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RUE GRENÉTA,
naguère Rue Beaurepaire
IIe et IIIe arrondissement de Paris (D'après Histoire
de Paris rue par rue, maison par maison, paru en 1875)
L'arr. du 2 avril 1868, réunissait les rues du Renard Saint-Sauveur et Beaurepaire à la rue Greneta. La rue du Renard Saint-Sauveur, entre les rues Saint-denis et Dussoubs, existait en 1313 sous le nom de rue Percée puis de rue Perciée. En 1383, elle était appelée rue du Renard. La rue Beaurepaire, entre les rues Dussoubs et Montorgueil, existait en 1255. Elle fut nommée Bellus Locus en 1255, Bellus Reditus en 1258 et Beaurepaire en 1313. La rue Greneta, entre les rues Saint-martin et Saint-Denis, a eu pour formes anciennes : rue d'Arnetal ou Darnetal, Dernetat, Drenetat, Darnestat. On l'appela aussi rue de la Trinité. Tire vraisemblablement son origine de l'hôpital de la Trinité qui y fut construit, sous Philippe-Auguste, au moment où la rue fut ouverte, et qui était dit lui-même Trenetei, Trenetat, Dernetei, Derneta. A d'ailleurs porté le nom de rue de la Trinité. Notice écrite en 1857. Le Roulage. La Présidente et les
autres gros Bonnets de la Rue quand Louis XV commençait de régner.
Les Vertus domestiques quand même. MM. de Vermond et leur Entourage : Des chevaux entiers, incessamment attelés à de lourds chariots, n'y faisaient pas encore entendre le carillon de leurs grelots alors que retentit le roulement de la majorité royale pour le jeune Louis XV, qui fut bien vite en selle. La place future du roulage était prise par un jeu de paume, qu'exploitait Pellerin, locataire de Chauvin, et ce dernier jouissait pareillement de propriétés contiguës. Deux maisons à cheval sur ladite rue et sur celle des Deux-Portes appartenaient en ce temps là, l'une aux ursulines de Saint-Denis, l'autre à la fabrique de l'église Saint-Sauveur. La présidente Pucelle était propriétaire pas loin, à l'image du Nom-de-Jésus, et Léonard libraire du même côté que la présidente, à six ou sept maisons de différence, puis le marquis de Quivieux, à l'encoignure de la rue Montorgueil. Ledit Léonard faisait probablement partie de la famille des Léonard, fameux imprimeurs établis sur la montagne Saint-Geneviève, dont un membre fut même écrivain, et qui publiait vers ce temps-là l'édition des classiques ad usum Delphini. Quand Louis XV détela, et avec quel regret des plaisirs du voyage ! le demi-siècle de plus sous lequel il pliait bagage ne pesait-il pas également sur la bourgeoisie dont les mœurs étaient le moins à décrier ? La rue Beaurepaire avait changé de bourgeois, tout comme les soupers avaient changé de convives dans les petites maisons du faubourg Saint-Antoine. Mme Pucelle n'avait vécu elle-même que ce que vivent maintes filles d'Opéra. Les matadors locaux de plus fraîche date étaient M. Delorm, M. de Poissy, M. de Vermond les Trudaine. Heureusement les mutations se produisaient encore dans la propriété avec des ménagements dont on se gausserait fort par le temps qui court. Une honnête famille ne se déplaçait, pour obéir aux exigences d'une position nouvelle, qu'après avoir cherché d'honnêtes gens qui s'arrangeassent non seulement du local, mais encore des vertus domestiques dont il gardait pour eux l'empreinte. Le plus mince bourgeois de Paris ne tenait son rang qu'au moyen du pignon sur rue, et livré à lui même, les deux pieds sur les chenets, il se fût chagriné inévitablement à l'idée que son propre foyer pouvait après lui, déroger ; il aspirait, autant qu'un Lamoignon ou un Montmorency dans son hôtel, à ne céder la place qu'à celui de ses héritiers qui lui ressemblai le plus, ou à quelqu'un du moins qui fût de sa classe et ne laissât pas le bâtiment se dégrader. C'est donc chantée en quelque chose les vertus de la rue Beaurepaire que de ressusciter par nos recherches, autant que possible, son ancienne bourgeoisie. Ce qu'elle a eu de plus considérable n'a fait que passer devant le n° 16, dont l'escalier modeste à balustres est étroit, outre qu'il y a peu de logement. MM. Trudaine avaient dans ces parages, sur l'autre ligne, leurs deux propriétés. Mme la baronne de Mouzin a reçu le 18 à titre d'héritage, et cet hôtel date d'avant Louis XIV : feu M. de Mouzin était colonel de chasseurs. Du même âge paraît le 20, que François-Germain L'Evêque, seigneur des, fiefs du Jard et de la Tour, vendait en 1766 à Charles-Toussaint de Vermond. conseiller d'État, membre de l'Académie royale de chirurgie. L'abbé de Vermond, frère de celui-ci, était docteur en Sorbonne ; Loménie de Brienne envoya en Allemagne près de l'archiduchesse Marie-Antoinette, fiancée à l'aîné des petits-fils de Louis XV, pour la perfectionner dans l'étude de la langue française, et il eut l'habileté de se faire si bien venir qu'il resta le confident intime de son élève, une fois aîné de France. N'est-ce pas lui qui poussa Marie-Antoinette à un fâcheux éclat dans l'affaire du Collier ? On avait nommé l'abbé conservateur de la bibliothèque Mazarine et l'autre Vermond accoucheur de la reine. M. Gibou, père du propriétaire actuel de l'ancien hôtel Vermond, l'a acheté en 1820 des sieur et dame Clavareau, acquéreurs eux-mêmes en l'an VIII de la République. Le 21, autre hôtel bien bâti sur un double berceau de caves, aimait fort sa tranquillité; il y reste d'eux barres de fer, qui servaient à fermer solidement la portes à l'heure du couvre-feu. C'est au 22 que demeurait maître Delorme, syndic des huissiers de la chambre des comptes. L'habitation qui vient après fut appareillée sous François Ier ; chaque réparation y remet à jour des dorures, qui témoignent de splendeurs passées. Toutefois nous hésitons à dire de quel côté trônait l'hôtel Coislin, qui était la plus importante des 37 maisons de la rue, se contentant de 5 lanternes, dans la dernière moitié du règne de Louis XIV : Ces maisons presque toutes sont encore debout, mais divisées en un millier de feux. Cette voie publique n'a jamais changé de nom ; elle s'appelait déjà Bellus-Locus en 1255, vicus qui dicitur Bellus-Reditus dans une charte, trois années plus tard, et Beaurepaire en toutes lettres dès 1313. |
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