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RUE SAINT-ROCH,
(DU DAUPHIN)
Ier arrondissement de Paris (Histoire de Paris
rue par rue, maison par maison, Charles Lefeuve, 1875)
Notice écrite en 1861. Monument classé Au
n° 18 bis, église Saint-Roch. Les granges écuries du roi englobaient, rue Saint-Honoré ; une demi-douzaine de Maisons, sous Louis XIV et avaient une entrée à-peu-près où se trouve la rue des Pyramides. Elles communiquaient avec le manège royal, dont là cour s'étendait jusqu’à l'emplacement de la rue Castiglione, une porte du Manége faisait alors de la rue du Dauphin un cul-de-sac, dit de Saint-Vincent, qui devenait une rue lorsque cette porte livrait passage aux gens pour se rendre au jardin des Tuileries ou en revenir. Après le n° 1 de la rue actuelle et unes maison contiguë, qu'on a démolie pour faire place à la rues de Rivoli, venait immédiatement le Manége. Les propriétaires des deux maisons étaient, au commencement du XVIIIe siècle, messires Louis et Jacques Bosuet. Or l'illustre évêque de Meaux n'avait pas encore cessé de vivre, et ses prénoms étaient Jacques-Bénigne. Mais un de ses neveux s'appelait tout comme lui et devint évêque de Troyes ; compromis comme janséniste par ses écrits, il donna sa démission en 1742. Beaulieu, apothicaire du roi, possédait la maison d'en face, après laquelle en venait une au roi, puis une à Prosper Charlot, ordinaire de la musique royale, et encore une au roi, actuellement n° 10. La rue Saint-Vincent, que prenait le Dauphin
pour aller des Tuileries à Saint-Roch, changea de nom en son honneur
vers 1744. Ce prince, tout dévot qu'il était, n'avait pas
le fanatisme du droit divin qui l'appelait à régner, et
les catholiques libéraux doivent d'autant moins se féliciter
qu'il n'ait pas assez vécu pour répondre à cet appel.
Un jour qu'il se faisait lire, en prenant son bain, la Gazette
de Hollande, qui parlait de la condamnation de l'Émile
de Jean-Jacques : – C'est bien fait, dit
littéralement le Dauphin ; ce livre attaque
la religion, il trouble la, société, l'ordre des citoyens,
il ne peut servir qu'à rendre l'homme malheureux ; c'est fort bien
fait. – Il y a aussi, ajouta le
lecteur, il y a le Contrat
Social, qui a paru être très dangereux.
– Quant à celui-là, c'est différent,
reprit le prince héréditaire, il n'attaque
directement que l'autorité des souverains ; c'est une chose à
discuter. Il y aurait beaucoup à dire c'est susceptible de controverse. Le topographe Deharme était logé aux grandes Ecuries et y vendait lui-même son nouveau plan de Paris en 1766. A vingt et un ans de là, l'hôtel et les bureaux du baron de Breteuil, ministre chargé du département de la maison du roi et du gouvernement de Paris, étaient numérotés 1 dans la rue du Dauphin, et le cabinet des plans de M. Hazon, architecte du roi, 17. Lorsque la Convention siégeait dans la salle du Manège, cette rue, y servant d'avenue, passa rue de la Convention. Elle s'appela aussi, mais peu de temps, rue du 13 Vendémiaire, quand le général Bonaparte eut tiré le canon, à Saint-Roch, sur la garde nationale, pour le salut de l'assemblée qui avait concentré en elle tous les pouvoirs de l'Etat par l'abolition de la royauté. La rentrée des Bourbons restitua le titre princier aux quatre angles de la rue, puis on y substitua Trocadéro, en commémoration de la prise de ce fort. Dauphin reprit le dessus en 1830 jusqu'au retour de l'appellation républicaine, que de nouveau mit au rebut le gouvernement de Napoléon III.
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