Histoire de Paris
Cette rubrique vous livre l'histoire de Paris et de ses arrondissements. Origine, évolution, de la capitale de la France. Pour mieux comprendre la physionomie du Paris d'aujourd'hui, plongez-vous dans les secrets de son passée.
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HISTOIRE DE PARIS
(D'après Paris à travers les âges, histoire nationale de Paris et des Parisiens depuis la fondation de Lutèce jusqu'à nos jours, paru en 1879)

Charles V. — L'hôtel Saint-Paul. — Ecolier tué. — Le Petit-Saint-Antoine. — Baptême de Charles VI. — La Bastille. — Les fortifications de Paris. — Religieux de Saint-Victor. — Provocation des Anglais. — Les célestins. — Le bal des ardents. — Le collège de Dormans. — Obsèques de Jeanne d'Evreux. — Les Turlupins. — Entrée de l'empereur Charles IV. — Le pont Saint-Michel. — Le collège de Daimville. — Mort de Charles V. — Les habitations des Parisiens. — Acrobates, jongleurs, trouvères. — La vie parisienne au XIVe siècle. — Les jeux. — Les ordonnances de police. — Le Châtelet.

Charles duc de Normandie, régent, fut sacré roi de France à Reims, avec la reine Jeanne de Bourbon, sa femme, le 19 mai 1364 et régna sous le nom de Charles V. L'entrée solennelle du couple royal se fit le 24, avec force réjouissances. Le roi et la reine se rendirent, selon l'usage, à Notre-Dame et de là au palais, où il y eut festin et courses de bagues dans l'après-dîner. Le recteur de l'Université à la tête des quatre facultés vint les haranguer à propos de leur avènement au trône et leur souhaita toutes sortes de prospérités.

Le lendemain, il y eut encore repas de gala au palais et tous les évêques présents à Paris y furent invités ; il fut suivi comme la veille, de courses de bagues dans la cour du palais.

Charles commença par signer une nouvelle paix avec le roi de Navarre et elle fut publiée à Paris le 6 juin, à la grande satisfaction des habitants, qui espéraient des jours meilleurs que ceux qu'ils avaient passés sous le règne précédent.

Nombre de gens avaient souffert et éprouvé de grandes pertes par suite des désordres qui avaient éclaté dans Paris. Charles songea à les réparer ; son chambellan, Jean de Friquans, reçut une pension viagère de 1000 livres parisis et le maréchal Boucicaut 2000 royaux et 800 francs d'or par mois ; Amaneon de Pamiers reçut 2000 francs d'or et Jehan de Pamiers 1000, Jean Pastourel avocat 500, etc.

Il enjoignit au bailli de Rouen de faire conduire dans les prisons de Saint-Martin-des-Champs, Jean d'Auxerre. Il prit sous sa sauvegarde l'abbaye de Saint-Victor et s'occupa de remettre un peu d'ordre dans l'administration de la capitale en constituant d'une manière solide les élections. La généralité de Paris comprit vingt-deux élections et l'élection de la capitale se composa d'un premier président, un lieutenant, un assesseur, vingt conseillers élus, un avocat, un procureur du roi, un substitut, un greffier, un premier huissier et trois audienciers, huit procureurs des tailles, huit huissiers et huit receveurs des tailles.

Puis il s'occupa des finances. Elles étaient dans le plus grand désarroi ; les percepteurs, commis, contrôleurs, s'étaient multipliés, et le plus pressé était de retrancher le plus possible de tous ces intermédiaires, dont les mains n'étaient pas toujours nettes. La diversité des monnaies et 'introduction de pièces

Ancien hôtel Saint-Paul, hôtel de Sens,
existant encore rue du Fauconnier.
étrangères que la guerre avait mises dans la circulation, gênaient beaucoup le commerce. Le roi ordonna une refonte générale, de façon que l'or et l'argent eussent une valeur à peu près identique à celle que ces métaux avaient sous Philippe de Valois.

Peu de temps avant le retour du roi Jean à Paris, Charles V qui n'était alors que dauphin, avait acheté de plusieurs particuliers, et notamment du comte d'Etampes, plusieurs immeubles dont l'emplacement s'étendait depuis la rue
Saint-Antoine jusqu'à la Seine et depuis la rue Saint-Paul jusqu'aux fossés de l'Arsenal et la place de la Bastille. Ce fut là qu'il fit réparer, reconstruire et aménager un ensemble de bâtiments et de jardins qui prit le nom d'hôtel Saint-Paul, auquel il adjoignit en 1364, lorsqu'il fut devenu roi, l'hôtel de Sens, celui de l'abbé de saint Maur et l'hôtel de Puteymuce.

L'hôtel Saint-Paul et ses dépendances, que Charles V appelait « l'hostel solemnel des grands esbattements, » fut déclaré par lui uni au domaine de la couronne. Il en avait fait sa résidence habituelle et ses appartements particuliers occupaient l'hôtel de Sens. Ils se composaient, disent les anciens chroniqueurs « d'une ou deux salles, d'une antichambre, d'une garde-robe, d'une chambre de parade, d'une autre qu'on nommoit la chambre où gît le roy, avec une chambre des nappes. Il y avoit outre cela une galerie ou deux, une chapelle basse et une haute, deux cabinets, l'un grand et l'autre petit. On nommait celui-là la grand'chambre de retrait, et celui-ci la chambre de l'estude. De plus il y avoit un jardin, un parc, une chambre des bains, une des estuves, une ou deux autres chambres qu'on appeloit chauffe-doux, un jeu de paume des lices, une volière, une chambre pour les tourterelles, des ménageries pour les sangliers et pour les grands lions et les petits, une chambre du conseil, une autre chambre pour le conseil, mais plus grande, où ce prince et ses successeurs assembloient leurs conseillers d'Estat et foisoient souvent venir le parlement. »

Cette résidence royale était décorée avec tout le luxe relatif qui existait alors. Les cheminées étaient aussi vastes que celles qu'on admirait au palais et les chenets étaient en fer ouvré. « En 1367, dit Félibien, on en fit faire quatre paires pour les chambres de la reine, dont la plus grosse pesait 198 livres et la plus petite 42 livres.»

Cependant, l'hôtel Saint-Paul fut, par la suite, abandonné par les rois de France et, en 1516, par lettres données à Amboise au mois de novembre, le roi François Ier vendit à Jacques Galiot de Gourdon de Genouillac, grand maître de l'artillerie, son conseiller et son chambellan, une partie de l'hôtel Saint-Paul « contenant les grands corps d'hostel en l'un desquels est de présent la porte et entrée par où l'on va à la grande cour cy après déclarée qui est sur la rue des Barrez et tout le corps d'hostel, masures, chantiers et jardins à prendre depuis ladite cour jusques sur la dite rue des Barrez et sur la rue du Petit-Musc » et cela moyennant 2000 écus d'or valant 4000 livres tournois et quatre livres tournois de rente, à payer le jour de Saint-Remy.

Cette première aliénation d'une partie d'un domaine (déjà aliéné à la couronne) fut suivie de plusieurs autres ; démembré successivement il finit par disparaître, sillonné par des rues ouvertes sur l'emplacement qu'il occupait, à l'exception toutefois de l'hôtel de Sens qui fut habité par le cardinal Pellevé, la reine Margot, l'archevêque de Paris. Il devint propriété nationale en 1790 et fut vendu le Ier ventose an V.

La spéculation s'empara du jardin, de la chapelle, et sur la porte d'entrée de l'antique manoir on put lire ces deux mots : Roulage général.

Le 11 juillet 1364, on transporta du côté du levant l'autel de l'église Saint-Benoît qui était nous l'avons dit, tourné du côté du couchant, ce qui avait fait donner à cette église le nom de Saint-Benoît-le-Mal-tourné et ce qui lui fit mériter celui de Saint-Benoît-le-Bien-tourné. Or, ce jour-là, les chanoines de Notre-Dame étaient venus en procession à l'église pour assister à la cérémonie. Avertis de leur visite, les prêtres de Saint-Benoît les firent prévenir qu'ils eussent à ne pas attenter à leurs immunités, franchises et privilèges.

Mais il paraît que les chanoines étaient venus dans cette intention, car aussitôt entrés dans l'église, l'un d'eux dit la messe à l'autel Saint-Nicolas et les autres pénétrèrent dans le choeur et y firent lire des titres leur attribuant certains droits.
Les chanoines de Saint-Benoît se contentèrent de demander acte de cette violence à un notaire chanoine de leur chapitre, appelé maître Jean Leclerc. Celui-ci accourut vêtu de son surplis, de son aumusse et de sa chape et voulut parler, mais sa présence fut le signal d'un tumulte épouvantable. Les chanoines de Notre-Dame, se jetèrent sur lui et l'accablèrent de coups, ceux de Saint-Benoît voulurent le défendre, mais à leur tour, ils devinrent l'objet de la fureur de leurs adversaires, et le malheureux notaire fut conduit, à demi assommé, dans la prison du chapitre de Notre-Dame.

Cette querelle donna naissance à un procès qui dura trente ans. Un arrêt du parlement du 19 février 1395, condamna le chapitre de Notre-Dame à une amende, à des réparations envers celui de Saint-Benoît, dont les privilèges et immunités furent maintenus.

En 1364, le 23 novembre, le roi qui s'occupait du mariage de sa soeur Marie, avec le duc de Bar offrit à cette princesse plusieurs bijoux dont le prix est bon à connaître. C'était une grande fleur de lis d'or, garnie de grosses perles, de rubis-balais et d'émeraudes ; un chapel d'or garni aussi de perles, rubis et émeraudes, payés 1 600 francs d'or. Puis, moyennant 3 900 francs, un autre « bon grand chapel d'or, garni à gros balaiz, à grosses esmeraudes, et à grosses pelles » et un fermail d'or, garni de rubis d'Orient « à balays, à safirs, à gros diamans et à grosses pelles d'Orient. »

On voit aussi le 3 décembre de la même année, le roi acheter un cheval soixante francs d'or, pour l'offrir à son secrétaire Julien des Murs.

En 1365, Guillaume Charpentier convaincu d'avoir assassiné sa femme fut arraché de l'Hôtel-Dieu et conduit en prison. Il se plaignit au parlement de la violation de son asile ; la cour ordonna qu'il y fût rétabli et condamna à l'amende les sergents qui l'avaient emprisonné. Le crime demeura impuni.

Au mois de décembre de la même année, à l'occasion de la Saint-Nicolas, les écoliers fêtèrent si bien ce saint patron, que plusieurs se promenaient du côté du Louvre parlant, criant et chantant plus que de raison. Les archers du guet les arrêtèrent et les maltraitèrent jusque dans l'intérieur de leur collège de Saint-Nicolas. Comme toujours, l'Université s'émut et demanda justice au roi. Le prévôt de Paris, responsable de ses archers, fit des excuses aux docteurs députés de l'Université, en présence du roi et de son conseil, ce que firent pareillement et à genoux quatre sergents du Châtelet ; mais pour éviter le retour de semblable fait, le roi borna leur immunité à leur chapelle et à leur cimetière ; toutefois et afin de les indemniser de la partie des privilèges qu'il leur enlevait, il donna aux écoliers mille francs d'or pour « leur acheter des maisons ou des rentes » et cent francs d'or, en réparation du dommage qu'ils avaient souffert.

Quelques jours plus tard, on trouva dans la Seine le corps d'un des écoliers que les sergents avaient tué. Cette affaire était à peine terminée, que l'Université alla encore se plaindre au roi ; c'étaient les domestiques de Sainte-Geneviève qui avaient bâtonné des docteurs de Sorbonne dans l'intérieur du monastère et cela jusqu'à effusion de sang. L'abbé de Sainte-Geneviève qui avait laissé se produire un tel scandale fut privé de tous les honneurs qu'il avait ou pouvait prétendre dans l'Université, et à partir de ce jour les sceaux de l'Université qui étaient conservés à Sainte-Geneviève, furent transférés au collège de Navarre.

L'Université faisait beaucoup parler d'elle et Le pape Innocent VI avait chargé deux cardinaux de travailler à sa réformation. — Quelques abus furent réprimés et le 10 octobre Hugues Aubryot, prévôt de Paris, fut tenu de prêter serment qu'il conserverait les privilèges de l'Université, tant qu'il exercerait sa charge.

En 1358, l' Université s'était plainte au régent de ce que la rue au Feurre était chaque nuit encombrée d'immondices et « d'ordures fétides apportées par des hommes malfaisants, que de plus, on enfonçait les portes de l'école pour y introduire des filles publiques qui y passaient la nuit, » sur cette plainte, il fut ordonné qu'il serait établi deux portes aux extrémités de la rue au Feurre, (du Fouarre plus tard), et que ces portes seraient fermées pendant la nuit.

En 1366, le 13 décembre, le roi reçut à l'hôtel Saint-Paul le duc de Bretagne qui vint avec une grande suite de seigneurs et de chevaliers lui rendre hommage pour son duché et les autres terres qu'il possédait en France. Étant dauphin, Charles avait fait don à des religieux de Saint-Antoine qui avaient fondé à Paris une maison hospitalière, du manoir de la Saussaie qui se trouvent situé rue Saint-Antoine et rue du Roi-de-Sicile ; et provenait de la confiscation de biens opérée contre deux partisans du roi de Navarre, Drogon et Jean de Vaux, et ces religieux, qui soignaient particulièrement les gens atteints du mal des ardents, purent donner à leur hôpital un accroissement considérable. Il prit le nom d'hôpital du Petit-Saint-Antoine.

Devenu roi, Charles leur fit bâtir une église qui fut achevée en 1368. En 1365, cet établissement hospitalier fut érigé en commanderie, mais en 1615, ce titre de commanderie lui fut retiré et on convertit la maison en un collège pour l'instruction des jeunes religieux de l'ordre. Plus tard les biens de la communauté furent réunis à l'ordre de Malte qui accorda des pensions aux religieux antonins et leur permit de porter la croix de Malte.

Le Petit-Saint-Antoine fut supprimé en 1790 ; les bâtiments furent vendus en deux lots le 7 messidor an VI, et sur leur emplacement, fut ouvert le passage du Petit-Saint-Antoine.

Le dimanche 3 décembre 1368, la reine accoucha d'un fils (Charles VI) à l'hôtel Saint-Paul et le roi alla aussitôt à Notre-Dame, où il fit chanter une messe d'actions de grâces ; toute la cour y assista.

Le même jour Aimeri de Maignac, évêque de Paris, élevé au cardinalat, fit son entrée solennelle et fut, selon la coutume, porté de Sainte-Geneviève jusqu'à Notre-Dame, après quoi le roi « le régala au Louvre lui et toute sa compagnie ». Le lendemain, le roi fit distribuer aux églises collégiales de Paris 3000 florins d'or.

Le mercredi, le nouveau prince fut baptisé en grande cérémonie dans l'église Saint-Paul. Deux cents valets de pied portant chacun un cierge de cire blanche ouvraient la marche (vingt-cinq seulement entrèrent dans l'église, les autres restèrent aux portes). Ensuite venait, Hugues de Châtillon, maître des arbalétriers de France, avec un cierge à la main. Suivaient immédiatement : le comte de Tancarville portant une coupe pleine de sel, la reine Jeanne d'Evreux qui tenait l'enfant, ayant à côté d'elle le comte de Dammartin. Puis venaient les ducs d'Orléans, de Berry, de Bourgogne, de Bourbon et plusieurs autres personnages suivis de la reine Blanche, veuve de Philippe de Valois, accompagnée de la duchesse d'Orléans, de la comtesse d'Harcourt, de la dame d'Albret et des autres princesses et dames de la cour, toutes superbement vêtues, avec la couronne de leur titre sur la tête.

Les cardinaux, les évêques, les abbés de Saint-Germain, de Sainte-Geneviève, de Saint-Victor et de Saint-Magloire étaient tous en habits pontificaux, la mitre en tête et la crosse à la main. Ce fut le cardinal de Beauvais qui baptisa le nouveau-né ; le roi fit ensuite distribuer à la porte de l'église de Sainte-Catherine-du-Val-des-Ecoliers vingt deniers parisis à tous ceux qui se présentèrent et la presse fut si grande, qu'il y eut plusieurs femmes étouffées dans la foule.

Pendant l'année 1369, on construisit le quai de la Mégisserie qu'on désigna d'abord sous le nom de quai de la Saunerie en raison de sa proximité du grenier à sel. Il fut reconstruit en 1529. Cette même année 1369 amena la guerre. Le 9 mai, le parlement fut assemblé et sur la plainte des comtes d'Armagnac, de Foix et de Périgord, on se résolut à guerroyer ; cependant le roi refusa de prendre une détermination irréfléchie et ajourna la séance au vendredi 11 ; ce jour-là, la guerre fut résolue à l'unanimité et les bourgeois, pleins d'enthousiasme, en accueillirent la nouvelle par des vivats.

Pour soutenir cette nouvelle guerre, il fallut avoir recours à des subsides et les Etats du royaume furent assemblés le 7 décembre, ils votèrent des impôts sur le sel, sur le vin, etc. Car non seulement le roi avait besoin d'argent pour l'entretien des troupes, mais il voulait aussi fortifier Paris et de grands travaux furent ordonnés en ce sens.

Le plus considérable fut l'édification de la Bastille. Ce fut le 22 avril 1370, que Hugues Aubriot, prévôt de Paris, posa la première pierre du nouvel édifice qui se composa originairement de deux grosses tours rondes reliées entre elles par une porte fortifiée.

Cette forteresse remplaçait la porte Saint-Antoine qui, elle-même, était flanquée d'une bastille ou petit bastion et le nom resta à la nouvelle construction. Bientôt, on ajouta deux tours aux premières, puis Charles VI en fit bâtir quatre autres en 1383 et les entoura d'un fossé, en détournant le chemin sur la gauche.

Sous Henri II, en 1553, on augmenta la Bastille d'une courtine flanquée de bastions bordés de larges fossés à fond de cuve. Les propriétaires de Paris furent taxés pour la dépense occasionnée par ces travaux depuis quatre livres jusqu'à vingt-quatre, selon le revenu de leurs immeubles.

Sous Louis XV, M. Phélipeaux de Saint-Florentin fit élever plusieurs bâtiments pour servir de logements aux officiers de l'état-major. A cette époque, la Bastille offrait un vaste édifice dont le plan aurait figuré un parallélogramme régulier, si les deux tours du milieu n'eussent formé une espèce d'avant-corps.

Elle passait pour un des plus importants châteaux forts de l'Europe, ses murailles avaient 24 mètres de hauteur. Les huit tours étaient désignées : celles du côté de la ville sous le nom de tour du Puits, tour de la Liberté, tour de la Bertaudière et tour de la Bassinière ; celles du côté du faubourg, la tour du Coin, la tour de la Chapelle, la tour du Trésor et la tour de la Comté.

La principale entrée était rue Saint-Antoine en face la rue des Tournelles.
A l'extrémité d'une allée bordée à droite par un corps de garde, à gauche par des boutiques adossées au revêtement des fossés, on trouvait le pont-levis de l'Avancé qu'il fallait franchir pour entrer dans la cour du gouvernement.

En face l'hôtel du gouverneur, était une autre avenue qu'un large fossé, qu'on traversait sur un pont-levis, séparait de la cour intérieure. Chaque tour avait cinq étages et des cachots en sous-sol ; chaque logement était éclairé par une fenêtre en forme de meurtrière grillée et quelques-unes étaient garnies d'une hotte en bois, de façon à intercepter la vue du dehors au prisonnier.

Des doubles portes épaisses, revêtues de fer à l'intérieur, les fermaient par de gros verrous et des serrures énormes ; et chaque fois que les guichetiers les mettaient en mouvement, c'était un bruit qu'on entendait résonner dans toute la tour.

La Bastille devint prison d'État dès qu'elle fut terminée et la liste est longue de tous ceux qui y furent enfermés. Nous aurons souvent à en parler dans le cours de cette histoire et chaque règne fournit un ample contingent de prisonniers de tout rang.

 


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