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LE PALAIS DE L'INSTITUT
(D'après Paris,
450 dessins inédits d'après nature,
paru en 1890)
A la suite de la première cour, une seconde cour, en forme de long parallélogramme, s'étend jusqu'à la rencontre de la rue Mazarine ; elle est terminée par un petit mur et une fontaine construite par Vaudoyer, et que surmonte une tète de Minerve casquée, adoptée comme type pour toutes les
Le bâtiment de droite renferme les logements des cinq secrétaires perpétuels et du personnel administratif de l'Institut ; le pavillon de droite, qui a son entrée sur la place Conti, parallèle à l'entrée de la cour d'honneur, est habité par les administrateurs et conservateurs de la Bibliothèque Mazarine. Quoique tous les services de l'enseignement des beaux-arts aient été transportés depuis longtemps à l'École des beaux-arts de la rue Bonaparte, il subsiste quelques ateliers d'artistes au rez-de-chaussée de la grande cour de l'Institut, près de la sortie latérale sur la rue Mazarine. Au moment de la Révolution, il existait cinq Académies ou réunions permanentes et choisies d'hommes attachés au culte de la littérature, de la science et des arts. La plus ancienne était l'Académie française, fondée par Richelieu, et distinguée entre toutes par le titre de française, qui était son titre d'honneur et d'indépendance, car toutes les autres étaient qualifiées de royales : royale des belles-Iettres, royale des sciences, royale de peinture et de sculpture, royale d'architecture. La Révolution les supprima, même l'Académie française, comme entachées d'aristocratie. Cependant, lorsque la France, délivrée des atrocités de la Terreur, commençait à
Néanmoins, le principe de l'Institut subsiste. Indépendantes l'une de l'autre dans leur régime intérieur et la libre disposition de leurs biens, les cinq Académies sont liées par la gestion commune de l'agence, du secrétariat, de la Bibliothèque, des collections et des autres biens mobiliers et immobiliers qui appartiennent collectivement à l'Institut. Jusqu'à l'année 1887, l'Institut n'avait possédé aucun immeuble, car les bâtiments et le sol de l'ancien collège Mazarin sont la propriété de l'État. Il a fallu un acte du pouvoir exécutif pour autoriser l'Institut à accepter, selon la généreuse volonté du duc d'Aumale, la donation du domaine de Chantilly avec ses inestimables collections de livres et d'objets d'art. Enfin, l'unité des cinq Académies est affirmée chaque année par une séance solennelle, dont la présidence est dévolue successivement à chacun des cinq présidents. C'est un lieu commun que de médire des Académies. Les cinq anciennes comme les cinq nouvelles ont rendu les plus grands services aux sciences et jeté le plus vif éclat sur la littérature et les arts. On en convient assez. généralement lorsqu'il s'agit en particulier de l'Académie des sciences, ou de l'Académie des inscriptions. Il n'est pas un savant étranger, pour illustre qu'il soit, qui ne recherche l'honneur d'en devenir l'associé ou le correspondant. L'Académie des sciences a eu sa part de tous les progrès scientifiques, et l'on doit à l'Académie des inscriptions, comme à ses vaillants explorateurs, l'immense développement des études puniques, égyptiennes, assyriennes, persanes, etc. Serait-ce trop dire qu'elle a créé l'épigraphie, cette résurrection de l'histoire par les pierres ? Le dissentiment commence si l'on parle de l'Académie des beaux-arts, que nous retrouverons bientôt au centre de son enseignement pratique. L'Académie des sciences morales trouve encore grâce aux yeux des censeurs ; il sort des travaux de ces idéologues plus de nuages que de lumière ; mais ils ne font aucun mal et ne s'ennuient qu'entre eux. L'Académie française, au contraire, est l'objet avoué de toutes les convoitises, en même temps que le but de toutes les flèches de l'épigramme et de la moquerie, chez les hommes de lettres surtout, on pourrait dire chez eux seuls. Tandis que les sciences morales occupent les loisirs des esprits les plus divers, députés, ministres, professeurs, publicistes, philosophes, jurisconsultes, agriculteurs, etc., venus des quatre vents de l'horizon, les hommes de lettres,
En voyant briller, parmi les académiciens
d'aujourd'hui, les noms de nos principaux écrivains ou de nos poètes,
tels qu'Émile
Augier, Octave Feuillet, Alexandre Dumas, Jules Simon, Gaston Boissier, Camille
Doucet, Victorien Sardou, Ernest Renan, Maxime Ducamp, Sully Prudhomme, Pailleron,
François Coppée, on s'assure que des prélats tels que
Mar Perraud, des historiens comme le duc de Broglie, des avocats éloquents
et probes comme M. Rousse, et de grands hommes d'action comme M. Ferdinand
de Lesseps, le perceur d'isthmes, ont leur place marquée sur ses fauteuils
séculaires, et que la pensée du cardinal de Richelieu n'a pas
cessé d'être comprise. L'homme de lettres, si pénétré qu'on
le suppose des grands principes de 1789 et désabusé des hochets
de la vanité, n'est pas fâché, lui, l'humble fils de ses œuvres,
de se constater publiquement l'égal d'un duc, et le duc savoure le plaisir
délicat de se dire, comme un simple homme de lettres, « l'un
des quarante de l'Académie française », écrivît-il
accadémie par deux cc .
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