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RUES
DE LANCRY ET GRANGE AUX BELLES
Xème arrondissement de Paris (D'après Histoire
de Paris rue par rue, maison par maison, Charles Lefeuve, 1875)
Notice écrite en 1864. Un nouveau boulevard, celui
de Magenta, ne traversait pas encore la rue de Lancry, où il fait
sauter une dizaine de maisons.Historique de la rue de Lancry : Avant 1852,
une partie était comprise dans la rue de la Grange Aux Belles.
En 1945, la partie comprise entre le boulevard de Magenta et la rue Albert
Thomas a été englobée dans la place Jacques Bonsergent.
Origine du nom : M. Lancry, ancien propriétaire des terrains sur
lesquels la rue a été ouverte. Monuments classés
: Au n° 12 : Hôpital Saint-Louis (les bâtiments entourant
la cour centrale ; les deux pavillons du jardinier ; le pavillon Henri Historique de la rue grange aux belles : Précédemment rue de l'Hôpital Saint-louis et rue de la Grange aux Belles. A l'origine, la rue de la Grange aux Belles commençait rue des Marais (act. rue Albert Thomas) et finissait rue Carême Prenant (act. rue Bichat). C'était un ancien chemin qui commençait près des fossés. De la rue Bichat au boulevard de la Villette, la rue formait deux tronçons que séparait la rue Saint-maur et qui furent réunis en 1836 et dénommés rue de l'Hôpital Saint-louis. La partie primitive comprise entre la rue Albert Thomas et le quai de Valmy fut réunie à la rue de Lancry en 1852. La rue de l'Hôpital Saint-Louis existait en 1652 ; elle a été dénommée pendant la Révolution rue de l'Hôpital du Nord. Origine. du nom : Nom d'une ancienne ferme. La Rue de Lancry à l'Age de treize Ans. – Le Théâtre de Lécluse. – Le Vauxhall. – La Mairie et les Belles. – Le Marais et la Orange. – La Confrérie des Jardiniers. – La Censive de Sainte-Opportune. Etaient propriétaires dans la rue de Lancry, tout au commencement de la Révolution : Lécluse, que sous l'ancien régime on appelait sieur de l'Écluse, avait été directeur de spectacle, et sa salle, d'une dimension restreinte, avait pris la place d'une caserne de gardes-françaises, à l'encoignure de la rue de Bondy. M. Girault de Saint-Fargeau écrivait en 1845 :
Vers 1795 ou 1198 ce théâtre prit le nom de Théâtre des jeunes artistes. Désaugiers y débuta et y donna ses premières pièces, et Lepeintre aîné, aujourd'hui un de nos meilleurs comédiens, s'y fit remarquer dans les rôles d'Arlequin. Parmi les autres comédiens qui depuis se firent un nom, nous citerons encore Monrose, Lepeintre jeune, Lafont, notre célèbre violoniste, qui débuta dans le rôle de Rose d'amour, Mme Vautrin, Mlle Galatée, M. Elomire, etc., etc. Martainville y fit jouer les Assemblées primaires et le Concert de la rue Feydeau, et Brazier y fit représenter Caroline de Lichtfield et la Jardinière de Vincennes. Le théâtre des Jeunes-Artistes fut supprimé par le décret du 9 août 1807 et transformé en une maison particulière, où sont établis aujourd'hui les ateliers de M. Jecker, fabricant d'instruments de mathématiques. Les sieurs Lancry et Lollot avaient été autorisés, par des lettres patentes en date du 22 novembre 1776, à ouvrir une rue nouvelle entre la rue de Bondy et celle Saint-Nicolas, présentement du Château-d'Eau. Un hôtel, à l'angle du celle-ci, était debout l'année suivante, et Lancry, à peine installé dans ledit hôtel, obtenait le droit de prolonger sa rue jusqu'à la rue des Marais. Pourtant on n'y comptait encore, en 1789, que quatre maisons, ou guère plus : une à Goupy, une à Moreau, le théâtre de Lécluse et l'hôtel du patron de la rue, qui n'a été jeté bas qu'en 1860 ou 1861. Le premier président, qui avait du terrain près du théâtre, était M. d'Aligre ; son hôtel ouvrait rue de Bondy. Le terrain du curé de Saint-Laurent ne donnait que par une pointe sur la rue de Lancry, au bout, même côté ; mais il s'étendait par-derrière entre l'a rue des Marais et la rue Saint-Nicolas. De l'autre côté, Lancry avait acquis l'ancien emplacement du Vauxhall, sur lequel avait été prise la première moitié de la rue elle-même : Lancry y tenait par-derrière, et sur la rue de Bondy, à la famille de Saint-Gontest, laquelle avait là son hôtel, et par-derrière également, mais près de la rue Saint-Nicolas, au marquis de Villers. L'artificier Torré avait fondé, en 1761, dans la rue de Bondy. son Vauxhall, qui était d'abord un théâtre de pantomime, où la pyrotechnie jouait un rôle capital, notamment dans cette pièce : Les Forges de Vulcain. On avait bientôt permis à Toué d'y donner des fêtes foraines, dans lesquelles se jouaient des farces et se chantaient des ariettes. La chanson et la danse étant de bon conseil, tous les plaisirs ne finissaient pas là. Les rendez-vous bourgeois, comme disaient nos pères, suivaient de près la plupart des rencontres qu'on avait faites au Vauxhall, où l'intérêt ne disputait pas toujours à l'amour une proie de bonne volonté. En 1769, les dispositions de l'établissement furent modifiées par une reconstruction, et c'est probablement alors qu'il changea de maître et de place. Nous croyons qu'il était déjà dans la rue Samson, à main gauche, entre les rues Saint-Nicolas et des Marais, quand on le qualifia Vauxhall-d'Été. Les Fêtes de Tempé y avaient de la vogue en 1782. Une salle de bal, qui n'affiche actuellement ni autant d'ambition ni autant de littérature, se trouve dans la rue de la Douane, qui continue la rue Samson ; mais c'est au moins la quatrième étape d'un voyage en zigzag autour du Château-d'Eau, pour le Vaushall, qui donnait à danser précédemment boulevard Saint-Martin, 13. A la rue de Lancry faisait suite le chemin de la Grange aux Belles, érigé en rue du même nom l'an 1783, entre les rues des Marais et des Récollets. La mairie du Ve arrondissement y siégeait au moment de la Restauration. Nombre de belles n'en continuaient pas moins à contracter tout simplement des mariages de grange, et surtout dans la rue de Lancry, qui devait à la proximité des théâtres du boulevard sa population prédominante d'auteurs dramatiques et d'acteurs, d'actrices et d'ouvreuses de loges. On y a même vu, n° 33, un théâtre d'élèves, ayant reçu d'un peintre en bâtiment sa dénomination de salle Génard. Puis cette rue s'est prolongée, en 1852, aux dépens de la rue Grangeaux Belles, qui depuis lors la continue toujours, mais plus haut, c'est-à-dire depuis le quai Jemmapes jusqu'à la ci-devant arrière du Combat, en absorbant l'ancienne rue de l'Hôpital-Saint-Louis. Au lieu dit Grange aux Pelles, puis Grange aux Belles par enjolivement, trois arpents et un tierceau de marais appartenaient en 1714 à damoiselle Anne de la Londe, veuve de Jean-Eustache Taitbout, conseiller du roi, juge au Châtelet ; à Marie-Anne Elisabeth Taitbout, veuve de Copineau, procureur au parlement, et à Jean-Eustache Taitbout, mineur sous la tutelle de Jean-Etienne Taitbout. D'autres quartiers de terre au même endroit avaient, quelque trente ans auparavant, des tenants et aboutissants que nous allons faire connaître, en même temps que les propriétaires. Denis de Mauroy, écuyer, seigneur de la Madeleine : un marais, tenant d'une part à Philippe Levesque, d'autre part à une ruelle menant à l'hôpital Saint-Louis, et d'un bout à Michel Frémyn, trésorier de France, d'autre bout à une ruelle conduisant à la rue de Carême-Prenant, plus anciennement appelée les fossés de Sainte-Opportune et plus récemment rue Bichat. Le même, comme héritier de son frère, Antoine de Mauroy, abbé de Saint-Vincent à Bourg-sur-Mer : marais, tenant d'une part aux hoirs de Fiacre Legrand, d'autre part à la fabrique de Saint-Nicolas-des-Champs, d'un bout à Jean Cobret, d'autre bout à la grande ruelle des Marais : La confrérie de Saint-Fiacre, établie en l'église Saint-Nicolas-des-Champs : un quartier de marais, tenant à Boyvin, avocat, à Lebret, mari de Geneviève Corvin, aux héritiers de Jacques Himet aussi et à Touret, tout en aboutissant à la fabrique Saint-Nicolas d'un côté et aux fossés de Sainte-Opportune de l'autre côté. Les jardiniers en charge de la confrérie
de Saint-Fiacre, au printemps de l'année 1685, étaient Martin
Hémery, maître jardinier fleuriste, rue et faubourg Saint-Victor,
vis-à-vis l'abbaye ; Jacques Legendre, ici, au faubourg Saint-Antoine
; Laurent de la Chambre, id., chemin des Poissonniers, proche
la Nouvelle-France, et Jean Cloud, id., à la porte Gaillon,
proche la Ville-l'Evêque. Le maître jardinier Pierre Giroust
avait légué à cette confrérie ledit marais,
sis sur le terroir de la Courtille, au lieu dit la Grange au Pelé
ou aux Pellées, et la délivrance du legs, faite par Isabeau,
veuve du testateur, datait de l'an 1477.
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