenir ses audiences aux Porcherons, dans un endroit que nous croyons celui-là ; la maison féodale s'y remarquait encore du temps de Piganiol de la Force, historien et géographe né en 1673, mort en 1763.

On ne reconnaissait déjà plus à la fin du XVIIe siècle d'autre château des Porcherons que celui du Coq. Il appartenait à Lecoq, chevalier de Saint-Jean-de-Jérusalem, qui le tenait de ses père et mère et qui avait pour tuteur honoraire son neveu Lecoq, marquis de la Gaupinière, conseiller au parlement. Cet hôtel, avec un jardin et un marais, était sis entre des marais aux mathurins de Paris et la ferme de l'Hôtel-Dieu : l'égout de la ville (rue Saint-Nicolas-d'Antin qui fait aujourd'hui partie de la rue de Provence) passait derrière. Un autre Lecoq, maître des requêtes, avait là les sous-fermiers du tabac pour locataires une trentaine d'années plus tard.

La contenance était alors de 1787 toises. Mais M. Lecoq tenait à lui-même sur un point, et il avait, en outre, des maraîchers pour fermiers dans beaucoup du terrain qui séparait les rues de Clichy et du Rocher ; alors deux chemins. L'encoignure de la chaussée d'Antin, autrement dite Gaillon, où se trouvait, le bureau des droits d'entrée, dépendait de la ferme de l'Hôtel-Dieu, et M. Louis avait un marais à l'autre angle, occupé dans la suite par le cardinal Fesch.

On disait la messe au château, dans une chapelle, publique les jours de fête. L'étendue actuelle de la rue Saint-Lazare se rattachait à trois paroisses différentes : celle de Montmartre prenait le côté droit jusqu'à l'avenue de Clichy ; tout ce qui faisait face ressortissait à Saint-Eustache ; la Madeleine embrassait tout le reste sur les deux rives de la rue, peuplée en général de jardiniers, de plâtriers et de bourreliers. Quand le conventionnel Laéroix demeurait en ce château du Coq, une inscription sur marbre noir dominait encore la porte :

A cela près, l'hôtel a conservé, mais uniquement à l'extérieur, son aspect du siècle dernier (n° 99). Tout fait craindre malheureusement sa démolition prochaine.

M'est avis que l'abbesse, dame de Montmartre, avait eu dans ce château le chef-lieu de sa seigneurie des Petits-Porcherons, comme les chanoines de Sainte-Opportune avaient féodalement siégé aux Grands-Porcherons, à l'extrémité de nôtre rue. Il n'y eut pas toujours communauté d'audiences pour les justices féodales de Montmartre, de Clignancourt, des Petits-Porcherons et du Fort-aux-Dames, bien que ces fiefs se trouvassent entre les mêmes mains seigneuriales. Quelquefois, qui plus est, l'abbesse ne dédaigna pas d'ajouter à son titre de dame desdits lieux celui de dame de Coq.

Les Porcherons ayant deux seigneuries, l'une siégeait aux Grands, l'autre aux Petits ; mais leurs circonscriptions s'engageaient l'une dans l'autre sur tolite l'étendue du territoire qu'elles se partageaient en s'y serrant de près. Haute et puissante princesse Mme Françoise-Rénée de Lorraine, abbesse de Montmartre, est qualifiée dame dudit Montmartre, de Clignancourt, des Porcherons, du Fort-aux-Dames, de Coq et autres lieux, dans un état des comptes que son receveur, l'avocat Thomas Harville, lui rend de la recette des cens, surcens et rentes seigneuriales pendant 18 années à partir du lei janvier 1666.

On y voit figurer, pour l'année 1663, Gille Boileau, commis au greffe du parlement, en raison de bon nombre de quartiers de terre et d'une maison de campagne à Clignancourt, attenante à celle du seigneur de l'endroit entre la grand'rue et le chemin conduisant de La chapelle Saint-Denis à Saint-Ouen : Or le poète de la raison, né dans une maison de la rue Boileau qui se voit (près de l'ancien hôtel du premier président du parlement, maintenant la préfecture de Police), n'a-t-il pas eu pour père Gille Boileau, greffier de la grande chambre au parlement ?

Nous reconnaissons aussi parmi les tributaires qu'eut l'abbaye, vers le même temps, deux autres parents d'hommes célèbres : Jehan Androuet du Cerceau, architecte du roi, pour un arpent et demi de terre à Montmartre, chemin de la Curé ou de la Cuve, à l'image des Trois-Coins (1641) ; Michel Pigalle, laboureur, demeurant à La chapelle Saint-Denis, pour un arpent de terre à Clignancourt, chemin des Poissonniers (1648).

A cette époque-là un chemin indivis menait du Roule à Saint-Lazare ; la rue que vous voyez s'est dégagée du chemin, corps d'une longueur démesurée où elle tenait la place du ventre. Cette rue n'a pas absorbé, comme simple aliment, tout ce qui lui a fait une vie, d'abord partagée, ensuite propre ; il s'est formé en elle, faute de créature à son image, une portée de renseignements historiques, et elle met bas. Quelques petits manqueraient à la ventrée si nous jetions à l'eau les notes qui suivent :

 


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