Contre le mur occidental de la Salpêtrière et formant enclave dans les jardins, on avait établi une filature pour les indigents ; elle a fait place depuis 1867 au

La section des folles

Magasin central des hôpitaux, où sont accumulés les objets mobiliers nécessaires au service des établissements hospitaliers : literie, linge, habillement, instruments divers, bandages, charpie et appareils de pansement ; le tout confectionné et entretenu dans des ateliers de confection ad hoc. Les achats du Magasin central dépassent chaque année 2 millions de francs.

Du même côté du boulevard, au delà de la rue Jenner, avant d'arriver au rond-point de la place d'Italie, s'élèvent les vastes constructions de l'abattoir dit de Villejuif, le seul des cinq abattoirs construits en vertu d'un décret impérial du 9 février 1810 qui ait été conservé lorsque les quatre autres : ceux de Montmartre, de Ménilmontant, de Grenelle et du Roule, furent démolis en 1868 et remplacés par les Abattoirs généraux de la Villette. L'abattoir dit de Villejuif, dont la superficie est de 54,423 mètres, fait aujourd'hui fonction de boucherie centrale des

La Salpêtrière – Place et rue du Conseil

hôpitaux. Il expédie tous les matins à chacun d'eux les quantités de viande abattue qui leur sont nécessaires et qui atteignent chaque année 1,600,000 kilos de viande de boucherie, bœuf, veau et mouton.

Ainsi, Bureau central à l'Hôtel-Dieu ; Pharmacie centrale au quai des Tournelles ; Cave centrale à l'Entrepôt des vins ; Boulangerie centrale place Scipion ; Magasin central et Boucherie centrale au boulevard de l'Hôpital, tel est l'ensemble des services administratifs des hôpitaux de Paris ; toutes les questions d'hygiène et de service médical sont étudiées, en vertu d'un décret du 29 avril 1862, par un comité consultatif, rattaché au ministère de l'intérieur, et composé des hommes les plus compétents, sous la présidence de M. le professeur Brouardel.

Le boulevard de la Gare, qui limite cette région de Paris depuis la place d'Italie jusqu'à la Seine, séparant la gare des voyageurs d'Orléans de celle des marchandises, forme le point occidental des superficies qui s'étendent jusqu'aux fortifications et qui englobent en tout ou en partie les anciennes communes ou portions des communes de la Gare, d'Austerlitz, des Deux-Moulins et d'Ivry. De grands établissements industriels, dont le plus considérable est la raffinerie Say, se sont installés à l'aise dans ces vastes espaces à la population clairsemée. On leur a créé une sorte d'unité en construisant au centre même du quartier de la Gare (XIIIe arrondissement, 50e quartier de Paris), une vaste place quadrangulaire, la place Jeanne-d'Arc, qu'une

La Salpêtrière – Le village

large rue du même nom relie au boulevard de la Gare.

En prolongement de la rue Jeanne-d'Arc, la rue de Patay rappelle deux victoires françaises : l'une sur les Anglais, l'autre sur les Allemands ; elle aboutit à l'enceinte fortifiée par la porte de Vitry, entre les deux sections du boulevard Masséna.

Une belle église, tout récemment bâtie, s'élève au milieu de la place Jeanne-d'Arc sous le vocable de Notre-Dame de la Gare ; c'est le seul édifice du quartier avec quelques maisons d'école ou asiles. Le terrain y est encore de si faible valeur que la ville de Paris y a établi trois ou quatre dépôts de pavés destinés à l'entretien des rues et que les sablières d'Ivry s'y étalent à leur aise devant le dépôt des marchandises de la compagnie d'Orléans.