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RUE TOURNEFORT,
naguère
Neuve-Sainte-Genneviève,
Ve arrondissement de Paris (D'après Histoire
de Paris rue par rue, maison par maison, paru en 1875)
Notice écrite en 1864, avant que la rue
ne fût placée sous l'invocation du botaniste Pitton de Tournefort,
auteur d'une classification méthodique des plantes qui porte son nom
depuis le règne de Louis XIV. Précédemment, rue Neuve
Sainte-Geneviève ; plus anciennement ruelle Chartière. Elle est
tracée sur le plan de Gomboust (1652). Avant 1927, la rue Tournefort
finissait rue Lhomond : à cette époque, on a donné le
nom de place Lucien Herr au carrefour formé par les rues Lhomond, Tournefort,
Vauquelin et Pierre Brossolette. Origine du nom :
Le Tripot des 11,000 Diables : D'autres propriétaires étaient : – pour le 22 actuel, Lagau, écuyer, commandeur de l'ordre de Saint-Lazare, à l'image de Saint-Claude ; en 1755 ; – pour le 24, Boyléve de Chambellan, à la Rivière, 1760, et Pélisson, maître de pension, 1777. Gérault, bourgeois de Paris, disposait d'une propriété du même côté, vers le bout. Même situation, sur l'autre ligne, pour la maison du Petit-Écu, que Mmes, et Mlles d'Arnouville tenaient de Claude Boutin et transportèrent à la famille Moinery. Boucher, conseiller au parlement, occupa le 29, qu'une maison de santé pour aliénés exploitait il y a quinze ans. Est-ce là que, sous Louis-Philippe, la congrégation des dames de la Miséricorde tenait son pensionnat de demoiselles ? En tout cas, il s'en faut de peu. Calippe, jardinier, à la Maison-Rouge, Baillet, marchand de vin, Ferrand, charcutier, à la Sphère, puis aux Cyprès, et les frères Stallin, l'un graveur, l'autre orfèvre, se suivaient dans cette rue, comme propriétaires, vers le 19, consacré de nos jours à une œuvre évangélique protestante. Le Jeu de Paume de la Grande-Roche. La Maison
de Santé. Les Dames du Saint-Sacrement. La Communauté de Sainte-Aure
: M. Gardeau, curé de Sainte-Étienne-du-Mont, avait fondé dans la rue des Poules la communauté des filles de Sainte ou de Saint-Théodore, dont les recrues s'arrachaient à un libertinage précoce par l'enrôlement du repentir. A cet établissement religieux, M. de Harlay, l'archevêque, donna ensuite pour directeur l'abbé Nicolas Lefèvre. De même ecclésiastique se contentèrent, pour sous-précepteur, trois petits-fils de Louis XIV ; mais les filles de Sainte-Théodore, se montrant moins accommodantes que le futur roi d'Espagne et que les ducs de Bourgogne et de Berri, brûlèrent la politesse, au nouveau directeur, qui resta seul dans la communauté. Quelques transfuges à grand, peine furent ramenées au bercail, qu'on transféra rue Neuve-Sainte-Geneviève, sous l'invocation de sainte Aure. Un nouveau curé de Sainte-Etienne-du-Mont, M. Dautecour, avait favorisé ce rétablissement au moyen de donations ; il bénit, en l'année 1700, une chapelle de Sainte-Aure, qui, peu d'années après, fut agrandie et refaite. Aussi bien la communauté reçut, en 1705, les constitutions du cardinal de Noailles, archevêque de Paris ; mais elle n'était, encore qu'à titré de locataire entre les rues du Puits-qui-Parle et du Potde-Fer. Les Abbés Grisel et
Verron. Le Confesseur à la Bastille. La Comédie au Couvent.
Jeanne Vaubernier : Chronologiquement, tout est dit seulement l'histoire de Sainte-Aure ne mériterait-elle pas qu'on l'écrivît à part ? Grisel, vicaire perpétuer de Saint-Germain-l'Auxerrois, dont le chapitre était réuni à celui de Notre-Dame, compta parmi les supérieurs, parmi les confesseurs en d'autres communautés ; mais son œuvre de prédilection s'accomplissait rue Neuve-Sainte-Geneviève, et lorsqu'il y fut attaqué, les meilleurs dames du jansénisme ne demeurèrent pas au fourreau. Son libraire, disait-on, lui avait restitué presque intacte l'édition de son Année religieuse en huit volumes, que l'auteur distribuait lui-même pour 24 sols, à-peu-près le prix du brochage ; quant à son Chemin de l'Amour divin, il l'avait fait en collaboration avec la duchesse d'Aven, et les mauvaises langues ajoutaient à huis clos. Une accusation plus grave avait fait mettre Grisel à là Bastille, comme complice de l'infidèle gestion du trésorier des postes ; mais le prêtre qui, la veille encore, avait l'honneur de confesser l'archevêque de Paris, confessait le lendemain M. de Jumilhac, le gouverneur de la Bastille, et voilà tout ce qu'il y perdit. M. Muyart de Vouglans, membre du grand-conseil, passait pour le meilleur criminaliste ; il défendit Grisel et resta son ami, déposition permanente en faveur de l'innocence de son client. Canclaul, doyen du même conseil, ami intime de M. de Tourny, se fit enterrer à Sainte-Aure, en 1777. On y célébrait chaque année la fête de saint Joseph, patron du directeur, en jouant la comédie. Dans la Précieuse corrigée, comédie en prose mêlée d'ariettes, qu'on y représenta, figuraient comme personnages : Mme Sincère, Mme, du Bouton, Mme Pincé. Nous remarquons dans le prologue ces vers en l'honneur de Grisel : Au plus aimé de tous les pères Parmi les pensionnaires qui entonnaient ainsi l'éloge de l'abbé Grisel, s'était trouvée, dans sa jeunesse, la future Mme. Dubarry, Jeanne Vaubernier. De l'autre côté de la même rue, on appelait encore hôtel de Bon-Air et hôtel d'Harcourt une maison avec jardin et sortie sur la rue Mouffetard, que Paul Pelletier, sieur de l'ouches, avait acquise de la famille de Ransant, pour y laisser Charlotte de Brancas, épouse de Charles de Lorraine, prince d'Harcourt, puis Dupin, écuyer, gouverneur de Coulommiers ; puis Bellanger, entrepreneur de bâtiments, avec Prudence Cardot, son épouse, et puis Jean-Baptiste Bellanger. Nous croyons que ledit époux de Françoise Cardot, né en 1744, devint architecte du comte d'Artois et épousa en secondes noces, pendant la République, Mlle Dervieux, dont nous nous permettrons de raconter les premières amours dans la notice de la rue de la Victoire.
Les Gardes françaises.
Avertissement aux Contribuables de Sainte-Geneviève en 1789 :
Vous êtes priés et avertis de venir payer
au plûstard
dans la huitaine ce que vous devez de Cens et Rentes à l'Abbaye de
Sainte-Geneviève, à cause
les Maisons et Héritages que vous possédez dans l'étendue
de la Censive de ladite Abbaye, comme ; aussi d'apporter vos dernières
Quittances desdits Cens et Rentes ; ensemble les titres et contrats en
vertu desquels vous possédez lesdites Maisons et Héritages,
et ceux de vos vendeurs et auteurs, afin de passer vos déclarations,
si fait n'a été, sur le nouveau. Papier Terrier de ladite
Abbaye ; sinon, et à faute de ce faire dans ledit tems, l'on sera
obligé de vous y contraindre
par les voies, de droit, ce qu'on vous prie d'éviter, en satisfaisant
au présent Avertissement. Le Bureau de la Recette sera ouvert
tous les jours depuis neuf heures du matin jusqu'à midi, et depuis
trois heures de relevée jusqu'à six, excepté les
Dimanches et Fêtes
et le Samedi l'après-midi. Les locataires sont priés d'envoyer
incessamment et sans délai le présent Avertissement à leurs
propriétaires, pour leur éviter des frais. Vous rapporterez,
s'il vous plaît, le présent Avertissement. |
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