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RUE SAINT-BERNARD,
XIe arrondissement de Paris (D'après Histoire
de Paris rue par rue, maison par maison, paru en 1875)
Notice écrite en 1864. Cette rue existait au commencement du XVIIe siècle. Saint-Bernard, patron de l'ordre de Cîteaux, auquel appartenait l'abbaye de Saint-Antoine ; voisinage de l'emplacement de cette abbaye. Dame Marie Bersin, épouse de Louis Duval de l'Épinay, secrétaire des finances honoraire et Jean-Jacques, marquis de Gallet et de Mondragoli, seigneur de Pluvieux, Saint-Chamant et autres lieux, conseiller d'État, maître d'hôtel ordinaire du roi, secrétaire des commandements de Madame, et son épouse, née Duval de l'Épinay, vendaient, le 3 avril 1776, plusieurs corps de bâtiment et un jardin, rue Saint-Bernard, au coin de la rue du Faubourg Saint-Antoine, à Ottin, marchand mercier. De cette acquisition peut très bien avoir fait partie le n° 7, qui appartenait aux Hospices, comme le 9 et le 11 pendant la République. Bureau, maître à danser, était propriétaire, en 1720, d'une maison qu'il habitait, de l'autre côté de la rue, vers le milieu. Une autre propriété y fut donnée, prés de l'église Sainte Marguerite, en 1681, par Mazure, curé de Saint-Paul, dont Sainte Marguerite était alors la succursale, à des religieuses qui, deux années auparavant, avaient quitté Aubervilliers pour s'établir provisoirement dans la rue Basfroi. Les duchesses de Noailles et de Lesdiguières protégeaient ces filles de Notre Dame des Vertus, vouées à l'éducation des jeunes filles pauvres. Des lettres patentes autorisèrent l'installation de leur communauté rue Saint-Bernard. Mais les héritiers du curé, leur bienfaiteur, attaquèrent la donation, obtinrent gain de cause, et la propriété fut mise en adjudication l'adnée 1690. M. Bragelonne, conseiller aux aides, et sa femme s'en rendirent adjudicataires, afin de la rendre aux mêmes religieuses, en leur assurant, qui plus est, une rente pour l'entretien de sept sœurs. Cette communauté séculière fut dite aussi des filles de Sainte Marguerite et des filles de l'Instruction. Le 21 vendémiaire, en l'an V, l'État remettait aux enchères leurs deux maisons, que vous pouvez revoir au 24 et au 26, elles sont du XVIe siècle. C'est dans le cimetière de l'église Sainte-Marguerite, lequel répond, dans la rue Saint-Bernard, au chiffre 38, qu'on inhuma dans une fosse commune, le jeune et infortuné Louis XVII, mort en prison à l'âge de 10 ans et 2 mois, le 8 juin 1795. La dénomination de la rue rappelle que l'abbaye Saint-Antoine était soumise il la règle de saint Bernard. |
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