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RUE SAINT-HONORÉ
Ier, VIIIe arrondissements de Paris (Histoire de Paris
rue par rue, maison par maison, Charles Lefeuve, 1875)
Notice écrite en 1861. La rue des Halles et celle du Pont-Neuf n'étaient pas encore formées celle des Déchargeurs se contentait encore d'une envergure de vaisseau marchand. La rue Saint-Honoré doit à toutes les trois de ne plus commencer que par son ne 33 et par une grande maison, qui remplace depuis peu son n° 38 et plus encore, à l'angle de la rue du Pont-Neuf. L'élargissement de la rue des Poulies, présentement du Louvre, et de la rue du Coq-Saint-Honoré, présentement Marengo, ainsi que l'ouverture de la place du Théâtre-Français, ont coûté presque autant d'immeubles à la voie que concerne cette monographie.Commençant : rue des Halles, 21. Finissant : rue Royale, 14. Monuments classés : Palais Royal : façades extérieures et intérieures ainsi que les toitures des bâtiments du palais Royal appartenant à l'Etat. Au n° 145 : temple protestant de l'Oratoire du Louvre. Aux nos 146, 148 et 150 : restes de l'enceinte de Philippe Auguste. Au n° 204 : Palais Royal ; façades et toitures du bâtiment, jardin. Aux nos 263 et 265 : église de l'Assomption. Au n° 284 : église Saint-Roch. Au n° 360 : façades et toitures de l'immeuble. Historique. Voie très ancienne. Elle s'est appelée : entre les rues de la Lingerie et de la Tonnellerie, rue de la Chausseterie, de 1300 au XVIIe siècle ; entre les rues Tirechappe (supprimée) et de l'Arbre Sec, rue du Chastiau Festu (1300) ou du Château Fêtu ; entre les rues de l'Arbre Sec et du Rempart (supprimée), rue de la Croix du Trahoir ou rue de la Croix du Tiroir, rue du Traihoir ou du Traihouer, du Trayoir ou du Trahoir, du Triouer ou du Trioir aux XIIIe et XIVe siècles ; rue de la Chaussée Saint-Honoré (1450) ; entre les rues du Rempart (supprimée) et Royale, chemin de Clichy (1204), grand chemin Saint-Honoré (1283), chaussée Saint-Honoré (1370), grand chemin de la porte Saint-Honoré (1392), chemin Royal (1393), nouvelle rue Saint-Louis (1407), grand'rue Saint-Louis (1421), rue Neuve Saint-Louis (1430), grande rue du Faubourg Saint-honoré (1609), chaussée Saint-Honoré (1634), rue Neuve Saint-Honoré (1638). En 1966, la partie comprise entre le Palais Royal, le Théâtre Français et la place André Malraux a été dénommée place Colette. Origine du nom : dû à l'ancienne église collégiale de Saint-Honoré située autrefois dans le cloître Saint-Honoré. Enseignes. – Coin de la Rue des Prouvaires. – Molière. – Le Bonnetier de l'Opéra. – Mme de Rhodes. – Hôtel de Verthamont. – Café Militaire. – Le Lycée. – Un Traiteur du XVIIe Siècle. – Gomboust. – Une Modiste. – Les Jacobins. – Les Clubs. – Deux Séries de Propriétaires. – Mme Geoffrin. – Antoine. – Robespierre. – La Conception. – Laharpe. – Hôtels divers. – L'Assomption. – Les Capucins. – Les Feuillants. – Frère Cosme. – Marmontel. – Lafayette. – Le Maréchal de Noailles. – M. de la Chaussée. – Le Président Hénault. – Mme de la Sablière. – L'Echelle. – Rue Saint-Nicaise. – Les Ecuries du Roi. – Café du Bosquet. – Café de la Régence. – L'Oratoire. – Verniquet. – Hôtel des Américains. – Cour d'Aligre. – Le premier Restaurant. – Cadet de Rosne. – Henri IV. – Le Plat-d'Etain. – Porte Saint-Honoré. La rue Saint-Honoré, depuis qu'elle porte ce nom, a toujours commencé à droite plus haut qu'à gauche, où c'était par la place aux Chats. Après d'autres maisons séculaires, où le commerce parlait aux yeux sa langue par des enseignes, telles que la Règle-d'Or, revient un magnifique balcon, au coin de la rue des Prouvaires. Nous en espérions découvrir l'origine aristocratique ; Mais nous savons seulement que la maison appartenait déjà sous Louis XIV à un marchand, qui se nommait Boucher, à l'enseigne du Lion-d'Argent, et que le second règne à la suite y rencontrait le sieur Cavillier. Du vivant de Boucher, la rue du Four-Saint-Honoré (rue Vauvilliers) séparait la Couronne, propriété de Cressé, d'un Saint-Louis, qui se trouvait à la disposition de Capitaine, un auditeur en la chambre des comptes. Un café, qui n'a pas encore quitté le deuxième angle se mit, au XVIIIe siècle, sous l'invocation du Prophète Elfe ; les termes de loyer s'y payant à Gihua. Les autres établissements du même genre qu'on comptait dans la rue Saint-Honoré à l'époque où Voltaire, le plus illustre des buveurs de café, flottait entre l'âge mûr et la vieillesse, étaient les cafés du Commerce, des Finances, des Menus-Plaisirs et Militaire. Un des anciens logis de Molière, qui était né et qui mourut si près de cette rue Saint-Honoré qu'elle ne pouvait manquer de lui être chère, y donne presque en face la rue de l'Arbre-Sec. On lit sur la façade : Hôtel de Biarritz et n° 86. Les trois maisons qui précèdent la rue des Vieilles-Étuves (rue Sauval) étaient, avant la fin du XVIIe siècle, la première à Leroy, banquier en cour de Rome, avec une image de Saint-Martin ; la seconde à Pillons avec une Coupe-d'Or, et la troisième à l'Hôtel-Dieu, avec un Chapeau-Royal. Successeurs sous Louis XVI : Mme de Plancy, Mégon et les pères de l'Oratoire. De l'autre côté de ladite rue, le bonnetier de l'Opéra double l'utile de l'agréable, dans un immeuble qu'on nommait les Armes-de-France avant que les indications numérales prévalussent sur des désignations plus significatives. Entre la rue des Vieilles-Étuves et la rue d'Orléans-Saint-Honoré, presque rien n'est moderne. Un hôtel de Brissac y a probablement laissé plus d'un corps de logis debout, car ses dépendances s'étendaient jusqu'à la rue des Deux-Écus. Là demeurait Mme de Rhodes ; elle avait pour mari un grand-maître des cérémonies. Le cardinal de Retz, en allant faire sa cour à la duchesse de Chevreuse, rencontra chez cette dame, un soir, Mme de Rhodes, qu'il eut la courtoisie de ramener à l'hôtel de Brissac dans son carrosse. Bien en prit au coadjuteur il échappait, par ce détour fortuit, aux assassins qui épiaient son passage, sur l'itinéraire direct qu'il aurait suivi s'il n'avait eu personne à reconduire. Le n° 108, bien qu'il s'appelât hôtel de l'Ecouvette, avait sans doute fait corps avec l'hôtel de Brissac ; Mme Dumesnil en fut propriétaire, puis un Mansard, soixante années plus tard, bien qu'avant la Révolution. Du côté opposé à celui-là, dans la rue d'Orléans, débouchait la porte principale d'un grand logis, étrenné sous Henri II par le contrôleur des finances Roquencourt, ensuite hôtel de Bouillon, puis de la Marck, de Puysieux, de Harlay, de Verthamont et d'Aligre. La duchesse de Valentinois l'avait donné à sa fille, femme du maréchal de Bouillon (Robert de la Marck), mort en état de captivité dans les Flandres l'année 1666. M. de Verthamont, au commencement du XVIIIe siècle, possédait, rue Saint-Honoré, deux petites maisons, séparées l'une de l'autre par une autre entrée de son hôtel, qui maintenant est celle des Messageries du chemin de fer d'Orléans. Le président d'Aligre n'avait lui-même que la rue de Grenelle, (la rue de Grenelle-Saint-Honoré, fait actuellement partie de la rue Jean-Jacques-Rousseau) pour limite de son domaine, dont il se retrouve des morceaux dans quatre rues, sans compter la cour d'Aligre proprement dite, qui fait face aux Messageries, et à laquelle le présent recueil a déjà consacré une notice particulière. Le Paris de Philippe-Auguste avait laissé dans le jardin de cet hôtel un pan de son mur, d'une solidité cyclopéenne, que bordaient intérieurement, quatre toises de chemin de ronde. Un autre reste de la même enceinte se retrouvait chez Lepreuk, dans notre rue, vis-à-vis l'Oratoire. Mme veuve Gigot, contemporaine de M. de Verthamont, avait son Grand-Turc au 158. Le chapitre Saint-Honoré, dont le fief portait sur quatre rues, était propriétaire de tout ce qui longeait le cloître du même nom, à partir du Coin-d'or, où commençait la rue Croix-des-Petits-Champs, jusqu'à la rue des Bons-Enfants. Donc Godeau, qui tenait le café Militaire, était locataire des pacifiques chanoines, malgré la martiale devise de son établissement : Hic virtus bellica Baudet. Avant la rue de Valois, qui succéda en quelque chose, sous le règne de Louis XV, au cul-de-sac de l'Opéra, nous retrouvons, mais changé en café, le Lycée, où Laharpe, Marmontel, Condorcet, Monge, Garat, Fourcroy, de Parcieux, Sue, Delacroix, Robert et Pelizer firent des cours. Cette institution, qu'on appela aussi le Premier Musée Français et le Musée de Paris, ne fut pas, transférée à la place, de l'ancien Opéra du vivant de Pilastre du Rosier, qui en était le fondateur ce savant avait trouvé la mort pendant l'année 1785, en voulant traverser la Manche dans une montgolfière, et sa chute avait entraîné celle du Musée, relevé bientôt comme Lycée sous la direction de Bontemps. Les abonnés de ce cercle d'élite, qui était à la fois une académie, un salon et un cabinet de lecture, payaient 4 louis annuellement Monsieur, comte de Provence, et le comte d'Artois le patronnaient. Entre la rue de 1a Fontaine-Molière, qui se disait alors Traversine, et la rue des Frondeurs, se succédaient, il y a deux cents ans, Mme Dupais, à la Clef-d'Or, Jouan, aux Bâtons-Royaux, et la veuve Baudouin. Chez Jouan, qui était traiteur, il se donnait des repas de corps, comme Pestel en sert encore au même endroit, et l'enseigne des Bâtons-Royau fut sans doute brisée, comme un sceptre, par les gourmands de la Révolution. Un hôtel de Normandie, qui se voit dans ces parages, nous en rappelle un de Picardie, qui rivalisait avec le cabaret de Jouan, en traitant les gens à raison de 16, 20 et 30 sols par repas. Salliut, sellier de Louis XIV, entrait chez lui par une porte cochère, une douzaine de maisons plus haut que les Bâtons-Royaux. Si l'on en comptait huit encore, on abordait à l'hôtel de Hollande, et si deux de plus, à l'habitation de M. de Saint-Mesme. Gomboust, auteur du plan de Paris de l'an 1632, dernièrement réédité par la société des Bibliophiles Français, logeait à l'hôtel du Saint-Esprit, et ce n'était sans doute pas en garni. Ledit hôtel se tenait à égale distance, ou peu s'en faut, de la rue des Frondeurs et de l'église Saint-Roch. Or une grande façade y domine, qui a été confisquée, au nom du peuple souverain, sur les minimes de la place Royale, et la petite qui précède l'a été sur la fabrique de Saint-Eustache. D'où donc se décochèrent, non loin de là, les Traits-Halants de Mme Buffault ? Les flèches de son carquois, sans être celles de l'Amour, visaient au cœur et ne faisaient souvent que le piquer au jeu. Le magasin de Buffault était un arsenal pour l'art de plaire à l'usage de son sexe ; mais une jeune apprentie de cette modiste ne suivit pas que ses leçons et son exemple pour devenir la comtesse Dubarry. Mme Buffault était dans les affaires au même temps que M. Liégeois, le plumassier, et M. Tésnière, le mercier, tous deux établis même rue, l'un à la Croix-de-Lorraine, l'autre au Louis-d'Or. Les jacobins de la rue Saint-Honoré entraient dans leur couvent par la rue Saint-Hyacinthe, que fermait leur église en la réduisant à la condition de cul-de-sac, et par la rue de la Corderie. Il y avait, en outre, un passage des Jacobins, dont l'emplacement fait partie de la rue du Marché-Saint-Honoré, et ces religieux étaient en possession de quelques maisons sur notre rue, auprès dudit passage. Leur domaine se carrait, sans remplir tout l'espace, entre la rue Saint-Honoré et celle Neuve-des-Petits-Champs, entre la rue de la Sourdière et la place Vendôme. Ils étaient, dans les derniers temps, 60 prêtres et 20 novices. Chacun de ceux-ci payait 200 livres de pension annuelle et 200 livres pour l'habillement. Aussitôt que le monastère fut supprimé, la société des Amis de la Constitution, qui avait été le club Breton fondé l'un des premiers de la Révolution, s'assembla dans la ci-devant bibliothèque des religieux. Cette salle fut bientôt trop petite pour la véhémente réunion, dont l'influence était déjà si vive sur l'assemblée Nationale en 1789, et dont Barnave, Lameth, Lanjuinais et Sieyès étaient membres. La société s'érigea donc en club des Jacobins, dans l'ancienne église du couvent, où Mignard avait reçu la sépulture les gradins d'un nouveau genre de cirque s'y étageaient dans la nef ; président et secrétaire avaient au centre leur bureau. Dans la salle de correspondance de ce formidable club, dont Robespierre fut surtout l'âme damnée, se forma le directoire secret qui régla, quinze jours à l'avance, l'ordre et la marche de l'insurrection spontanée du 10 août 1792. Là journée du 9 thermidor entraîna, à son tour, la déchéance de l'autorité occulte qu'exerçaient depuis quatre ans les jacobins, dont le club ne fut pourtant fermé par le député Legendre qu'une centaine de jours après le 29 frimaire an III. Enfin le marché des Jacobins remplaça, en 1810, des bâtiments et les jardins de l'ancien couvent. Quelque vaste qu'il eût été, les jacobins du bonnet rouge, s'y sentant encore à l'étroit, avaient empiété sur les hôtels voisins et casé un comité militaire, composé de huit des leurs, dans la ci devant résidence de Savalette de Lange, garde du Trésor-Royal. Aussi bien toutes les belles constructions qui se suivent, depuis ladite rue du Marché jusqu'à la rue Duphot, datent de l'ancien régime. Dressons-en donc au complet le bilan, à deux époques différentes, sans changer l'ordre des immeubles : La plupart des propriétaires dont nous venons de faire l'appel habitaient eux-mêmes leurs hôtels Néanmoins, vers la fin du règne de Louis XVI, en vertu de nouveaux baux ou de nouvelles mutations dans la propriété, M. de Laporte, intendant de Lorraine, parlait en maître dans l'une des maisons Savalette. M Papillon, prévôt général de la maréchaussée de l'Ile-de-France, et M. de Malide, en deux hôtels venant plus loin, et M. de Béthune chez M. d'Arlincourt. Vous pensez bien qu'à peu d'années de là, le personnel de ces riches demeures se renouvela sur une plus grande échelle. Plusieurs conventionnels, tout en ne s'y logeant qu'en garni, se mettaient d'ans les meubles d'un fermier général, du grincé de Béthune ou du marquis d'Estampes. Un de leurs présidents, le citoyen Barrère de Vieuzac, campa aussi, mais en ayant plus l'air de s'installer, Chez M. de Bourgade : dernière propriété avant la place Vendôme. Chez Antoine, ancien constituant, qui demeurait presque en face. l'Assomption, eut lieu l'une des séances mystérieuses de la commission dont nous vous parlions tout à l’heure ; et qui prépara la journée du 10 août au nombre des organisateurs délégués à cet effet figuraient Camille Demoulins, Pétion, Santerre, Lazowski, Fournier l'Américain et Simon de Strasbourg. Nouvellement affilié à leur club, Robespierre occupait un appartement au second étage, dans la maison assez modeste que déjà habitait Antoine. C'est n° 396 ; mais les dispositions intérieures de l'immeuble ont été changées depuis le temps. Le propriétaire en étain le citoyen Duplay, fort assidu au club des Jacobins et ancien menuisier en titre des bâtiments du roi. Éléonore, sa fille aînée, inspira au tribun un amour respectueux ; la cadette épousa Lebas, conventionnel. La rue Duphot et la rue Richepance firent en 1807 leur apparition, sur l'ancien territoire des dames de la Conception, religieuses du tiers-ordre, dont la communauté s'était formée en 1633, mais que la Fronde avait dispersées et appauvries jusqu'à la création d'une loterie dont Louis XIV leur avait attribué le quinzième. Tout n'est certainement pas tombé des six maisons que possédaient ces religieuses, sans compter leur église, leur cloître. Elles prenaient des pensionnaires à raison de 5 à 600 livres, augmentées de 3 à 600 pour le logement. Lorsque Laharpe, le Quintilien français, habitait la rue Saint-Honoré, il n'avait qu'à se mettre à sa fenêtre pour voir tout ce qui se passait. Dans la rue Saint, Florentin il se montrait lors chaud partisan des doctrines de la Révolution, ce qui ne messeyait pas à un élève des philosophies, mais il eut beau donner ainsi des leçons de patriotisme, il finit par en recevoir de maîtres encor plus avancés, sous la forme de l'emprisonnement, et puis de la proscription. Il n'en fallait pas moins pour décider de la conversion de Laharpe, qui brûla ses idoles de philosophe et de révolutionnaire, pour ne plus écrire que dans le sens de la religion. Ce littérateur eut, pour voisin Aremberg, comte de la Mark, député aux Etats Généraux, qui réconcilia Mirabeau avec la cour et reçut son dernier soupir. Les hôtels d'Aremberg et de Masan se distinguaient sur la même ligne vers l'extrémité de notre rue. M. de la Vaupahére avait habité l'un des deux, mais après que les deux marquis de Plancy et d'Hautefeuille s'y fussent trouvés, littéralement ou pour ainsi dire, porte à porte. A l'autre angle de la rue Royale et de la rue Saint-Honoré, un café tient depuis longtemps la place de l'établissement de Poupardin marchand de vins, qui avait fait construire sa maison et y avait pour locataire le comte de Guiche vers la fin du règne de Louis XV. Avant que cette maison fût bâtie, il y en avait une autre à Meusnier, boulanger ordinaire du roi, contiguë à la propriété de David Borderelle, sculpteur du roi. Celle-ci touchait d'autre part à l'hôtel de François Guyet, marquis de la Sourdière, qui avait été écuyer de la Dauphine sous Louis XIV, et qui tenait au comté de Clermont-d'Amboise, Comme le comte de Clermont à l'abbé de Villemaréuil. Leplan de La Grive, qui a paru en 1728, souligne la maison du marquis d'un autre nom De Thil. Toujours est-il que, deux de ces hôtels abritaient, au commencement de la Révolution, M. de la Madelaine, intendant du comte d'Artois, et la famille de Bongars. Entre la rue Saint-Florentin et d'anciennes dépendances du couvent de l'Assomption se reconnaît une propriété qu'a occupée d'Invau, le ministre d’Etat,qui n'y succédait pas directement à Gestard, seigneur des Préaux. Dans le même quartier d'une ville que formerait, à elle seule, la rue Saint-Honoré, si elle se pelotonnait, on retrouverait l'un des appartements qu'a occupés un écrivain qui n'a pas à se plaindre de la postérité, bien que ses contemporains l'aient encore mieux traité. Dire que son principal mérite consiste à mettre les matières scientifiques à la portée de tous les lecteurs, n'est-ce pas désigner Fontenelle ? Aux filles de l'Assomption, dont les pensionnaires ne payaient que 500 livres tout compris, appartenait, sans solution de continuité, tout ce qui séparait le susdit Gestard des capucins de la rue Saint-Honoré. Ces religieuses, établies sous Louis XIII, étaient les nouvelles haudriettes. Leurs sœurs aînées tinrent un hôpital, dont le vocabulaire des rues de Paris rappelle que l'emplacement fut rue des Vieilles-Haudriettes. La supérieure de la communauté, en 1728, était Mme Marie de Richebourg, qui s'appelait de Sainte Agathe en religion ; sœur Emilie Rolland (de Saint-Chrysostôme) y remplissait les fonctions d'économe, et sœur Marie de Sorel (de Saint-Jean Baptiste), celles de secrétaire. Est-ce quelques années avant la suppression des ordres monastiques et des communautés religieuses, que, dans la salle actuelle du bal Valentino, s'ouvrit une école royale d'équitation ? Alors voyons-y une annexe du royal manége des Tuileries, où les Assemblées constituante, législative et conventionnelle réunirent les éléments d’un droit nouveau, rationnel, mais athée, et d'application impossible tant qu'il y aura une armée. L'armée que composaient les moines était, à coup sur, moins brillante, moins utile et moins nationale ; mais on l'eut à peine licenciée que l'effectif de l'autre s'augmenta d'un nombre égal d'hommes enlevés et au travail et à la vie de famille. Nous croyons, quant à nous, que l'école d'équitation s'est établie dans les murs mêmes des capucins, et par conséquent après eux. Déjà plusieurs d'entre eux avaient pu imiter l'exemple de Joyeuse, qui jeta le froc aux orties pour remettre son épée au service de Henri IV mais il leur eut été plus difficile de reprendre le capuchon, après avoir gagné le bâton de maréchal, comme le même Joyeuse, redevenant père Ange. Dès l'année 1576, les capucins de Picpus avaient été placés par Catherine de Médicis dans ce quartier, alors faubourg. Révérends pères Lettis-Marie d'Abbeville, prieur définiteur et gardien, et Agnen de Paris, vicaire du couvent, tant en leurs noms que comme commis et députés par les RR. PP. provincial et définiteurs des frères-mineurs des capucins de Paris passaient déclaration au Terrier du roi, le 12 février 1702, pour totalité de leur maison, bien qu'ils y fussent exempts du droit de cens. Ils y logeaient au nombre de 130 ; leur réfectoire était encore moins vaste que leur bibliothèque, forte de 25, 000volumes ; ils avaient, derrière leur église et leur cloître, un jardin et une porte de sortie sur la terrasse du jardin des Tuileries. L'ennemi veillait, par exemple, à l'autre porte de cette capucinière, quand les brillants salons de Mme Geoffrin réunissaient en face les philosophes de l'Encyclopédie, dont elle subventionnait la publication ! La terrasse, elle est encore dite des Feuillants, parce que l'enclos des Feuillants y communiquait également, étant contigu d'un côté à l'enclos des Capucins et de l'autre à la cour du Manége. L'éloquent prédicateur Jean de la Barrière, abbé de Feuillant près Toulouse, réforma ses religieux, de l'ordre de Cîteaux, à la tête desquels il vint s'établir a Paris, sur un appel de Henri III. Le successeur de ce roi augmenta les prérogatives desdits religieux, les rendit bénéficiaires de dons faits à l'occasion du jubilé de l'année 1601 et posa la première pierre de la reconstruction des bâtiments qu'ils occupaient déjà. Leur crédit précoce à la cour n'avait pas empêché L'Estoile de trouver ces nouveaux moines aussi inutiles que les autres ; ils s'en consolèrent en devenant l'objet d'une prédilection honorifique à la cour de Rome. Lorsque les nonces arrivaient à Paris, ils descendaient d'abord chez les feuillants, où un appartement leur était réservé pour attendre qu'ils en eussent un autre. Le portail des Feuillants, en regard de la place Logis-le-Grand, alias Vendôme, ne fut achevé qu'en 1676 : un fronton y portait sur quatre colonnes corinthiennes, et le bas-relief dont il était décoré représentait Henri III, recevant les fondateurs du couvent. Y avait-il beaucoup d'églises plus ornées que la leur ? Quatorze chapelles en faisaient le tour ; dans l'une reposait, sous le marbre d'un mausolée, transféré depuis à Saint-Roch, le maréchal de Marillac, dont le cardinal de Richelieu avait fait tomber la tête en Grève le 10 mai 1631 ; une autre chapelle montrait un Saint-Michel, chef-d'oeuvre de Simon Vouet. Dans le cloître, la peinture s'était inspirée des traits édifiants de la vie de Jean de la Barrière. Les feuillants, au XVIIIe siècle, n'avaient plus, à proprement parler, que leur noviciat rue Saint-Honoré ; il s'y trouvait pourtant 40 de ces religieux de l'étroite observance de Saint-Bernard, alors que l'Encyclopédie se ravitaillait de l'autre côté de la rue. On y entrait en religion sans dot ; mais la pension des novices était ordinairement de 300 livres. Le couvent se trouvait rue d'Enfer. Quoique de royale fondation, les feuillants voisins des Tuileries payaient 10 sols et 12 deniers parisis au roi, tous les ans, à la Saint-Rémy, pour sept maisons, qui en avaient d'abord fait neuf ; nous en sommes avisé par une reconnaissance, à la date du 8 juin 1701, et qu'a signée le révérend père dom Charles de Saint-Augustin, prêtre, religieux et syndic du monastère royal de Saint-Bernard, ordre de Cîteaux, congrégation des Feuillants, tant en son nom que comme fondé de pouvoir des RR. PP. prieur et religieux. C'est vingt-sept ans, plus tard qu'un fils et petit-fils de chirurgien, privé d'un protecteur intelligent par la mort de l'évêque de Bayeux, entrait comme novice chez les feuillants, bien qu'il se fût préparé tout d'abord à suivre la carrière de son père et de son aïeul. Ce disciple de saint Cosme ayant pris en religion le nom du patron de son art, frère Cosme fit profession en 1740. Seulement il n'en continua que mieux à se livrer à l'exercice de sa profession antérieure ; il devint une célébrité, comme oculiste et surtout comme lithotomiste. Décidément les moines avaient du bon ! Celui dont nous parlons gagna de l'argent, à force d'être appelé au chevet des pierreux opulents ; les pauvres en avaient une bonne part. Il établit sur un excellent pied l'apothicairerie de son couvent, dont elle devint la merveille, quoique l'ornementation du réfectoire fût remarquable, et il y avait de quoi faire honte à tous les hôpitaux du temps. Frère Cosme vécut jusqu'en 1781. Marmontel n'avait pas encore son domicile dans un passage qui s'était ouvert, sous la Régence, à travers le jardin des Feuillants pour que Louis XV enfant vînt plus facilement entendre la messe dans l'église de ce monastère. Pourtant l'historiographe de France, secrétaire perpétuel de l'Académie Française, coudoya des feuillants pendant plusieurs. années dans ce passage et ne vida les lieux qu'après eux. On ne le revit à Paris que quand la carmagnole ne fut plus à la mode rue Honoré, et il eut vers la fin de sa vie un siége au conseil des Anciens. Lorsque deux camps se formèrent dans la société des Amis de la Constitution, les révolutionnaires quand même la convertirent en club des Jacobins et les républicains plus modérés s'en séparèrent, pour fonder le club des Feuillants. Ce dernier, comme Lafayette en était l'âme, eut un instant assez d'influence pour que tout le parti constitutionnel en fût qualifié le parti Feuillant ; mais on ne tarda pas à le taxer de royalisme, et il ne se tint guère plus d'une année. Louis XVI et sa famille furent amenés aux Feuillants le soir du 10 août 1792, et ils en sortirent le surlendemain, pour être internés au Temple. D'aucuns ne disent-ils pas que ce couvent a été entièrement rasé au profit des rues de Castiglione et de Rivoli, percées en 1804 ? Voyons si l'exécution n'a réellement laissé debout rien qui vaille. L'acte de décès est en règle pour la colonnade, pour le jardin, pour le passage, etc., voire même pour une maison qui attenait au portail, et dont le loyer était payé, avant 89, par Moncloux père et fils aux feuillants. Par exemple, je n'hésite pas à délivrer un certificat ne vie aux bâtiments qu'occupaient les religieux à la même époque, c'est-à-dire aux n°s 229, 231, 233 et 235, dont le dernier donne le bras à un immeuble de la rue Castiglione. Le millésime 1792 y figure sur la porte d'un layetier-emballeur, dont un prédécesseur a pu coopérer au déménagement du club de Lafayette. Pierre-Vincent Bertin, trésorier général des parties-casuelles, avait acquis un hôtel à deux corps, édifié sur les dessins de Lassurance pour Puffort, conseiller d'État, oncle du célèbre Colbert ; il mourut en 1711. Ses héritiers vendirent au maréchal de Noailles, propriétaire d'abord de l'autre côté de la rue, qui cessa de vivre en 1766. Les Noailles conservèrent l'habitation principale et une galerie de tableaux, dont elle était ornée, jusqu'au moment de la Révolution. Lebrun, duc de Plaisance, s'y fixa vers la fin de l'Empire. Puis Périer frères et Chéronnet morcelèrent l'immeuble, en ouvrant, sur partie de son emplacement, la rue d'Alger, année 1830. Le 223, occupé sous Louis XVI par M. Doazan, avait eu qualité de petit hôtel de Noailles. Lequel des deux immeubles fut aussi le logis du fermier général Nivelle de la Chaussée ? Ce financier eut pour neveu l'auteur dramatique Lachaussée, dont Voltaire dit : « C'est un des premiers après ceux qui ont du génie. » La même famille Lachaussée s'est alliée, dans son meilleur temps, à celle du chroniqueur dont ton indulgence, ô lecteur, fait le succès. Un cabinet de peinture rivalisait avec celui du duc de Noailles ; M. de Saint-Nom en avait réuni les éléments dans une maison où demeura ensuite le docteur Guillotin c'est le 217. D'Armenonville, directeur général des finances, inaugura le 213, tout au commencement du XVIIIe siècle. Le président Hénault, membre de l'Académie Française et de celle des Inscriptions, y rendit l'âme à un âge avancé. Après quoi M. de Boulogne, père du chevalier de Saint-Georges, y établit son cabinet de médailles et son bureau pour la liquidation de l'ancienne compagnie des Indes, qui l'avait eu pour intendant. Ce fut ensuite l'hôtel de M. de Jonzac L'abbé Alary finit par y ouvrir et présider, à l'entresol, le club de l'Entresol. Un peu plus bas, Bernin, marquis d'Ussé, conseiller du roi en ses conseils et contrôleur de ses finances, n'avait pas moins de six propriétés, mais il n'en habitait qu'une seule. Sa dernière maison lui donnait mitoyenneté avec Guillaume de Faverolles, capitaine de dragons au régiment de Breteuil, lequel nous fait l'effet d'avoir suivi de près, au 205, Mme de la Sablière. Vous rappelez-vous que Lafontaine n'a pas vécu moins de vingt ans chez Mme de la Sablière ? Il y était d'autant plus à son aise que M. de la Sablière et sa femme se donnaient réciproquement la même somme de liberté. Un magistrat leur disait, il est vrai : – On aime trop dans votre maison, je voudrais quelques intervalles. Les bêtes, elles-mêmes, se contentent d'une saison... – Sans cette différence, mon cher, robin, lui répliquait la maîtresse du logis, est-ce qu'il y aurait des bêtes ? Mais, à la mort de son mari, accident compliqué des froideurs de Lafare, Mme de la Sablière se retourna du côté de la religion, en se retirant aux Incurables. Elle contribua, encore plus que Racine, à la conversion du bonhomme, qui céda aux exhortations de Pouget, vicaire de Saint-Roch. Le jour où cette amie précieuse cessa de vivre, Lafontaine rencontra le conseiller d'Hervart, qui avait aussi pour le poète une affection sincère que partageait sa femme, et qui demeurait à l'hôtel d'Epernon, rue Plâtrière (Jean-Jacques-Rousseau). – J'allais vous prendre, lui dit le magistrat, pour vous installer près de nous. – Vous voyez bien que j'y allais, répondit simplement le poète. Il y finit effectivement ses jours. Entre l'hôtel La Sablière et la rue Saint-Vincent, autrement du Dauphin, la veuve de l'illustre Lenôtre née Lescot, était propriétaire du temps de M. Faverolles. Les grandes écuries du roi condamnaient ladite rue à l'emploi de cul-de-sac alors qu'on ne passait pas aux Tuileries par les cours du Manège, et leurs dépendances bordaient la rue Saint-Honoré, depuis celle du Dauphin jusqu'à remplacement de celle des Pyramides. Au fond du 181, un café du Bosquet prend le frais. Nos pères en ont, connu un autre sous cette enseigne bocagère, dans la même rue, mais après la rue du Four (rue Vauvilliers), où trônait une limonadière, dont la beauté fit courir tout Paris et qui ensuite s'exhiba au café des Mille-Colonnes. A l'échelle patibulaire des évêques de Paris au Moyen-Âge font allusion les inscriptions angulaires de la rue de l'Échelle, un peu plus bas dans l'ordre numérique. En revanche, il ne reste une panse d'A ni de l'ancienne chapelle Saint-Nicaise, ni de sa rue, à la sortie de laquelle fit explosion la machine infernale du 3 nivôse an IX. Le café de la Régence, que l'élargissement de la place du Palais-Royal a renvoyé non loin de là, n'est plus que l'ombre de lui-même, comme académie de joueurs d'échecs : quelques descendants de Philidor se réunissent, encore pour faire la partie, dans une salle de ce café d'origine plus que séculaire, derrière une galerie où l'on fume, qui intercepte l'air et le jour. Seulement le voisinage de l'Opéra y attira aussi des musiciens et leur cortège d'amateurs, opposant école à école dans leurs discours passionnés. Que de parties d'échecs y furent interrompues par d'ardentes sorties pour ou contre Rameau, Lulli, Piccini, Mondoville, Dauvergne ! Au nombre des habitués de ce temps-là se remarqua Jean-Jacques Rousseau, et il attira même tant de curieux aux portes que le lieutenantde police finit par y placer une sentinelle. Le café de la Régence dessert, avec plusieurs autres, les entractes du Théâtre-Français ; mais les spectateurs du théâtre qui avait été celui de Lulli et de Molière, de l'autre côté du Palais-Royal, n'avaient pas de meilleure salle d'attente. A ses tables encore n'étaient pas rares les auteurs et les journalistes quand Alfred de Musset y prenait de l'absinthe et Sainte-Beuve du chocolat. Aujourd'hui, par exemple, l'allemand se parle autant que le français dans cet établissement, qui fut si parisien depuis la Régence jusqu'au second empire, et la bière y coule comme de source. L'Oratoire, temple protestant depuis1802, s'édifia sur le plan de Lemercier, pour la congrégation oratorienne de 1621 à 1630. La petite rue, récemment agrandie, qui doit à cette fondation de s'appeler de l'Oratoire, avait été habitée par le roi des Ribauds, officier chargé de l'exécution des sentences du prévôt de Paris et autorisé à prélever un droit sur les jeux de la cour et la prostitution. Verniquet, au commencement de la Révolution, débitait lui-même son immense plan de Paris en feuilles, à cette adresse maison d'Angivilliers, rue de l'Oratoire, n° 146. Les prix du concours des écoles centrales se distribuaient en l'an IX et en l'an X dans la ci-devant église de l'Oratoire. Il y avait plus bas encore, dans notre rue, deux ou trois magasins de comestibles ; un seul a survécu, c'est l'hôtel des Américains, dénomination prise en 1765 Leduc est chef de l'établissement, Leduc, dont l'aïeul et le père ont traité à Montmorency, à l'enseigne du Cheval-Blanc, toutes les générations de Parisiens qui ont fait des parties de plaisir depuis le règne de Louis XV ! L'hôtel du Grand-Conseil appartenait au président d'Aligre, avant l'hôtel de Verthamont le grand-conseil y tenait alors ses séances. La marquise de Verderonne et la duchesse de Luynes disposaient, en l'an 1700, des deux maisons séparées l'une de l'autre par la porte de cet hôtel, qui, sous Louis XV, était déjà dit cour d'Aligre et morcelé de façon à recevoir bon nombre de petits locataires. Le sieur Roze y faisait valoir, vers le même temps, la cuisine de son restaurant à la carte, en le qualifiant Maison de Santé : cet établissement était le premier où l'écot ne se payât plus à tant par tête. Chez l'apothicaire Cadet de Rosne, dont la boutique donnait rue Saint-Honoré, et l'officine cour d'Aligre, dépôt était tenu dès 1787 des eaux d'Erghien et de Passy. Quelques années auparavant, l'architecte Gabriel avait son domicile en regard de la rue du Four. Plus près de la rue Tirechappe (absorbée par la rue nouvelle
du Pont-Neuf) que de celle des Bourdonnais, le célèbre Lavoisier
a possédé deux petites maisons. Deux autres, au coin de
la rue des Déchargeurs (qui n'est que raccourcie), ont appartenu
à Le Fouin, conseiller au parlement, et l'une d'elles nous rappelle
encore, par le buste dont elle est ornée, qu'Henri IV fut assassiné
à quelques pas de là, rue de la Féronnerie. On lit
au-dessus de ce buste : L'ermitage de Notre Dame des Bois, d'où sortait l'église Sainte-Opportune, avait d'abord laissé son nom à la maison suburbaine de l'Ermitage, et celle-ci avait ensuite ceint pour écusson un Plat d'Etain. Or l'abbesse de Montmartre Agnès Desjardins, poursuivie par ses créanciers, résidait tout bonnement en l'année 1436 à l'hôtel du Plat-d'Etain, rue Saint-Honoré, quartier des Bourdonnais. Que si l'enceinte de Philippe-Auguste avait mis la porte de Paris, dans la rue Saint-Honoré, à la hauteur de l'Oratoire, le Paris de Charles V y reculait sa limite jusqu'à l'ancienne rue du Rempart, dont un côté seul est debout ; la petite rue du Rempart-Saint-Honoré n'était pas encore, en 1861, absorbée par la place nouvelle du Théâtre-Français. La porte Saint-Honoré qui s'élevait rue Royale fut bâtie sous Louis XIII et démolie en 1733.
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