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LA TOUR EIFFEL
(D'après Guide
officiel de la Tour Eiffel, paru en 1893)
Les projets du palais des Machines de l'Exposition universelle de 1867, la construction des viaducs sur piles métalliques de la ligne de Commentry à Gannat (1868), de la Tardes, près Montluçon, de Cubzac, près Bordeaux, et surtout le grand pont en arc sur le Douro, à Porto, de 160 mètres d'ouverture (la plus grande qui ait été jusqu'alors réalisée pour un pont fixe de chemin de fer) établirent sa renommée, grâce à laquelle il fut chargé de la construction de la belle galerie, avec les trois dômes, formant la grande façade, sur la Seine, du palais de l'Exposition de 1878. En 1879, il construisit, sur le type de son pont du Douro, le pont de Garabit (à la lisière des départements du Cantal et de la Corrèze), qui est la principale de ses œuvres. Le pont de Garabit, posé entre deux collines distantes de 534 mètres, franchit le torrent de la Truyère, à une hauteur de 122 mètres au-dessus du sol, par un arc de 465 mètres d'ouverture. En 1886, M. Eiffel, déjà célèbre par ses importants travaux, dont nous venons d'énumérer quelques-uns, soumettait à M. Éd. Lockroy, ministre du Commerce et de l'Industrie, l'un des plus puissants promoteurs de l'Exposition de 1889, le projet hardi de construire une tour métallique de 300 mètres au Champ-de-Mars. Malgré des attaques injustifiées, l'idée fut admise en principe par le gouvernement et imposée aux architectes, dans le programme du concours de l'Exposition. Le 5 novembre 1886, la commission de contrôle et de finances accordait à M. Eiffel la concession de l'exploitation, pendant vingt années, de la Tour de 300 mètres et lui votait une subvention de 1.500.000 francs. Une énergie indomptable, une volonté opiniâtre, forment le fond du caractère de l'éminent ingénieur qui a attaché à la Tour de 300 mètres un nom désormais connu dans le monde entier, jusque dans les bourgades les plus reculées. M. Eiffel a eu de vaillants collaborateurs : MM. Nouguier, Koechlin, ingénieurs de sa maison, et M. Sauvestre, architecte, qui ont établi les premiers avant-projets ; MM. Martin, Compagnon et A. Salles, son gendre, qui ont plus spécialement suivi l'exécution des travaux. Porté dès le début par l'opinion publique, M. Eiffel a surmonté les obstacles que rencontrent toujours dans leur réalisation les conceptions grandioses faites pour exciter l'envie. A point nommé, le 31 mars 1889, M. Eiffel a pu planter lui-même le drapeau français sur ce monument incomparable, le plus élevé qui soit jamais sorti de la main des hommes. Ce jour-là, M. Tirard, président du Conseil et commissaire général de l'Exposition, lui a annoncé, en présence de ses ingénieurs, de ses ouvriers et du haut personnel de l'Exposition, que le Président de la République lui avait conféré la croix d'officier de la Légion honneur. Cette distinction, cent fois justifiée déjà par d'étonnants travaux accomplis en France et à l'étranger, M. Eiffel ne l'attendait pas ce jour-là ; et cette surprise lui a été faite par M. Tirard aux applaudissements chaleureux de toute l'assistance. Le succès était dès lors assuré et ne fit que s'accroître ; il n'est pas besoin de rappeler quelle grande part a eu la Tour dans celui de l'Exposition de 1889, dont elle devint l'une des principales attractions et dont elle restera, dans l'opinion publique, comme le plus durable souvenir. Il nous suffira de rappeler le nombre de ses visiteurs, qui en 1889 a été : Au premier étage, de 1.968.287. Au deuxième étage 1.283.230. Au troisième étage 579.384. Le produit de ces entrées a été de cinq millions neuf cent quatre-vingt-trois mille neuf cent trente francs (5.983.930 fr). Le 10 juin 1889, la Tour a pu recevoir 23.202 personnes, c'est le jour où les visiteurs ont été le plus nombreux. La plus forte recette a été de 60.156 francs, le 9 septembre 1889. En 1890, le chiffre des ascensions et montées payantes à été : Au premier étage, de 393.414. Au deuxième étage 256.158. Au troisième étage 173.225. Et le produit en a été de 896.394 fr. 50. Les Fondations : La Tour est placée dans l'axe du Champ de Mars et, comme celui-ci est incliné à 45° sur la méridienne, il en résulte que les quatre piles de la Tour se trouvent très exactement aux quatre points cardinaux. Les deux piles en avant, vers la Seine, sont Nord et Ouest, 1 et 2, celles en arrière sont Est et Sud, 3 et 4. Pour la personne placée sur le pont d'Iéna, la pile la plus rapprochée de la Seine, à gauche, est la pile Nord. La pile Est est derrière celle-ci. A droite, la pile la plus rap-prochée de la Seine est la pile Ouest. Derrière celle-ci est la pile Sud. Nous emploierons les points cardinaux pour désigner les piles aux ascensionnistes. Les fondations des deux piles en arrière Est et Sud sont établies sur un massif de béton de 2 mètres qui repose sur une couche de plus de 5 mètres de gravier et de sable. Les fondations des piles eu avant, vers la Seine, sont établies à l'aide de caissons en tôle de 45 mètres de longueur sur 6 mètres de largeur, au nombre de quatre pour chaque pile, enfoncés jusqu'à 5 mètres au-dessous du niveau de la Seine. Les fondations sont parfaites. Par excès de sécurité, on a, au centre de tous les massifs, faisant suite aux seize arêtes des quatre piles, noyé dans la maçonnerie d'énormes boulons de 7m,80 de longueur, qui intéressent les massifs de maçonnerie par des sabots en fonte et des fers à I. Les assises, en pierre de taille de Château-landon, sont capables de résister à un écrasement de 1.235 kilo-grammes par centimètre carré. Et la pression sous les sabota de fonte qui supportent les arêtes de la Tour n'est que de 30 kilogrammes par centimètre carré. La pierre des assises ne travaille donc qu'au quarantième de sa puissance de résistance. Il n'y a donc aucun doute à concevoir sur la solidité des fondations. Les fondations proprement dites sent noyées dans un remblai arasé au niveau du sol. La base massive qui apparaît sous forme de rocaille et de soubassement n'est qu'un habillage. La rocaille est composée par des massifs de maçonnerie pittoresquement arrangés, entre lesquels naissent des fleurs et ces arbustes. Si bien que chaque pile a l'air d'être placée sur un énorme rocher émergeant du sol. Puisque nous en sommes encore aux fondations, nous devons dire que celles de la pile Sud sont à l'état de cave destinée au logement des machines et de leurs générateurs. Cette chambre des machines correspond par un canal à une tourelle qui s'élève de l'autre côté du lac. Celte tourelle pittoresque est la cheminée de la chambre des machines. Les fondations, attaquées le 28 janvier 1887, termi-nées le 30 juin de la même année, ont occasionné 31.000 mètres cubes de, fouilles et absorbé 12.000 mètres cubes de maçonnerie. La Construction métallique : Voici quelques détails sur le montage de la partie métallique. Chaque pile est formée par quatre montants, composés de tronçons dont le poids a varié de 2.500 à 3.000 kilogrammes. Ces montants sont de vrais caissons dans lesquels un homme peut se tenir. Ces caissons sont reliés entre eux par des treillis et des entretoises qui forment les remarquables et inextricables dentelles de fer qui font l'admiration de tous dans cet édifice si colossal et si léger à la fois. La construction métallique de la Tour Eiffel a été une merveille de précision. Elle a été le dernier mot de l'art de l'ingénieur. Les pièces arrivaient sur place sans avoir besoin de retouches. C'est ainsi que des millions de trous de rivets et de boulons ont été percés dans les ateliers de Levallois, et que les petits chantiers mobiles qui s'élevaient avec l'édifice ont pu forger, riveter et boulonner les pièces au fur et à mesure de leur arrivée en place au moyen de grues, également mobiles et ascensionnelles. Une telle précision a été l'objet de l'admiration de tous les hommes compétents. Pour faire l'étude de la Tour, on a employé 5.000 feuilles de dessin d'atelier de 1 mètre de large sur 0m,80 de hauteur. Quarante dessinateurs et calculateurs ont travaillé pendant deux ans aux études des 13.000 pièces différentes qui composent la Tour. Chacune de ces 15.000 pièces métalliques a exigé un dessin spécial, où l'on a déterminé ses dimensions et notamment la position exacte des trous destinés aux rivets. Pour assembler ces 15.000 morceaux de fer, on a employé 25.000.000 de rivets. L'électricité atmosphérique reçue par cette masse de fer s'écoule dans le sol, dans chaque pile, par deux tuyaux de conduite de 0m,50 de diamètre, immergés jusqu'à 48 mètres au-dessous du niveau de la nappe aquifère. La première partie de la Tour Eiffel se compose donc de quatre piles inclinées, réunies à la hauteur de 55 mètres par des poutres de 7m,50, qui ont fait de cette base colossale la masse rigide sur laquelle repose la Tour proprement dite. L'espace occupé par les quatre piles est de plus d'un hectare, puisque, de l'axe d'une des piles (à la hase) à l'axe d'une autre pile, la distance est de 103m,90. Cette première partie du monument, mal jugée par des gens qui n'ont pas la patience d'attendre la fin des choses, est et restera un monument à la fois grandiose, élégant et artistique. Ces quatre arcs immenses ne sont-ils pas des cadres merveilleux, qui entourent de magnifiques édifices sans nuire à leurs proportions, pas plus qu'un cadre ne nuit à tel détail d'un tableau ? Au-dessus de la poutre qui a fermé les grands arcs, se trouve l'encorbellement qui soutient les galeries du premier étage. Entre les consoles se trouve une frise sur laquelle sont inscrits en lettres d'or, parfaitement lisibles d'en bas, les noms de 72 hommes qui ont honoré la science française : 18 de chaque côté. Côté de Paris : Côté du Trocadéro : Du côté de Grenelle : Vers l'École militaire : Au-dessus, tout autour, la galerie ou promenoir se présente extérieurement comme une succession de loggias à arcades gracieuses, nouées à leurs bases par de superbes écussons en bronze. Les tympans de ces arcades sont en treillis dorés disposés en éventail, dont les lignes partent d'une légère colonnette. Les entre-deux verticaux qui séparent les loggias sont à jour, avec des cabochons en cristal de cornaline. Derrière ces cabochons un bec de gaz. Si bien que ce sont autant de colonnes étincelantes les jours d'illumination. Comme ces jours-là les lignes de feu suivent les grandes lignes du monument, on se rend compte de la valeur artistique de cette conception cyclopéenne. LES MOYENS D'ASCENSION Les Escaliers : Voulez-vous connaître d'abord le nombre total des marches à monter de la base au sommet de la Tour ? Il y en a 1.710 ! Dans les piles Est et Ouest sont disposés des escaliers à solides marches en chêne et larges de 4 mètre. Il y a 347 marches pour arriver au premier étage. On monte alternativement par ceux des piles Ouest et Est. Ces escaliers sont très doux, coupés par de nom-breux paliers. L'ascension n'y est nullement fatigante. 2.000 personnes peuvent prendre cette voie par heure, sans qu'il y ait encombrement. Entre le premier et le deuxième étage, les quatre escaliers sont affectés au public, deux pour la montée, deux pour la descente. Ce sont ceux des piliers Ouest et Est. Ces escaliers sont héliçoidaux, de 0m,60 de largeur. Ici encore 2.000 personnes peuvent monter et descendre par heure. Du deuxième étage au sommet, il y a bien encore un escalier héliçoidal tournant autour de l'axe même de la Tour ; mais c'est un escalier de service, qui n'est pas mis à la disposition du public. Les Ascenseurs : Ces obstacles ont été heureusement aplanis, grâce à l'intelligent
concours des principaux constructeurs. Ils offrent tous la plus parfaite sécurité aux
visiteurs et étonneront les ascensionnistes par la hardiesse de leur
construction. Du sol au premier étage, quatre ascenseurs : deux de montée et descente, système Roux, Combaluzier et deux du système Otis. Le système Roux, Combaluzier et Lepape se compose du système ordinaire à pression hydraulique, le piston rigide remplacé, toutefois (pour obvier à l'inclinaison), par un piston articulé joint aux deux extrémités, et formant une espèce de chaîne sans fin fort ingénieuse. Les cabines de ce système ont 5 mètres de hauteur et peuvent contenir 100 personnes qu'elles élèvent en une minute au premier étage de la Tour. Le système Otis, qui fonctionne dans les deux piles de service du premier étage, et qui fonctionne seul en suite pour franchir les 54 mètres du second étage, a obtenu de très grands succès aux Etats-Unis. Il se compose d'un piston à tige, se mouvant dans un cylindre de fonte placé aux pieds de la Tour, et actionné par l'eau des réservoirs du second étage. Les cabines Otis ne tiennent que 60 personnes, mais leur vitesse ascensionnelle étant
double de celle des autres systèmes, le rendement par heure est le même. M. Édoux, l'ingénieur parisien bien connu par l'établissement des ascenseurs du palais du Trocadéro, a été chargé de l'ascenseur du dernier tronçon, du deuxième étage au sommet. Le système de M. Édoux, si justement admiré en 1878, ne pouvait s'appliquer à la tour, puisque l'on imposait la condition de ne faire descendre au-dessous du second étage aucun des organes hydrauliques ou mécaniques destinés a la manœuvre de l'appareil. M. Édoux a vaincu cette difficulté d'une façon ingénieuse. Il a divisé en deux parties la distance énorme de 161m,20 à franchir en obtenant le contrepoids nécessaire des ascenseurs par deux cabines, s'élevant, l'une de 116 mètres à 196m,60, l'autre redescendant du sommet à la hauteur du plancher intermédiaire de descente et de montée de l'ascenseur du second au troisième étage de la Tour Eiffel. Un réservoir, placé à 276 mètres de hauteur, assure le fonctionnement des pistons hydrauliques qui actionnent la cabine supérieure. Les cabines, fort élégantes, pourvues de sièges articulés et de banquettes, ont 14 mètres carrés ; elles peuvent contenir 65 personnes environ et élever 750 personnes à l'heure. Nous avons dit que le plancher intermédiaire était le point de rencontre des deux cabines. Lorsque la cabine supérieure monte, la cabine à course inférieure (qui lui sert de contrepoids) descend tout naturellement. Il s'ensuit que, pour parcourir le trajet de 161m,20, il y a une station au plancher intermédiaire, comme dans un chemin de fer. Chaque cabine parcourant la moitié de la course, il y a échange de voyageurs sur le plancher intermédiaire sans le moindre encombrement, les « montants » passant par une autre porte que les « descendants ». Il faut 1 minute 1/2 pour arriver au plancher intermédiaire, 1 minute pour l'échange des voyageurs d'une cabine à l'autre et 1 minute 1/2 pour la course supérieure. Total : 4 miaules, du second à la plate-forme supérieure. Un réservoir de 20.000 litres d'eau est placé au sommet de la Tour pour le service de l'ascenseur Edoux. Enfin, un frein de sûreté (dispositif Blackmann) permet de répondre absolument de tout accident et d'affirmer que, mémo dans le cas de rupture d'un organe important de l'ascenseur, les visiteurs portés par la cabine n'auraient à redouter aucune chute. La durée de l'ascension totale, du pied au sommet, au moyen des ascenseurs, est de 7 minutes. On peut élever, par heure, 2.350 personnes au premier et au deuxième étage, et 750 au sommet. Par les escaliers et les ascenseurs réunis, on peut dire que chaque heure, 5.000 personnes peuvent visiter la Tour Eiffel.
En résumé, la question si complexe,
si ardue, remplie de périls
et d'incertitudes, des ascenseurs de la Tour Eiffel a été résolue à la
grande gloire de l'industrie nationale. Ils offrent la plus parfaite
sécurité aux
visiteurs, et leur usage rapide, précis et mathématique
jusqu'à ces
grandes hauteurs, n'est pas l'une des moindres curiosités ni
l'un des moindres agréments pour les visiteurs de la Tour de 300
mètres. Les Tickets : Le tarif des visites à la Tour Eiffel est ainsi fixé : on monte pour 1 franc à la première plate-forme, pour 2 francs à la seconde, pour 4 francs à la troisième, pendant la semaine. Les prix sont de 50 centimes à la première plate-forme, 1 franc à la seconde, 2 francs à la troisième, le dimanche, soit 4 francs en semaine et 2 francs le dimanche, pour l'ascension complète. Les trajets parcourus par le public sont, comme on sait, de 60, 415 et 276 mètres. L'administration peut ouvrir 40 guichets, suivant les nécessités : 8 au rez-de-chaussée, 1 à la première plate-forme et 1 à la deuxième pour la vente des tickets. On délivre des tickets bleus pour la première plate-forme, blancs pour la seconde et rouges pour le sommet. La personne à destination de la première plate-forme remet son ticket bleu à l'arrivée. N'en ayant plus, elle ne peut monter plus haut que si elle achète un second ticket – le blanc – qui sert entre la première et la seconde plate-forme. Enfin, pour monter au sommet, il faut acheter un ticket rouge. Et les piétons ? Ceux que les ascenseurs impressionnent, ou qui veulent se livrer à un exercice apéritif avant de dîner ou de déjeuner au premier étage, ont à leur disposition deux escaliers confortables pour le service de la première plate-forme : celui de la pile Ouest pour monter et celui de la pile Est pour descendre (alternativement). Que l'on monte à pied ou en ascenseur, c'est le même prix et les tickets sont pareils. Si bien que les tickets une fois pris pour le premier ou le second, on peut faire le trajet d'une façon ou de l'autre. Vous voilà renseignés sur la Tour Eiffel, sur les moyens d'ascension, sur les prix des voyages. Il s'agit maintenant de se mettre en route. Les Ascensions : L'ascension : Il y a devant la face intérieure de chaque pile un élégant chalet où l'on délivre et où l'on contrôle les tickets. On prend, à volonté, son ticket pour l'étage auquel on désire se rendre. Les jours où il y a foule, on ne peut pas prendre, en bas, les tickets pour le troisième étage ; parce que les moyens de locomotion, qui sont de 2.000 par heure jusqu'au second étage, ne sont plus que de 750 par heure entre le second et le troisième étage. Si les 2.000 personnes montées au second avaient un droit constaté par un ticket du troisième, pris au bas, et l'ascenseur ne pouvant en élever que 750 (par heure) du second au sommet, il en résulterait des discussions et des encombrements. On y a obvié en obligeant ces jours-là l'ascensionniste à reprendre un nouveau billet au second étage, s'il veut monter plus haut. Cela permet d'arrêter la délivrance des tickets aussitôt que la capacité de l'ascenseur Edoux est atteinte. On évite ainsi tout embarras. Que vous décrire, que vous pourriez observer ou suivre dans un trajet qui ne dure pas une minute ? Si vous êtes du côté voulu pour voir le Champ de Mars, vous apercevez, en prenant place, les jardins, les fontaines, les statues, les palais et les dômes des Beaux-Arts et des Arts libéraux et le Palais des Machines. En somme, un grand et magnifique tableau taillé en pièces par les treillis et les entretoises. Mais voici l'ascenseur en route, doucement d'abord, et le tableau semble s'abaisser. Vous avez à peine éprouvé cette sensation, que les treillis se resserrent et obstruent la vue. La forêt de fer s'épaissit : on ne voit plus rien du tout. On est arrivé. Un peu moins d'une minute pour atteindre le premier étage. Ce n'est pas la peine de s'en passer. Si vous n'avez qu'un billet bleu de premier étage, il faut en prendre un autre, un billet blanc pour monter au second. Au second, ainsi qu'il vient d'être dit, on peut prendre un billet nouveau (rouge) pour monter au troisième.
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