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RUE PORTEFOIN
IIIe arrondissement de Paris (Histoire de Paris
rue par rue, maison par maison, Charles Lefeuve, 1875)
Notice écrite en 1860. Commençant : rue des Archives, 81. Finissant : rue du Temple, 146. Historique : c'était, en 1282, la rue des Poulies ou rue Richard des Poulies ; plus tard, la rue Portefoin. Elle a aussi porté, au XVIIe siècle, les noms de rue des Bons Enfants et de rue des Enfants Rouges. Origine du nom'hôtel d'un sieur Jean Portefin y était situé. Les Enfants Rouges. – Les n°s 2 et 4 de la rue Molay, 1, 2, 3 et 5 de la rue Portefoin ont appartenu à l'hôpital des Enfants-Rouges, fondé pour de petits orphelins, au milieu du XVIe siècle, par Marguerite de Navarre, sœur de François Ier : l'église de cette maison fermait la rue des Enfants-Rouges à l'angle de la rue Portefoin. N°4 et 6 : – le sieur Leduc de Vilvaudé propriétaire, sous Louis XV. N° 7. – Il est de tradition qu'une actrice en possession de renommée a demeuré sous ce toit ; mais les titres venus jusqu'à nous ne portent que les noms suivants : Desestre, contrôleur de rentes de l'Hôtel-de-Ville, acquéreur des héritiers de l'abbé de Beauvillier, duc de Saint-Aignan. N° 8. – Émery d'Amboise, grand-prieur de France, donna cette maison en 1529 aux religieux de Sainte-Marie-du-Temple, pour acquitter une fondation qu'il avait faite dans leur église. Ces religieux en consentirent bail, emphytéotique au profit de Pierre Charpentier, en 1722. L'enseigne s'y trouvait alors de la Croix-de-Malte. N° 11. – On prétend que la rue Portefoin s'est appelée des Poules en 1282 ; mais nous répondons beaucoup mieux du nom de Richard-des-Poulies et de celui des Enfants-Rouges, qu'elle partagea avec la rue voisine. On dit aussi que Jean Portefin s'y disposa un grand logis ; en ce cas, le n° 11 aurait tenu la, rue sur les fonts ; c'était, à coup sûr, un grand hôtel dont il ne reste que la moitié. Jacques de Portel, seigneur d'Ormoy ; le transmit à prix d'argent, en 1642, aux administrateurs de l'hôpital du Saint-Esprit ; qui revendirent trente ans après à Vélut de la Crosnière, seigneur du fief parisien de Popin, conseiller à la cour des Aides, dont le cabinet d'histoire, naturelle et de mécanique était la merveille de la rue avant la convocation des Etats Généraux. A demeuré en 1759 Leleu, trésorier de France. N° 12. – Un très beau vis-à-vis que cet hôtel Turgot, pour l'hôtel Vélut de la Crosnière ! Reneaulme, marquis de Thorigné, conseiller au grand-conseil, le tenait d'Étienne-François Turgot, de Turgot le ministre et de la duchesse de Saint-Aignan, née Turgot, tous les trois héritiers de deux autres Turgot, dont le prévôt des marchands prénommé Michel-Étienne. Les titres de noblesse et de seigneurie que portaient la plupart des membres de cette famille sont aujourd'hui bien oubliés ; l'un a signé marquis de Sousmont et l'autre baron de l'Aulne ; mais trois des leurs ont heureusement rendu des services plus mémorables. Le chef de l'édilité parisienne, qui a habité cet hôtel et qui, de plus, y a laissé, sa veuve, a introduit dans l'administration d'utiles améliorations. Il a tellement encouragé la publication d'un plan de Paris au millésime 1739 qu'on a presque raison de le lui attribuer ; mais ce plan de Turgot a été, en réalité, levé par Louis Bretez, gravé par Claude Lucas et parsemé d'inscriptions par Aubin. Le prédécesseur de Jacques-Etienné Turgot, père de Turgot-Sousmont, avait été rue Portefoin acquéreur de Magnon d'Invault, qui tenait la propriété de Guillaume Briçonnet, conseiller, fils et petit-fils de présidents. La grand mère de Guillaume était née Amelot ; elle avait hérité du président son père, légataire de Baudouin, intendant des finances. Le même immeuble nous paraît aussi l'ancien hôtel qu'eut en ladite rue le général baron de Menou, qui avait été député aux États Généraux et qui mourut gouverneur de Venise en 1840. N°s 13 et 15 : – ont fait partie du patrimoine de Fraguier, président en la cour des Comptes, fils et petit-fils aussi de magistrats. Mme de Catinat, née Fraguier, belle-sœur du maréchal de Catinat ; a disposé du 13 et l'a laissé à Mme Huguet de Sémonville. N° 14 : – saisi sur Moreau et adjugé, en 1700, à Le Tonnelier de Breteuil, puis donné au comte de Froulay, dont la famille était alliée à celle de Créqui. N° 16. – M. et Mme Saint-Céran
l'habitent sous Louis XVI, postérieurement à Lefebvre de
Caumartin, chevalier non profès de Malte, premier gentilhomme du
roi de Pologne, qui l'avait de sa mère, née Fieuhet. Les
Fieubet y étaient de père en fils aux droits de Marguerite
Saintot, veuve de Jacques de N° 17. – Huguet de Sémonville, conseiller au parlement, et sa sœur, la comtesse d'Estrades, y ont succédé par voie d'acquisition à Mme de Catinat, héritière de Nicolas Fraguier. Ce M. de Sémonville a eu pour fils M. Huguet de Montaran, secrétaire du roi, et pour petit-fils le marquis de Sémonville, grand référendaire de la Chambre des pairs. N° 19. – Renaire, secrétaire du roi, l'avait acheté de Chassepot de Beaumont, qui lui-même était cessionnaire, de la famille parlementaire des Fraguier. Robert Fraguier s'en était rendu adjudicataire au Châtelet, en l'année 1590, sur des poursuites exercées contre Nicolas des Roziers.
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