Histoire de Paris
Cette rubrique vous livre l'histoire de Paris et de ses arrondissements. Origine, évolution, de la capitale de la France. Pour mieux comprendre la physionomie du Paris d'aujourd'hui, plongez-vous dans les secrets de son passée.
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LES PREMIERS PARISIENS OU HABITANTS DE LUTECE
(D'après Paris à travers les siècles, histoire nationale de Paris et des Parisiens depuis la fondation de Lutèce jusqu'à nos jours, paru en 1879)

Les fondateurs de Lutèce. – Attaque des Romains. – L'incendie des ponts. – La bataille. – La défaite des Parisiens. – Mort de Camulogène. – Reconstruction de Lutèce. – Les Druides. – Les antiquités. – La première Notre-Dame. – La légende de saint Denis. – Les Bagaudes. – L'insurrection vaincue.

L'histoire de Paris commence à la préhistoire : les premiers indices d'une présence humaine datent de 500 000 ans. On a retrouvé dans une carrière de la ville des restes de chasse : des os de mammouth, de rennes et de cervidés. Ces

Guerrier Franc au Ve siècle
premiers visiteurs étaient des chasseurs itinérants.

Entre les Ve et IVe millénaires avant J.-C., un habitat néolithique se développe sur les bords de la Seine. La Seine est un fleuve qui est navigable toute l'année. Avec ses affluents, elle forme un réseau hydrographique qui permet d'entrer facilement en contact avec d'autres régions même éloignées. Vers 4500 avant J.-C., il y avait des chasseurs et des pêcheurs à Bercy (pirogues découvertes en 1991).

Les historiens du moyen âge, généralement enclins au merveilleux, ont émis les suppositions les plus invraisemblables, lorsqu'ils ont eu à se prononcer sur l'origine de Paris. Quelques-uns ont attribué la fondation de cette ville à Hercule. D'autres en ont fait honneur à Francus, fils d'Hector et, neveu du beau Pâris. Paris a été tout simplement fondé par un groupe de celte qui, poussés par l'émigration vers les rives de la Seine se sont fixés là, où la douceur et la fertilité du climat les ont retenus.

Les Gaulois qui abandonnèrent les premiers l'Asie, s'appelaient des Celtes ; ils formaient une branche très considérable de la famille aryenne, partagée en deux grands rameaux, les Gaëls ou Celtes proprement dits, qui composent le premier ban de la migration indo-européenne, et les Kymris. Une race mixte, résultant du mélange des Gaëls ou Gaëls et des Kymris occupait le centre de la Gaule transalpine qui renfermait toute la France actuelle, une partie de la Hollande située au sud du Rhin, une partie de l'Allemagne et de la Suisse à l'ouest du même fleuve et la Belgique toute entière. Cette race comprenait dix-sept peuples parmi lesquels les Pétrocoriens, les Lémovices, les Santones, les Pictaves, les Andegaves, les Turones, les Carnutes et les Sénones.

Entre la Marne et le Rhin était établie la branche kymrique composée de Kymris purs appelés aussi Belges. Ce furent des Kymris qui, quelques centaines d'années avant Jésus-Christ, firent alliance avec les Sénones, se mélangèrent à eux et prirent le nom de Parisii, en venant s'établir sur les rives de l'Oise qui formaient les frontières des Sénones. Ce nom signifiait, prétend-on, habitant des frontières. C'est une étymologie un peu hasardée et qu'il faut accepter uniquement pour se conformer à la tradition adoptée, aucune autre ne pouvant être prouvée davantage.

Quoi qu'il en soit, et ne nous appesantissant point sur une puérile question de mot, nous arriverons de suite à là constatation de la peuplade des Parisii, ou Parisiens qui apparaît dans l'histoire 53 ans avant l'ère chrétienne et dont l'existence est signalée par Jules César. Le territoire occupé par cette peuplade n'était pas considérable. Il était borné par les possessions des Sénones qui avaient conservé Pontoise an nord, par les Silvanectes

Les premiers Parisiens ou habitants de Lutèce
Senlis, à l'est parles Meldes qui possédaient Meaux et au midi par les Carnutes et les Sénones. Les îles de la Seine parurent aux Parisiens admirablement placées pour en faire le chef-lieu, la capitale de leur petit domaine.

Ces îles étaient alors au nombre de sept se suivant dans la partie de la Seine comprise aujourd'hui entre le pont d'Austerlitz et le pont des Arts. En les désignant par leur nom moderne, nous trouvons d'abord l'île Louviers (qui existait encore en 1843 et qui fut réunie par la suite à la terre ferme, sous l'appellation de quai Henri IV), l'île Saint-Louis qui était coupée en trois îlots qu'on réunit successivement, l'île de la Cité qui, elle aussi, se divisait en trois morceaux.

On désigna sous le nom de Lutèce le groupé d'habitations qui furent construites sur ces îles et particulièrement sur celle de la Cité. Les savants se sont aussi longuement exercés à propos de l'étymologie de ce nom. Les uns veulent que Lutèce vienne du mot celte Loulouchezi ; c'est-à-dire habitation au milieu des eaux, ou de luth (eau) thouèze (milieu) et y (demeure) , cela finit par tourner au rébus ; d'autres de Leug-tec, mot celte qui signifie belle-pierre, – or les Parisiens ne construisirent leurs maisons qu'en bois !

Contentons-nous de savoir que Lutèce était appelé par les Romains Lutetia, et Lucotecia par le géographe Ptolémée. C'était alors une bien chétive bourgade. Quelques huttes de branchages et de roseaux dissimulées par des rideaux de saules, voilà Paris ; une grève fut sa première enceinte, une rivière son premier fossé. Des digues formées de terre et de palissades défendaient Lutèce contre les inondations de la Seine et les Parisiens vivaient là du produit de leur chasse dans les bois avoisinant les îles sur lesquelles ils s'étaient établis, et surtout à l'aide du poisson qu'ils pêchaient dans les eaux du fleuve.

Les premiers habitants de Paris, étaient braves au combat, jaloux de leur

Famille gauloise
indépendance, et d'une nature loyale et généreuse. De haute taille, le teint blanc, les yeux bleus, les cheveux roux, ils avaient un goût prononcé pour les armes ; les haches, les couteaux de pierre, les flèches garnies d'une pointe de silex et les épieux durcis au feu, furent leurs richesses primitives ; ils ne tardèrent pas à y joindre les épées et les lances de bronze et de cuivre, et pour se préserver dans la lutte, ils se coiffèrent de casques ronds à larges jugulaires, mais ils se battaient nus jusqu'à la ceinture, pour montrer qu'ils n'avaient pas peur de la mort.

En temps de paix, l'habillement des Gaulois se composait d'une tunique (il y en avait de différentes couleurs) et de larges pantalons appelés bragues ou brayes. Ils portaient par-dessus la tunique un manteau rayé, soit en carrés, soit en losanges, fait d'une chaude et lourde étoffe pour l'hiver, d'une légère pour l'été. Ce manteau était attaché sur le devant de la poitrine par une agrafe. Martial prétend que les manteaux étaient si courts qu'ils descendaient à peine au bas des reins ; l'historien Strabon soutient qu'au lieu de tunique ils portaient un habit court dont les manches descendaient jusqu'à la ceinture, mais ce vêtement était la saie militaire, dont ils se débarrassaient pour combattre.

Les Gaulois se chaussaient d'une sorte de bottines serrées au pied. Au moment de la conquête par les Romains ils portaient le sagum, sorte de blouse à longues et larges manches, fendue par devant, faite de peau de mouton, de loup ou de blaireau, cousue avec un crin, le poil en dehors. Ce vêtement se complétait par le camisia (chemise) et les brayes. Leur manteau en peau de chèvre s'appelait alors rochet. Ils se coiffaient du pileum, sorte de calotte de feutre, du petasus, chapeau à longs bords, et du birrus, bonnet pointu en laine assez semblable au bonnet corse appelé Birro.


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