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LES CAFÉS DES BOULEVARDS
(D'après Les
cafés artistiques et littéraires de Paris, paru en 1882)
Dans les premières années du règne de Louis-Philippe, les boulevards étaient loin de ressembler à ce qu'ils sont de nos jours. Le Palais-Royal était encore le centre où se réunissaient les flâneurs, et tous les provinciaux arrivant à Paris se rendaient d'abord aux galeries pour admirer le mouvement de la population, les boutiques étincelantes, les cafés remplis de consommateurs. Seul, le boulevard des Italiens – surnommé boulevard de Gand – attirait un certain public. C'étaient les gommeux du temps, auxquels on donnait le nom de gandins. A l'époque dont nous parlons, la magnifique avenue qui s'étend de la Madeleine à la Bastille n'était pas bordée dans toute sa longueur d'une double rangée de belles maisons. Sauf Tortoni et le café de Foy, au coin de la rue de la Chaussée-d'Antin et du boulevard, on n'y voyait que des cabarets de deuxième ordre et des marchands de vin. A l'endroit où se trouve actuellement le café du Helder, le boulevard était en contre-haut, une rue étroite pareille à un large fossé séparait la large chaussée des maisons. On peut juger du coup d'œil que devait offrir ce coin de la rue de la Michodière par ce qui reste encore de la rue Basse-du-Rempart. En peu de temps le quartier se transforma. Un Allemand fonda le café du Grand-Balcon, célèbre par la qualité de sa bière. Le professeur de billard, Paysan, y donna des leçons de carambolage. Puis ouvrirent l'Estaminet de Paris, le café Richelieu, le Divan des Panoramas, dans la galerie du même nom, l'Estaminet de l'Europe, le café de la Terrasse, le café Frascati. Tous ces établissements, après une vogue plus ou moins longue, disparurent et furent remplacés par d'autres. Le Grand-Balcon n'existe plus ; en face, le Café de Paris, au coin du passage de l'Opéra et du boulevard, est passé à l'état de souvenir ainsi que le Café Grétry, rendez-vous des habitués de la petite Bourse. Cependant le café de Paris a eu une heure de célébrité. M. de Villemessant, le fondateur du Figaro, a été un de ses habitués, ainsi que Léo Lespès, Timothée-Trimm du Petit Journal ; Eugène Chavette, romancier, Flor O'Squarr, rédacteur du Figaro ; Perron, ancien directeur du Moniteur Universel, fondateur de l'International, du Petit-Caporal, journaux impérialistes.
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