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VUE GÉNÉRALE DE PARIS A VOL
D'OISEAU
(D'après Paris,
450 dessins inédits d'après nature,
paru en 1890)
Tout au fond, et un peu sur la gauche, une masse de verdure accuse le promontoire formé par le repli de la Marne, près du confluent des deux fleuves ;
Tournons-nous encore une fois vers l'Orient. A droite, en face de Vincennes et du plateau de Gravelle, étincellent les toitures vitrées de la gare d'Orléans; le dôme polygonal de la Salpêtrière; les collines de Villejuif, de Bicêtre et de Montrouge, se rejoignent aux saillies verdoyantes de l'Hay, de Bourg-la-Reine, de Sceaux, de Fontenay-aux-Roses, de Bagneux, de Châtillon, d'Issy, de Clamart et de Meudon, rejoignent la Seine et ferment l'horizon en aval du fleuve qui s'enfuit vers le nord, enserrant dans sa boucle gracieuse Billancourt et le bois de Boulogne. Entre ces points extrêmes de l'horizon, l'œil se porte sur cent objets divers ; à la hauteur de 70 mètres, où finissent les tours Notre-Dame, commence le Panthéon, couronnant l'antique mont Leucotitius, consacré à sainte Geneviève, la patronne de Paris ; les tours de Saint-Sulpice, le clocher de Saint-Germain des Prés, le dôme doré des Invalides; çà et là, le dôme de Saint-Augustin, la mystérieuse tour de Saint-Jacques-la-Boucherie, l'antique édifice de Saint-Gervais, la magnifique prestance de Saint-Eustache, dont les contreforts aériens apparaissent comme les côtes d'un énorme cétacé de pierres échoué sur la ville. Quai du Louvre, Île de la Cité, Palais
de l'Institut Que de variété, que de contrastes ! que de sujets d'étonnement ! Suivez la ligne du fleuve, vous y distinguerez successivement, à leurs larges berges empierrées, les vingt et un ports de la Seine, presque également répartis : onze pour la rive gauche, depuis le port aux Coches jusqu'au pont de Grenelle; dix pour la rive droite, depuis le port de Bercy jusqu'à celui des Tuileries; puis, comme de minces passerelles jetées au-dessus d'un ruisseau, les vingt-sept ponts qui font communiquer les deux rives, depuis le pont National jusqu'au viaduc du Point-du-Jour, les deux portes monumentales par lesquelles le fleuve pénètre dans Paris entre la Gare et Bercy, et s'en échappe entre Javel et Auteuil. On ne peut, il est vrai, apercevoir ces ponts célèbres qu'individuellement ou par groupes. Cependant, la photographie a découvert derrière l'Hôtel de Ville un point de la tour Saint-Gervais d'où l'on aperçoit, par un temps clair, neuf de ces ponts s'échelonnant au fil de l'eau : les ponts d'Arcole, Notre-Dame, pont au Change, Pont-Neuf, pont des Arts, pont du Carrousel, Pont-Royal, pont de Solférino et pont de la Concorde; après celui-ci, le fleuve disparaît à la vue, s'inclinant au sud-ouest. La double ligne des quais, quadruple au long des îles de Saint-Louis et de la Cité, présente une incomparable série de monuments tels que l'Hôtel de Ville, le palais de Justice, le palais du Louvre, la Monnaie, l'Institut, le palais Bourbon, et les beaux hôtels particuliers dont s'honorent les quais de l'île Saint-Louis, les quais de la Tournelle, Malaquais, Voltaire et d'Orsay. Leur imposante magnificence supporte sans trop de dommage l'insignifiante régularité des cubes de pierre toute blanche et toute neuve qui encadrent les œuvres architecturales du passé, les théâtres municipaux, les casernes, le nouvel Hôtel-Dieu et les îlots de maisons quadrangulaires aux toits en arc de cercle, tous pareils, vus de haut, à d'immenses dalles de carrelage. « La géométrie est une harmonie », écrivait
Plus tard, la Renaissance, arrivant d'Italie, répandit parmi nos artistes le goût nouveau des dômes ou des coupoles dont le Panthéon de Rome offre le plus ancien et le plus parfait modèle ; on travaillait encore à la gigantesque coupole de Saint-Pierre de Rome sous la conduite de Michel-Ange à l'heure où se posait à Paris la première pierre de l'église Saint-Eustache, en 1532. |
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