Rues et places de Paris
Cette rubrique vous livre les secrets de l'histoire des rues et places de Paris : comment elles ont évolué, comment elles sont devenues le siège d'activités particulières. Pour mieux connaître le passé des rues et places dont un grand nombre existe encore.
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RUE DES BERNARDINS,
Ve arrondissement de Paris
(D'après Histoire de Paris rue par rue, maison par maison, paru en 1875)

La partie portant autrefois le nom de Saint-Nicolas du Chardonnet (plus anciennement Saint-Nicolas près du Puits), paraît avoir été ouverte vers 1246. La rue des Bernardins est mentionnée pour la première fois dans le compte des confiscations de 1427. La partie en impasse au-delà de la rue des Ecoles a été ouverte par la Ville de Paris. Origine du nom : Ouverte sur l'emplacement du jardin des Bernardins.

Notice écrite en 1857. Treize années de plus nous montrent la rue des Bernardins prolongée entre les nouvelles rues Monge et des Écoles, glus élargie encore à proportion, bien que cela ne soit pas dans la totalité de son ancien parcours, et traversée par le nouveau boulevard Saint-Germain.

Le petit Hôtel Nesmond :
L
e plan de Paris en 1739, dit de Turgot, indique rue des Bernardins un hôtel adjacent l'hôtel de Nesmond, lequel ouvre sur le quai de la Tournelle : il n'y avait qu'un mur entre les jardins de ces deux propriétés. Il est vrai qu'en l'année 1663 messire Le Couturier, conseiller secrétaire du roi, avait vendu à son collègue Nesmond cette maison touchant la sienne ; mais l'accouplement n'avait duré qu'un temps... L'hôtel Le Couturier était sous la censure du roi ; il existait déjà en 1598 ; ce qui en reste, n° 9, appartient au directeur d'un bureau de placement pour les garçons coiffeurs.

Les Frondeurs :
Un architecte notable, M. de Metz, dispose actuellement du 13. Joli, conseiller au Châtelet, syndic des rentes sur la Ville, fut, en sortant de cette maison, le héros d'un des principaux épisodes des guerres de la fronde. La cour en voulait bien assez à ce magistrat, en possession d'une grande popularité, pour que le bruit s'accréditât sans peine d'un parti pris d'attenter à ses jours. Un matin, en effet, à sept heures et demie, un inconnu dont le manteau drapé cachait le pourpoint et la figure, s'approcha du carrosse de Joli, rue des Bernardins, et déchargea à bout portant un des longs pistolets d'alors, dont la fumée enveloppa d'un nuage la voiture. Un gros de peuple de s'amasser tout de suite, pris à témoin par les exclamations du frondeur d'Estainville. On se mit à quatre pour descendre et déshabiller la victime du guet à pans maudit dans la boutique d'un barbier chirurgien, vis-à-vis de la rue Saint-Nicolas-du-Chardonnet ; ce praticien posa un appareil sur une plaie découverte au bras gauche, pendant que d'Argenteuil, autre partisan du cardinal de Retz, s'en Minait à déblatérer contre le cardinal Mazarin. Il en a parfois moins fallu pour commencer des barricades ; par malheur, ce n'était qu'un jeu : Joli avait pour toute blessure une déchirure qu'il s'était faite lui-même, et de concert avec d'Estainville, qui avait lui-même bridé l'amorce, il s'était couché a plat ventre dans son carrosse à un moment donné. L'avocat général Bignon demeurait trop près ; au Cloître des Bernardins, pour n'y voir que du feu ; aussi bien Mazarin connut tous les détails de cette comédie préméditée et il sut en tirer vengeance avec son habileté accoutumée.

Succursale du Couvent des Oiseaux. Le Conseiller de Charles IX :
Le couvent qu'on dit des Oiseau, cette volière de filles bien élevées, gazouilla sous la Restauration à la place maintenant occupée par un chantier, n°s 17 et 19. Un fragment moussu de l'édifice pend encore ; l'isard s'y croirait sur une roche fleurie des Pyrénées, contemporaine du déluge, et par alluvions successives la grande ville moderne monte toujours, renouvelant l'ancienne aussi vite que si la peste s'y était déclarée : les montagnes qui limitent la France, sapées elles mêmes, par l'industrie, qui vient en aide à mille torrents rongeurs, tendent aussi à disparaître, mais si lentement qu'on ne s'en aperçoit pas ! Multa renascentur ! Ces deux mots prophétiques de consolation étaient la tête d'une inscription latine, mise à jour en 1830 par la démolition du bâtiment, qui toutefois n'est remplacé encore que par des piles de bois. Jacques Le Fèvre, abbé de la Chaise-Dieu, membre des conseils secrets de Charles IX, avait fait élever cette construction à ses frais, en l'année 1666. Une représentation dessinée de l'édifice se retrouve chez M. Destors Jean Goujon l'avait enrichi de sculptures assez remarquables pour que l'école des Beaux-Arts ait placé dans sa seconde cour une partie de ces couvres d'art, rachetées et remontées en placage, après avoir été sciées. L'hôtel de l'abbé Le Fèvre, après de nombreuses mutations, appartenait à M. de Torpagne lors de la grande révolution. L'État s'en empara ; M. Duperron l'acheta, mais il indemnisa spontanément les héritiers de M. de Torpagne, en la personne de M. Allary, qui ratifia la vente de la Nation.

Chamillard et les Chamillardes :
Le 21 est un ancien hôtel, payant jadis aux bernardins 10 deniers de cens et 7 livres 19 sols 4 deniers de rente ; par exemple, ses appartements ont subi deux transformations simultanée trop dorés, on les a grattés, badigeonnés ou couverts de papiers à fleurs trop grands, on les a divisés sur la largeur et la hauteur. Messire Paul-Etienne Brunet, écuyer, seigneur de Rancy, conseiller secrétaire du roi, parlait en maître dans ce logis de bonne mine en l'année 1717, et puis ce fut Jean-Louis Barré, également conseiller du roi, auditeur en sa chambre des comptes. De plus, haute et puissante dame Thérèse Le Rebours, qui n'avait épousé rien moins qu'un ministre de Louis XIV, en était la propriétaire antérieurement à ces deux personnages en charge. L'homme d'État, son mari, avait siégé d'abord en parlement et montré, d'une audience à l'autre, son excessive adresse au jeu de billard, qui commençait il faire du tort à la paume, jeu plus noble encore. C'était Michel de Chamillard, un honnête homme, même en affaires, nommé contrôleur des finances en, 1699, pourvu en outre du portefeuille de la guerre deux ans plus tard. Malheureusement les armes françaises, en cessant d'être victorieuses, réduisirent le trésor public à divers expédients, qui soulevèrent des murmures, et Chamillard se dédoubla d'abord en se démettant du contrôle, puis, une année après, il résigna son second portefeuille. Une grêle de chamillardes lui avait fait un devoir de la retraite ; il ne faut pas entendre par ce substantif féminin qu'il eût fait pleuvoir des rivales autour de Thérèse Le Rebours : les chamillardes, drôlesses qu'il n'aimait guère, étaient des épigrammes à l'adresse du ministre, encore plus serrées que ses carambolages et qui faisaient rimer incessamment son nom arec billard.

Les deux Peintres du Roi :
Appeler le n° 25, c'est évoquer l'ombre de Perronneau, l'un des peintres du même roi, dont la veuve épousa Claude Robin, autre peintre du roi, membre de l'Académie de peinture : en même temps que la dame, convola cette maison, avec laquelle s'est immobilisée une peinture du second mari, et qui payait 4 livres 6 sols 4 deniers par an MM. les proviseur, supérieur, procureur et écoliers du collège des Bernardins, ses seigneurs censitaires. Antre charge, 24 livres par an pour les boues et pour les lanternes : celles-ci étaient alors au nombre de 10 dans la rue qui comptait 43 maisons. La propriété de certain marquis Legrain Dubreuil, seigneur de Boissy, n'était pas autre sous Louis XV ; 1,100 livres par an n'en furent pas moins payées au même endroit par ces locataires successifs : Me Castanède, avocat, Mme d'Héricourt, puis, en vertu d'un bail signé en 1729, M. Gissay ancien président au grenier à sel, conseiller du roi, président de l'élection en la ville de Paris. Les bureaux de M. Marye, autre président de l'élection, se tenaient du côté opposé de la rue sous le règne suivant. Claude Robin et Perronneau eux-mêmes avaient eu pour le moins un prédécesseur ; mais ce n'était pas en qualité de mari. Leur propriété profitait d'un petit agrandissement qui datait de l'année de 1648 : les frais en avaient été faits par la dame Viger, veuve du sieur Lami, correcteur en la chambre des comptes.

Les Bernardins. Le Presbytère de la Paroisse :
Immédiatement après vient l'ancien cloître des Bernardins. Lorsqu'un convoi funèbre passe dans la rue, est-ce le mort qu'on salue ? je crois plutôt que c'est la mort. Ne devra-t-on pas bientôt la même révérence a cet ancien collège de Saint-Bernard, tant menacé de mordre la poussière par l'épidémie destructive qui sévit en réalité ? Il vit encore, mais si peu qu'on ne lui prend plus mesure d'un seul raccord, qu'on lui fait grâce enfin du badigeon et que des chroniqueurs au petit-pied résument déjà en quelques lignes les chapitres de son histoire, pour en corser les faits-divers à ces journaux quotidiens. L'article nécrologique sera tout prêt le jour du premier coup de pioche. L'Anglais Étienne de Lexinston, abbé de Clairvaux, avait fondé sous les auspices d'Alphonse de France, comte de Poitiers, frère de saint Louis, ce collège où l'ordre de Cîteaux comptait encore en plein XVIIIe siècle vingt élèves, deux régents et un procureur, dom Maillard, Abbé de Vaux-la-Douce, en étaient supérieur et proviseur. Les bernardins, dont saint Bernard fut seulement le réformateur, suivaient la règle de saint Benoît et portaient la robe blanche, avec scapulaire noir. Il n'y avait pas chez eux de noviciat ; le prix de la pension de leurs élèves était de 400 livres.

Telle que les gravures et les livres la décrivent, voici l'ancienne façade du cloître, avec deux niches sur la rue, qui se répètent de l'autre côté de la voûte et que jadis habitaient des statues. Des matelassières, des peintres en bâtiment et des marchands de verré cassé ont bariolé de leurs noms. le vieux collège, et ses fenêtres, dégarnies de barreaux, servent à l'exhibition de loques enfilées, qui semblent plutôt propres à ensevelir qu'à parer le dimanche suivant les vieilles femmes qui les font sécher. Sous cette voûte existait encore, en 1819, une porte énorme ; à cette époque la maison fut vendue par Gérard, ex-entrepreneur de la serrurerie du Panthéon, à la famille de M. Pouget, présentement propriétaire, et le cahier des charges obligeait encore l'acquéreur à entretenir à ses frais, à ouvrir et fermer à de certaines heures ladite porte. Ce corps de bâtiment date de la fin du XVe siècle ; outre quelques sculptures éparses, on retrouve au second étage, au-dessus d'une cheminée, un médaillon qui représente au milieu d'un groupe la Sainte Vierge et l'enfant Jésus sur ses genoux. On distribuait, pendant la Révolution des soupes à la Rumfort dans la grande cour du cloître, aujourd'hui érigée en rue, et c'est toute une ville que les débris actuels du collège de Saint-Bernard. L'oratoire du prieur a survécu, rue du cloître, n° 5, à la déroute des pères, qui ont tous été arrêtés en 1793. Tout près de là, n° 3 , des colonises dominent une chapelle souterraine, autrefois splendide. Une ancienne abbatiale, qui comportait de beaux salons, sert à loger des pauvres de la paroisse Saint-Nicolas-du-Chardonet, n°s 9 et 13. L'abbatiale, vers les derniers temps, était dans un autre corps de bâtiment qui subsiste rue de Pontoise, 26, près de l'école paroissiale, où de jeunes garçons apprennent à lire et se récréent à l'ombre des murailles d'origine monastique. Dans cette région du collège transformée en bouverie pour les gardes de Paris à l'époque du Consulat, est un chantier, n° 11, même rue, où se reconnaissent des tronçons de piliers qui, comme les piles de bois, exhalent la fraîcheur en tout temps : là gît l'église gothique des Bernardins, enrichie sous Louis XV des stalles et du maître-autel de Port Royal des Champs. Les vestiges ne manquent pas de la magnificence qui régnait jusque sur les combles du couvent, eux-mêmes véritables œuvres d'art ; mais rien ne vous en donne mieux l'idée que l'ancien réfectoire des pères, dans un monument qui surgit derrière des arbres séculaires, rue de Poissy. Des colonnes d'une merveilleuse légèreté y portent l'ancien dortoir, comme s'il ne s'agissait que d'un hamac ; les trois berceaux de caves ne sont pas plus indignes de la salle principale, plus grande et d'un style, plus frappant que le réfectoire de Saint-Martin-des-Champs. Vous remarquez aussi un escalier dont le caractère accentué vous reporte à l'époque inspirée ou presque jamais l'art et la foi ne se quittaient, notamment chez ces religieux, dont l'église était un chef-d'œuvre.

Les Braque :
Celle de Saint-Nicolas-du-Chardonnet, dont nous parlerons de préférence rue Saint-Victor, n'est séparée de son presbytère que par la rue des Bernardins. Pourrait-on taxer d'ambition cette maison, qui fut le petit hôtel de Braque ? Pendant que tant d'autres s'exhaussaient, elle se déchargeait d'un étage ! Un escalier en pierre, à vieille rampe de fer qui a servi d'appui à des ligueurs, n'en mène que plus à l'aise M. le curé dans sa chambre qui resplendit de boiseries peintes et dorées, remontant au temps de la Fronde. Le lit est de l'époque où le pape Clément XIII succédait à Benoît XIV. Dans la même pièce nous avons remarqué un cabinet en écaille, style Louis XIII, et une grosse montre en cuivre du même temps, qui pend au-dessus de la cheminée et qui marche encore quand on la monte. Près de l'alcôve figurent des portraits d'anciens propriétaires de l'hôtel, contemporains de la montre par le costume. Une salle de billard et une bibliothèque exposent, sous le même toit, deux tableaux de Giovanni, Isaac bénissant Jacob à la place d'Esaü et Job sur son fumier ; le portrait du chanoine Delaporte, par Philippe de Champagne ; celui de Charles X, d'après Gérard, peint par la nièce de cet artiste, mais qui a été abîmé dans le salon d'un ministère qu'il ornait en 1830 ; enfin la collection complète des portraits gravés des archevêques de Paris et de plusieurs des évêques qui les ont précédés. Cette galerie de gravures serait unique si M. le curé n'avait pas offert la pareille à M. Affre, archevêque de Paris, qui l'en a remercié par une charmante lettre. Le cabinet de curiosité presbytéral passerait pourtant inaperçu si le grand hôtel de Braque, au n° 34, s'enorgueillissait encore du cabinet d'histoire naturelle de M. de Jussieu, une des curiosités de Paris sous Louis XVI. Ce Jussieu-là exerçait la médecine.

La famille de Braque eut principalement son château seigneurial entre Ecouen et Montmorency, comme nous l'avons dit en temps et lieu (Le Tour de la Vallée de Montmorency par M. Lefeuve, histoire et description de Piscop). Le comte de Vienne, allié à MM. de Braque, fut après eux propriétaire de l'hôtel, qui répondait du côté de la rue de Bièvre à l'image de Saint-Martin et qui fit retour à l'État en 1793. Il est surélevé de deux étages et augmenté d'une aile de bâtiment ; mais une partie en doit disparaître pour faire place au boulevard Saint-Germain.

La Famille de Cyrano de Bergerac :
Les Braque n'avaient-ils pas eu là pour prédécesseurs les Bochart de Saron, dont l'un fut président aux enquêtes ? Deux maisons dos à dos, donnant sur la rue de Bièvre. et sur celles des Bernardins par deux portes cochères, s'adjugèrent indubitablement à la famille Bochart de Saron en l'année 1712 : le prix en fut touché, par Louis-Joseph duc de Vendôme, gouverneur et lieutenant général pour le roi en Provence. Elles avaient été abandonnées à ce prince par les héritiers de Marotin, son ancien trésorier, en déduction de la somme de 380,325 livres, 7 sols, 5 deniers, dont sa caisse était restée en déficit. Marotin lui-même avait acquis en 1675 de Mme de Serre, née Cyrano. Impossible que ladite dame n'eût pas pour parent ce fameux Cyrano de Bergerac, prototype il est vrai du matamore de Callot, mais poète à qui Molière lui-même ne dédaigna pas de faire un emprunt. La famille de ce fou de génie comportait pour le moins un Cyrano de Mauvières, son frère, un cousin Cyrano, trésorier général des offrandes, aumônes et dévotions du Roi, et la cousine Madeleine Robineau, baronne de Neuvillette, sainte femme dont la vie fut écrite par le père Cyprien, carme déchaussé.

Le Prévôt et le Seigneur de Passy :
Le règne de Louis XV finissant, Bourget, prévôt et juge civil, criminel et de police à Passy-lès-Paris, était propriétaire du n° 30, chargé de 13 sols 8 deniers parisis de cens au profit de l'abbé de Sainte-Geneviève, et Chéron, bourgeois de Versailles, ancien charcutier du roi, l'achetait en 1773. La maison qui vient après n'a rien de plus jeune, et il en est de même du 14. En 1673, Guy Sévin, chevalier et conseiller du roi, maître, ordinaire en sa chambre des comptes, jouissait de la propriété qui porte le n° 12 ; en 1726 c'était Leclerc de Lesseville, dont la famille éminemment parlementaire tenait, comme celle de Braque, des fiefs près de Montmorency ; Boucher de la Richarderie, avocat au parlement, la possédait en l'année 1776, et il avait pour successeur, douze ans plus tard, Pierre de Ravisi, sieur de Monchenu. Le 6, pour en finir, attient à une maison de la rue de Bièvre et provient du commencement de l'autre siècle. Arnaud de la Briffe, chevalier, vicomte de Barzy, seigneur de Passy et autres lieux, président au grand-conseil du roi Louis XVI, en perçut longtemps les loyers.

Sauval dit que la rue qui nous occupe, percée sur le clos du Chardonnet, s'appela de Saint-Bernard : dès 1246, année ou des religieux de l'ordre de Cîteaux s'y établirent. C'est seulement en 1425 qu'on la trouve dénommée comme le présent chapitre de l'histoire intime des rues de Paris.


 

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