|
|
|
||||||||||||
RUE DU JARDINET
VIème arrondissement de Paris (Histoire de Paris
rue par rue, maison par maison, Charles Lefeuve, 1875)
Notice écrite en 1861. Précédemment impasse de Rouan ou cul-de-sac de Rouen. L'ancienne rue du Jardinet se prolongeait autrefois jusqu'à la rue Hautefeuille. La partie comprise entre la rue Mignon et la rue Hautefeuille s'est appelée rue des Champs, rue des Petits Champs, rue du Champ Petit (Guillot), puis rue de l'Escureul et rue des Escureux et enfin rue du Jardinet. En 1299, elle est indiquée sous le nom de rue Martin Alésoir. On la trouve également sous le nom de cour de Rouen ou Rohan. Le percement du boulevard Saint-Germain en 1866 a supprimé le reste de l'ancienne rue du Jardinet. La partie comprise entre les rues Mignon et de l'Eperon, précédemment impasse ou cul-de-sac de la cour de Rouen (l'impasse ou cul-de-sac de la cour de Rouen ou Rohan [altération de Rouen] existait au XVIe siècle). Origine du nom : Voisinage de l'ancien jardin de l'Hôtel de Vendôme. Le 2 et le 4, dans la rue qui ont appartenu au collège Mignon. L'acquéreur du n° 4, en 1690, était Réné de Maupeou, président au parlement, qui avait pour vendeur Leboutz, maître des requêtes la famille Leboutz avait acheté de la famille Gobelin, vingt ans avant. Gibert avait le 3 à sa disposition. Le 9 et le 41 étaient à la marquise d'Houartigny, bien qu'alors on y exploitât le grand hôtel garni de Tours. Vers le même temps et dans la même rue, l'hôtel d'Anneval passait de Françoise Leroux, veuve du marquis de Lussac, à Claude Leroux, prêtre, seigneur de Bouge. Les copropriétaires du 43 étaient la marquise de Bresse et la marquise de Garennes, née Lefebvre de Caumartin. Ces dames convinrent de la mettre aux enchères en tête-à-tête, pour simplifier la licitation, et Mme de Brosse n'eut pas le dernier mot elle se tut la première, hélas ! pour la première fois peut-être de sa vie. Mme de Garennes garda et habita l'hôtel ; elle y eut néanmoins des locataires, notamment l'abbé d'Artagnan et la marquise de Mouchy. Comme sa propriété avait appartenu avant 1584 à l'archevêché de Rouen, la marquise paya l'impôt dont se trouvaient frappés, en 1704 et 1705, tous les biens aliénés des communautés laïques ou ecclésiastiques ; elle payait aussi un droit de cens à l'abbaye de Saint-Germain, mais non sans avoir essayé judiciairement d'affranchir son bien de cette redevance seigneuriale. Les créanciers du baron Dupille de Saint Séverin, postérieurement propriétaire, exercèrent accidentellement autre droit, en faisant saisir cet hôtel, qu'il donnait en location. Par suite, Mlle Billard Devaux fut adjudicataire en 1786, et son neveu vendit, l'an XIII, au géographe Delamarche, parmi les locataires duquel figura Dupré de Saint-Maur, membre de l'Académie Franaise. Marves, banquier, et Méquignon, libraire, ont également précédé M. Chamerot ; l'éditeur de Michelet, dans cet immeuble, qui est encore pourvu d'un agréable jardinet. Un autre jardinet pourtant, qui dépendait du collège de Vendôme, est rappelé par l'estampille dénominative de la rue. Ledit collège avait déjà fermé ses portes sous le règne de Charles VII. C'est sur les dépendances de cet ancien établissement, et non sur ses débris, que la rue se forma. Elle se prolongeait primitivement jusqu'à la rue Hautefeuille ; mais elle s'appelait rue du Petits Champs à partir de la rue Mignon.
|
|
|||||||||||||
:: HAUT DE PAGE :: ACCUEIL |
|