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RUE BABILLE (les
HALLES)
Ier arrondissement de Paris (D'après Histoire
de Paris rue par rue, maison par maison, paru en 1875)
Notice écrite en 1857. Elle a été percée sur l'emplacement de l'hôtel de Soissons, en même temps que cinq autres rues, rayonnant autour de la Halle-au-blé, en vertu de lettres patentes qui portaient la date du 25 novembre 1762. Laurent-Jean Babille, écuyer, avocat au parlement, chevalier de Saint-Michel, a rempli les fonctions d'échevin, cette année-là et la suivante, sous la prévôté de Camus de Pont-Carré, seigneur de Viarmes, père de la dernière marquise d'Aligre. Le parrain de la rue y était propriétaire à celle des deux encoignures de la rue de Viarmes qui se rapproche le plus de la rue de Grenelle-Saint-Honoré. A l'autre angle dans le même temps : Finauld. En 1792 il y a eu le café Moreau n° 3, où l'on ne conspirait pas du tout le retour aux idées rétrogrades ; l'austérité de mœurs qu'on affichait alors empêchait qu'on y jouât aux cartes des demi tasses ou du vin ; mais parfois on y jouait des têtes, en représailles de la Saint-Barthélemy, dont le point de départ avait été justement l'hôtel de Soissons.
Dans la maison d'en face, contemporaine aussi du percement de la
rue Babille, et dont la petite allée obscure sent à plein nez
le passé, nos pères ont vu longtemps une maison de filles.
En 1847 ces courtisanes de la Halle aux farines étalaient encore
en plein jour, a leurs fenêtres sans rideau, leur gorge nue, premier
appel, et puis elles frappaient au carreau, avec un dé, seconde
invitation ; mais le soir, c'était beaucoup mieux : le passant
jeune ou vieux, car les extrêmes se touchent, était agrippé dans
la rue, et les forts de la Halle du sexe féminin l'entraînaient
de gré ou de force. |
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